Dark Reflection [1ᵉʳ jet en cours + en correction]

Chapitre 27 : Douloureuse vérité

Une sortie de secours m'apparait comme une évidence. Je hâte le pas, car s'il est sortie du bâtiment, je suis certaine que c'est pour s'en aller. Et je ne me trompe pas. Il est adossé au mur en bas de ce grand escalier, une clope à la main. Il me fixe, alerter de ma présence par l'ouverture de la porte.

Mais, sans un mot, en envoie son mégot valser avant de s'en aller sans se retourner. Lui aussi, semble en colère. Mais il est hors de question que je laisse tomber. Il est temps de parler, après tout ce temps à nous cacher, l'un de l'autre.

- Connor, attends-moi s'il te plaît ! Il est temps qu'on discute, tu ne crois pas ?

Il ne m'octroie aucune réponse, en continuant simplement son chemin, comme si je n'existais pas alors que je dévale les escaliers deux par deux pour ne pas le perdre de vue. Hélas, il est rapide et je le perds à travers les buissons... Je continue mon chemin, en courant avant de le voir sur un petit parking environnant.

- Connor putain ! Arrête-toi !

Je finis par hurler de toute mon âme, le voyant enfin s'arrêter. Mais quand il se retourne vers moi, je prends peur. Je sais qu'il va m'en mettre plein la tête, je le connais bien trop pour ça. Alors qu'il y aille, car je ne changerai pas d'avis. Aucun de nous ne partira sans que l'on ait discuté.

- Mais tu veux parler de quoi Luna, hein ? De comment ce connard te baise ? Il tend le bras vers le bâtiment, alors que je vois son visage se tordre dans la douleur.

Il a la voix tremblante, et vraisemblablement, c'est bien ce qu'il a entendu qui le touche à ce point. Là-dessus, je ne sais pas quoi lui dire... Enfin, je sais ce qu'il se passe, bien sûr, mais je ne peux pas lui annoncer que je l'ai fait autant de fois avec Serov pour le voir, lui, dans ma tête... Il n'y comprendrait rien.

- Ne me fais pas croire que tu n'as rien fait avec ta poufiasse s'il te plaît, je ne te croirai pas, lui dis-je. 

Parfois, de l'auto-défense à l'auto-destruction, il n'y a qu'un mot, et là, je mise une fois de plus sur la colère pour masquer la vérité. Et dire que c'est moi qui veux qu'on discute... Je détruis mes chances toute seule. Enfin, c'est ce que je pensais, avant qu'il ouvre la bouche et vienne démolir tout ce qu'il reste de mon cœur...

- Luna, il n'y a pas de blonde, pas de mariage, pas d'autre fille que toi putain ! Tu... Bordel, as aucun moment, tu t'es dit que tout ce que je disais ce soir-là... C'était pour toi ?

Le choc me serre la gorge, m'empêchant de parler alors que mes larmes montent en puissance sans que je puisse les retenir. Sa voix me transperce tant il me sort ses mots du cœur. Puis, il renchérit plus fort en s'approchant de moi alors que ses propres larmes menacent de s'écrouler... Il me regarde droit dans les yeux, avec des iris aussi criantes que celles d'un aigle en chasse.

- Tu n'as pas idée, pas une seule minuscule petite idée de tout ce que j'ai vécu sans ta présence ces derniers mois. J'ai essayé de t'oublier, de passer à autre chose... Mais même avec trois grammes d'alcool dans le sang, c'est toi que je voie, Luna. Tu... M'obsède comme un fou furieux ! Tu me rends... Tellement barge que si j'étais ici, à la base, c'était pour te récupérer, parce que je suis incapable de vivre sans toi ! Il hurle ses mots, avant de marquer une pose.

Une flèche pénètre mon cœur à ce moment-là. Je suis incapable de parler et je ne sais même pas comment j'arrive à encore tenir debout. Je le regarde, alors tout mon être s'effondre. Je m'en approche en espérant me glisser dans ses bras pour contenir le vertige qui me gagne, mais il fait un pas en arrière tout en continuant sa tirade...

- J'aurais pu me taper un million d'autres nanas et crois-moi que j'ai essayé, de toutes mes forces ! Mais, à chaque fois, tu prenais leur place et là... Je te vois arrivé à ce club en te faisant bouffer la bouche par Serov avant même d'être entrée et le pire... Le pire dans tout ça, c'est que tu avais le sourire ! Je ne veux plus te voir, plus jamais ! Retourne baiser avec lui, où enfuis-toi, fait ce que tu veux, mais reste loin de moi ! Il me pointe du doigt, en ayant des yeux injectés par la rage et la douleur. J'étais prêt à m'attirer les foudres de tous les mafiosi de ce pays pour toi, pour que tu sois mienne... Mais as ce que je voie, tu sembles heureuse avec ce monstre ! Alors restes-y ! Il se retourne subitement, affichant du dégout sur son visage...