Chapitre 7

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[PDV Alice]

Je suis Arthur qui se dirige vers la forêt. Nous marchons tranquillement, sans but précis, de ce que j'en sais. A un moment il attrape ma main et la serre légèrement. Je souris. C'est drôle comme ce simple geste me fait me sentir en sécurité. Nous marchons longtemps ainsi.

Nous croisons parfois quelques groupes d'adolescents, principalement, assis dans l'herbe ou en train de se promener. Nous en croisons quelques-uns qui tentent d'utiliser le Pouvoir et je frémis en repensant à ce que j'ai vu.

Pendant toute notre promenade, Arthur garde ma main dans la sienne, ne se souciant pas de ce que ces jeunes peuvent penser. Après une demi-heure de marche, nous arrivons devant un lac que j'avais vu ce matin, lors de notre séance de « méditation ». Il s'assoie sur un rocher près du bord de l'eau et je l'imite. Nous restons ainsi, en silence, ma main toujours dans la sienne. J'observe la surface miroitante de l'eau, puis souris. Arthur m'observe intrigué.

- Qu'est-ce qui te fait sourire ?

Sans un mot, je lui désigne l'étendue d'eau qui se trouve devant nous. Il observe la surface plane du lac, me lance un regard interrogateur et s'apprête à parler lorsque l'eau se met à bouger.

D'abord, la surface se trouble en quelques vaguelettes. Puis, des bulles d'eau de toutes tailles s'élèvent jusqu'à un mètre au-dessus de la surface avant d'exploser, tels des feux d'artifice, et de retomber en fines gouttelettes. J'avais souvent l'habitude de faire ça lorsque j'étais seule et que les Ombres ne me traquaient pas encore. Avant... la trahison de ma sœur.

Arthur me sourit tandis que je regarde l'eau redevenir calme.

- Tu es impressionnante comme fille.

Je l'observe surprise, fronçant mes sourcils, avant de répondre :

- N'importe qui pourrait faire ça s'il n'y avait pas... cette chose qui vous en empêchait.

- Mais toi tu y arrives, tandis que nous non. Mais je ne parlais pas de ça. Tu as l'air d'avoir traversé des périodes difficiles mais tu n'acceptes pas l'aide qu'on te propose. Tu te refermes sur toi-même, tu restes mystérieuse. Et pourtant tu sais apprécier les petites choses simples qu'offre la vie.

Je ne réponds rien, détournant simplement mon regard vers la surface de l'eau, réfléchissant à ses propos. Après quelques minutes de silence, je prends la parole :

- Je ne sais pas si ce que tu dis est vrai. Ce que je sais en revanche, c'est que le pouvoir auquel vous n'avez pas accès est une grande source de réconfort pour moi. Tu n'imagines pas tout ce qu'il apporte...

- Eh bien, montre-moi.

Lui montrer ? Comment ? Je réfléchis à ça quand une idée me vient à l'esprit. Je me mets debout et le fait se lever. Puis je rassemble une grande quantité d'énergie.

Nos pieds décollent doucement du sol tandis que nous nous élevons au-dessus du lac, puis de la forêt. Je m'élève encore plus haut et le laisse admirer ce qu'il voit. En dessous de nous, j'aperçois le lac qui, a cette hauteur, ressemble à une flaque d'eau. Tout autour, une vaste forêt s'étendant sur plusieurs kilomètres. Entre ces arbres, je peux apercevoir une immense clairière dans laquelle se trouve l'école. Enfin, à l'horizon je vois une chaîne de montagne au-dessus de laquelle se trouve le soleil qui, à cette heure-ci, se prépare à se coucher. Finalement, je tourne mon regard vers Arthur. Un sourire s'est formé sur son visage.

Il est beau ainsi, à sourire face à ce paysage qui s'offre à lui. Je détaille son visage chaleureux qui incite à la confiance. J'observe ses yeux marron, si foncés qu'ils semblent être noirs, et ses cheveux blonds contrastant avec sa peau mate.

En quête du PouvoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant