Chapitre 8 : Club.

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J'ai éteint mon téléphone à la minute où j'ai vu qu'il lisait mon message. Il m'a terriblement déçu, ce soir, et je ne veux plus le voir.

Mon cœur est en sang, oui. Mais je refuse de le laisser se briser. D'autres ont déjà essayé avant lui, ce n'est pas la première fois qu'un homme se joue de moi. Même si là... La perte de Connor a pour moi un goût terrible. C'est la première fois qu'un mec me fait autant vibrer.

Mais qu'à cela ne tienne. Il me le paiera. Bientôt, il verra ce qu'il a perdu et viendra ramper à mes pieds. Je le sais, c'est toujours de cette façon que ça ce passe avec les hommes.

Ils sont heureux au début, vivent leur vie puis pensent à toi. Ils te Scrollent sur les réseaux où se débrouillent pour t'observer de loin. Ils ne t'approchent pas avant de te voir heureuse à nouveau, puis, ils attaquent. Ils attaquent au moment où tu ne t'y attends plus, celui... où tu es à deux doigts de réussir à passer à autre chose. Et, pour la plupart des femmes... C'est à ce moment-là qu'elles retombent dans leurs filets, inconsciente qu'elles auront le cœur brisé une fois de plus.

Elles auront pleuré et souffert pendant des jours, des mois, voire des années pendant qu'eux vivaient leur best-life. Puis, quand elles décident enfin de se remettre en piste et d'accéder au bonheur, c'est là qu'ils frappent vite, et fort. Est-ce de l'ego, de la possessivité ou de la jalousie ? Je crains qu'on ne l'apprenne jamais.

Mais moi, il est hors de question que je m'abaisse à cette tristesse futile. Je suis une putain de battante et je refuse qu'il en soit autrement, même pour Connor.

Je pars m'habiller, plus sexy et déterminé que jamais. J'ai repéré un club, en bas de l'hôtel et je compte bien passer directement à l'étape suivante. Être heureuse, seule.

Je veux m'amuser, et laisser derrière moi cette perte de temps qui aura durée six mois...

Six mois à attendre un homme qui se défile au dernier moment. Lorsque j'arrive à croire que je lui plais. Finalement, Connor n'était qu'une perte d'énergie. Et je ne referai pas deux fois la même erreur. Cette fois, c'en est terminée pour de bon.

Perdu sur des talons vertigineux de 10 centimètres, je m'élance au-delà de la chambre pour descendre dans le hall de l'hôtel. Encore une fois, les regards des hommes se posent sur moi. Ma confiance et une fois de plus booster d'une adrénaline dangereuse.

Je suis fière. Narcissique ? Non, tout simplement fière. Fière de qui je suis, car j'ai tout juste été élevé ainsi. Mes incertitudes se trouvent à l'intérieur de moi. Mais, mon physique est une bénédiction, et j'en suis consciente.

Je suis ravagée à l'intérieur. Comme quoi, la carapace qui entoure notre âme n'est pas toujours représentative de qui nous sommes réellement.

Les personnes qui ne me connaissent pas me voient comme la petite fille à papa. Et, dans le fond, ils n'ont pas réellement tort. Mais, ce qu'ils ne savent pas, c'est que ce vide est dévastateur en moi. Tout ce que j'ai, c'est un beau packaging, de bons revenus, et la protection infaillible de mon père. Le produit en lui-même... Est défectueux.

J'envie tous ces gens, qui ne sont pas de mon milieu. Qui créent des amitiés sincères, qui peuvent faire une soirée Netflix entre amis où encore partir boire un chocolat sur un marché de Noël. Sans prise de tête. Ici, si je sortais avec les filles de mon milieu, ce serait bien différent...

Faire attention à ne jamais mettre deux fois la même robe, sortir dans les galas ou les clubs réputés et branchés de la ville. Ne pas penser, ne pas réfléchir. Juste ce montré, et discuter de futilités telles que le dernier vernis à se procurer absolument. Même s'il n'a rien d'innovant et qu'on a déjà cette couleur dans dix autres marques...

Dark Reflection [1ᵉʳ jet en cours + en correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant