J'ouvre lentement les yeux et le froid me gagne, montant en moi de mes extrémités aux profondeurs de mon cœur. Il fait encore nuit, et la pièce est plongée dans une douce obscurité.
Cette nuit, Connor m'avait fait sienne dans un élan magique, perdu entre le désir absolu et la passion. C'était... Un rêve éveillé. Un rêve qui a complètement bousculé la haine que j'éprouve pour lui.
Mon corps est engourdi, et je ne ressens plus son corps chaud contre ma peau rafraîchi. Je me sens... Comblée et pour la première fois depuis bien longtemps, j'ai merveilleusement bien dormi.
Les cauchemars de mon passé ne m'ont pas réveillée, grâce à l'étreinte de ses bras et je me sens en pleine forme. Mais il semble absent. Je veux retrouver ses bras et je passe ma main sur le lit, y effleurant les draps, vide.
La voix encore ensommeillée, je l'appelle faiblement...
- Connor... ?
Hélas, aucune trace de mon Apollon de glace. Mon cœur se fige... J'aurais aimé me réveiller à ses côtés, ouvrir les yeux et le voir m'admirer. Me blottir dans ses bras avant qu'il n'embrasse mes cheveux... Mais non.
Rien de tout ça n'était envisageable en son absence. Où était-il parti, si tôt le matin ?
Mon cœur accélère, battant de plus en plus vite, de peur qu'il n'ait pris la fuite remplie de regrets. Car même s'il a ressenti la même attirance que moi, il semble lui aussi me détester, pour je ne sais quelle raison.
Tout cela est lié à mon père, mais... Je sais que si Connor ne m'en parle pas, ce n'est certainement pas lui qui le fera...
Je m'assois sur ce grand lit vide, alors qu'un trou se forme en ma poitrine. J'ai l'impression d'être... Un coquillage perdu au milieu d'un vaste océan, subissant une tempête foudroyante. J'ai peur, peur d'être abandonné à nouveau et d'avoir baissé mes murs pour lui, en vain. Je ne veux pas qu'il redevienne de glace et qu'il s'éloigne de moi. Car ce qu'il s'est passé entre nous, hier soir, c'était un élan de bonheur et d'amour que je n'avais plus connu depuis bien longtemps.
Des larmes menaçantes s'accumulent dans les réceptacles de mes yeux. Je sers les draps contre mon corps nus...
Quelle idiote, il ne t'aime pas. Il voulait ton corps et tu lui as donné lamentablement ! Pensais-je, en colère contre moi-même.
J'écarte rapidement les larmes qui se ruent sur mes joues. Je garde espoir, même si un lourd pressentiment me gagne. Je sais que je suis une vraie pessimiste... Mais c'est ce que les drames de la vie ont fait de moi, et je n'ai plus qu'à vivre avec. Quand notre corps et notre âme ont déjà trop souffert, il est difficile de voir la lumière dans l'obscurité, même si ont s'y accroche férocement. On a tendance à voir flou, avant d'arriver à y voir plus clair, mais au moins... Cela évite de trop grandes désillusions. Ce n'est pas une tare, juste... Un moyen de protection, pour ne pas sombrer complètement.
Je me lève, en attrapant la chemise de Connor pour m'en recouvrir le corps.
Je hume son parfum envoûtant avant de me rappeler ses douces paroles de la veille. Cela me réconforte, car... Il semblait vraiment sincère.Le regard ne trompe pas, Luna... Il t'aime, me rassurais-je.
Je replace mes cheveux dans le grand miroir de sa chambre avant de partir à sa recherche, dans cette immense maison.
Je me trouve mignonne, ce matin. Ayant toujours la trace de ses lèvres, sur les miennes, rougis par l'amour dévorant qui nous avait gagné. Après tout, peut-être qu'il n'arrive tout simplement pas à dormir. Ou qu'il est juste parti manger quelque chose...Je pénètre dans un couloir sombre en m'éclairant avec le flash de mon téléphone. Je ne sais pas où je vais, mais j'essaie de redescendre au rez-de-chaussée, ou doit se retrouver la cuisine. Je suis un peu comme... Un papillon de nuit, qui essaie de retrouver son chemin sans se cogner dix fois sur le même mur.
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Dark Reflection [1ᵉʳ jet en cours + en correction]
RomanceQuand la Lune rencontre le Soleil, la fin de l'univers est proche. Moi, je suis Luna Vayorda. J'ai eu une courte relation avec Connor Simonera, le second de mon père qui est Don, chef de Cartel dans la mafia Italienne... Du moins, avant qu'il m'aban...