Chapitre 18 : Cendrillon 2.0.

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Je pensais que ma vie ne pouvait pas être pire que ce qu'elle n'était déjà, et sur ce coup, je me suis bien plantée. Il y a toujours pire que ce qu'on vit, mais ça, on ne s'en aperçoit que quand l'enfer frappe à notre porte.

Viktor m'a lâchée dans cette énorme villa, seule. Cet endroit est maussade, dans un style classique et complétement... Atroce. Des meubles en acajou, des revêtements et tapisserie vieillottes... Rien ne va. Je pense qu'il ne s'intéresse pas à la décoration intérieure, et qu'il a dû hériter de cette demeure sans jamais avoir pris la peine d'en changer quoi que ce soit. Le seul atout, la végétation qui donne un style japonais à quelques endroits. Avec ce froid, je me demande même comment ces pauvres plantes arrivent à survivre. Qu'est-ce qui pourrait vivre gaiement, ici, finalement...

L'extérieur est froid, sans âme. Semblable à une maison de film d'horreur. Cela dit, ce n'est pas étonnant au vu du malade qui l'habite. Les arbres sont des arbres morts et des ronces semblent tirer leurs branches un peu partout. Les fissures sur le mur, elles, vont bientôt pouvoir me faire penser au Grand Canyon.

J'enrage en direction du premier étage, couloir de gauche et troisième porte à droite, comme me l'a si gentiment indiqué Serov avant de partir et me laisser planter là. Ce mec est un con fini, et je crois bien que c'est l'une des personnes que je déteste le plus au monde. Je ne crois pas, d'ailleurs, j'en suis sûre.

Je m'engouffre dans cette chambre glaciale qui m'est destinée, où ma valise m'attend. Je suis perdue au milieu de cette pièce contenant un lit simple, cloitrer contre un mur. Pas de coiffeuse, ni de décoration. Un simple bureau, à côté du lit et une salle de bain primaire. Un simple bac de douche avec un lavabo sans meuble ni rangements la composent.

J'ignore si je dois rire où pleurer, mais une chose est sûre... Il est hors de question que je dorme ici. Il m'a demandé de me préparer, et m'a annoncé qu'il viendrait dans une heure pour qu'on parte diner. Alors avant qu'on se dirige je ne sais où, il a tout intérêt à m'arranger ça. Je ne demande pas une chambre luxueuse, mais je mérite un peu plus qu'une chambre dont même un taulard ne voudrait pas. Je suis sa future épouse, merde ! Pas sa bonne ! Et si je m'appelais cendrillon, ça se saurait.

Je pose ma valise sur le lit avant d'en sortir quelques affaires, puis, je pars à la douche. Je pose mes vêtements sur la chaise du bureau que j'ai déplacé dans la salle de bain, avant de faire couler l'eau. Elle est froide.

- Là, il se moque de moi !, hurlais-je dans la pièce.

Je me rhabille et remets tout dans ma valise, puis, je décide moi-même de partir à la recherche d'une chambre un minimum convenable ici. Parce que là, il y a de l'abus.

J'ouvre les portes une-à-une, tombant sur diverses pièces. Des placards à balais, des débarras, une salle avec des appareils sportifs mais... Pas l'ombre d'une autre chambre à l'horizon. Je décide donc de me rendre dans la partie de droite, et l'ambiance des pièces se réchauffe quelque peu. Puis, j'entre dans une chambre étonnamment moderne. Un contraste choc, avec le reste de la maison.

Un grand lit, un beau dressing, un canapé... Une baignoire presque en plein milieu de la chambre, côté dressing... Elle a ses charmes, et je compte bien m'installer ici. Je me fais couler un bain, chaud, cette fois. Puis, je lance un peu de musique avant de me déshabiller pour m'y glisser.

La chaleur s'empare enfin de mon corps glacé, alors que je commence à me détendre. J'observe l'ambiance de cette pièce, noires, bois, métal, avec des pointes de rouge de-ci de-là. Elle a un côté très industriel, qui me plaît bien. Je me savonne lentement, avant de voir la porte s'ouvrir.

Serov entre, étant surpris de me voir ici. Son regard oscille entre ma présence dans sa baignoire et ma valise. Directement, je comprends que je me trouve actuellement dans sa chambre. Au vu du dressing, ça ne m'étonne pas, mais je m'en fous. Ça ne change rien, cette chambre devient la mienne aujourd'hui.

Dark Reflection [1ᵉʳ jet en cours + en correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant