Chapitre 20 : Gala.

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Le trajet est silencieux, mais l'angoisse monte en moi. Je ne sais pas qu'elles sont les attentes de Serov envers moi, ce soir. Comment l'appeler, comment... Lui parler. Il n'est pas très avenant alors compté sur lui pour me guider semble compromis.

Depuis ma rupture avec Connor, je me suis complètement renfermé, ne voyant que peu de monde. À vrai dire... Mis à part Thomas, je n'ai vu personne. Alors le bain de foule en préparation, je le redoute vraiment. Mon cœur s'emballe rien qu'à cette idée.

Voir le regard de tous se poser sur moi, alors que je vais devoir afficher un faux sourire de convenance me rend malade. Montrer qu'on est heureux, même quand tout s'effondre autour de nous et qu'on plonge à six pieds sous terre. Où la définition même de ces fichus Gala. Tout dans l'apparence et rien, dans le fond...

La limousine s'arrête. Mes mains deviennent moites et mon souffle s'accélère. Je sens mes poumons qui se serrent, me privant peu à peu d'air. Ma robe devient de plus en plus serrée, alors que je commence à me lever pour sortir. J'ai chaud, mais en même temps... je suis frigorifiée.

Serov sort, sans même me tendre la main, alors que je le précède. J'essaie de suivre son pas, aveuglé par les quelques flash des photographes présent. Quand enfin, il s'arrête pour attraper ma taille et leur offrir une photo de choix.

- Affiche ton plus beau sourire, Vayorda, me dit-il en se penchant vers moi.

J'ai envie de pleurer, de crier, de m'enfuir... De tout, sauf d'être ici. Mais je souris, affichant un air joyeux alors que tout est bouleversée, en mon cœur.

On finit par entrer à l'intérieur, alors que je tiens le bras de Connor. Le hall est immense, contenant des lustres gigantesque. Quelques sculptures difformes ornent quelques plateaux, et la grande salle est pleine à craquer. Tant que je pourrais facilement m'y faufiler pour m'y perdre.

Je souris, saluant de part et d'autres les gens qui le font. Passant pour une fille distinguée et bien élevée... Mais à l'intérieur... Je bouillonne, fusionnant à la lave qui m'habite. Mon cœur bat si fort que je pourrais m'enflammer sur place.

Le bruit de mes talons me pousse à rester dans l'instant présent, alors que Serov se pavane en m'ayant à son bras. L'air arrogant sûr son visage me rend folle, mais je garde bonne figure.

Puis, enfin, il s'arrête face à l'une de ses connaissances et me présente. On échange des banalités ennuyeuses avant qu'elle ne me pose la question piège, celle qui pourra améliorer où anéantir ma soirée en un rien de temps...

- Alors, les rumeurs sont-elles vraies sur Serov mademoiselle ? Il est réellement... Sévère et froid avec ses compagnes ? D'après sa réputation, il les fait fuir bien plus souvent qu'elles ne restent !, pouffe-t-elle.

Elle ne se doute pas de la situation dans laquelle elle me met. J'ai envie de lui dire qu'il est probablement bien pire que ce qu'elle pense, mais c'est impossible. Je réfléchis vite et intelligemment. Je dois me prononcer, avant que ma réponse n'apparaisse trop comme un mensonge des plus recherchés.

Cette blonde translucide me regarde avec de grands yeux, remplie d'une attente insupportable alors que Serov lui, attend d'entendre ma réponse.

Je décide d'employer un ton jovial, guilleret, même, avant de poser une main sur le torse de Viktor, qui se crispe instantanément.

- Oh, vous savez, il est de ceux qui souhaitent juste le meilleur dans la vie et met en œuvre ce qu'il faut. Il est juste, et c'est sa plus grande qualité. N'est-ce pas, Amore Mio ?

Il se force à sourire, mais je ressens de la rage dans son regard. Il se contient, jusqu'à ce que cette femme, ayant obtenu ce qu'elle voulait entendre, s'éclipse.

Dark Reflection [1ᵉʳ jet en cours + en correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant