Chapitre 2 : Princesse oubliée.

330 18 3
                                    

Je me réveille doucement, les yeux encore embrumés par les larmes qui m'ont échappée la veille. Le soleil échauffe ma peau nue, sortie de la couverture. Je le ressens comme une caresse qui vient me faire frissonner...

Ça, c'est mon truc. Il m'est impossible de garder ma couette sur moi tout le long d'une nuit, il faut toujours que le matin, je me retrouve avec une boule de tissu dans les bras... Les jambes sorties, évidemment.

Un manque d'affection ? C'est probable. En tout cas, c'est quelque chose que je ne peux pas nier. La seule qui m'en donnait, c'était ma mère. Mais, elle est partie bien trop tôt.

Désormais, je marche seule. J'aurais aimé pouvoir compter sur Connor, mais cet homme était over-booker, pour tout ce qui me concerne. Heureusement, j'ai Kiri. Mon fidèle Doberman, inapprochable pour le commun des mortels et adorable avec moi. Il m'a choisi, et moi, je l'ai compris et aimé.

Il devait faire partie des chiens de garde de mon père, cependant... Il en avait décidé autrement.

Dans cette cour au chemin de pierre, derrière les arches qu'avait construites ma mère de ses mains, Kiri les avait tous grognés. Et gare à celui qui osait s'en approcher. Il leur avait montré les crocs, et était prêt à arracher de la chaire.

J'avais pénétré dans la cour, alors que mon père avait sorti son flingue. Lorsqu'il le faisait, ce n'était jamais bon signe pour l'animal en face de lui, ni pour personne d'ailleurs... Cette jeune et fougueuse boule de poil m'avait fixée avec des yeux suppliants, pour que je l'aide.

- Papa, stop. Vous lui faites peur à tous être autour !, leur avais-je dit.

- Ma Luna, rentre, je ne veux pas que ce charognard te blesse !, m'avait-il ordonné, en vain.

Du haut de mes quinze ans, je m'étais accroupi en fixant la bête dans les yeux. Je ne voyais en lui que de la peur. Je les avais fermés, ensuite, pour lui montrer que je ne représentais aucune menace.

Je lui avais accordé ma confiance, sans retenue. Les yeux clos, je l'avais entendu se diriger vers moi, à pas de loup. La seule et unique crainte qui résidait en moi à cet instant, c'était celle de me retrouver remplie de sang, après un tir de mon cher père.

Mais il n'en fut rien, à mon grand soulagement. L'animal s'était planté devant moi, posant la tête au sol tout en gardant les fesses en l'air. On aurait pu croire qu'il me faisait une révérence, mais il attendait juste sagement que j'ouvre les yeux pour venir me sniffer.

Depuis ce jour, il est devenu mien. Les hommes et dames de ménage le craignent, ainsi que l'ensemble des gros bras de mon père. Je suis sa maîtresse, la seule et unique. On se respecte mutuellement, accordant l'espace nécessaire à chacun pour mieux nous retrouver.

Il a son panier dans mon dressing, et chaque matin, il vient gaiement me rejoindre lorsque je l'appelle pour notre séance câline. 

Je tapote doucement mon matelas, entendant le bruit de ses pattes venant dans ma direction, dans la foulée. Il y pose d'abord la tête, attendant le signal.

- Allez, viens là gros bêta ! Oh si tu savais comme je t'aime mon gros toutou !, Lui dis-je d'une voix d'enfant.

Puis je vois la domestique, Alma, apparaître dans l'encadrement de la porte. Plus tôt que d'habitude, ce matin. À peine ouvre-t-elle la porte que Kiri dirige sa tête vers elle en montrant les crocs.

- Eh, doucement mon beau. Elle ne va pas te faire de mal, le rassurais-je en posant ma main sur son pelage.

Je salue enfin Alma, Kiri ayant enfin décidé de poser sa tête sur mes jambes, plus calme.

Dark Reflection [1ᵉʳ jet en cours + en correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant