Chapitre 14

29 7 0
                                    

[PDV Alice]

Après le repas, je suis Gabriel dans une excavation en retrait de la grotte principale. Nous y retrouvons Sylvie ainsi que trois hommes que je ne connais pas. A leur posture, je devine qu'ils ont un rôle important au sein des Libérateurs. Gabriel confirme mon intuition. Une fois que Sylvie et moi avons échangé quelques mots, ce dernier prend la parole :

- Alice vient d'arriver avec les dernières personnes qui nous prêteront main forte dans cette guerre. Nous tous, aujourd'hui présents dans cette grotte, seront les seuls à nous opposer aux Guerriers de l'Ombre. Nous sommes, certes, bien entraînés pour une grande part, mais cela sera bien insuffisant. Les Guerriers de l'Ombre vont bientôt lancer l'offensive, nous ne sommes plus en position de les prendre par surprise. Quelles informations avez-vous à m'apporter ?

Je prends la parole sans préambule :

- Ils attaqueront le cœur de la région en dernier. Lorsque chaque habitant de chaque village sera mort ou asservi. Ce n'est qu'à cet instant qu'ils lanceront l'offensive contre la capitale et contre le roi. Cette guerre n'est qu'un jeu pour eux. Rien de plus qu'un jeu. Et ce jeu ne s'arrêtera que lorsque celui qui se trouve à la tête de cette armée considèrera que nous sommes totalement vaincus, pas avant.

Un silence pesant s'abat sur le groupe. Gabriel me lance un regard surpris, probablement du fait que je sois en possession de ces informations, avant de le rompre avec une phrase inattendue :

- Dans ce cas, la capitale doit lancer l'offensive.

Nous avons ensuite réfléchi à une stratégie. Certes, la capitale doit lancer l'offensive. Mais comment ? La première décision prise est de la rejoindre au plus vite. Mais qu'en sera-t-il après ? Je quitte cet endroit qui me donne la migraine et m'en vais rejoindre la « salle » d'entraînement. Je n'apporterais rien à cette réflexion. Et j'ai grandement besoin de me défouler.

La salle en question est une grande grotte annexe dans laquelle se trouvent de nombreux hommes. Les rares femmes que je croise ici sont des solitaires, les seules ayant l'autorisation d'aller au front. Je débute un échauffement minutieux dans mon coin, plus pour me changer les idées que par réelle nécessité. J'observe d'un œil distrait les différents affrontements qui ont lieu, à mains nues ou armés. Mon regard tombe alors sur un visage que je ne connais que trop bien. Mes poings se serrent à la vue de la jeune fille. Je me fais la réflexion qu'il me faudra bien lui pardonner, un jour. Après tout, elle est la seule famille qui me reste. Tu fais erreur, me souffle ma conscience, tandis que le souvenir du lien qui m'unit aux solitaires me revient à la mémoire. J'hausse les épaules puis me détourne vers un jeune homme semblant désœuvré.

- Tu es partant pour un petit affrontement à mains nues ?

Il me sourit puis hoche la tête. Nous nous mettons face à face, dans un endroit disponible, puis nous jaugeons du regard. Ses mouvements sont fluides, pourtant je sens comme une hésitation dans son regard. Je me mets en position d'attaque. Après quelques secondes, il lance l'offensive. Ses premiers coups sont maladroits et je les esquive sans problèmes. Mais, plus les secondes passent et plus ses coups sont ajustés. Je me retrouve bientôt à courir, sauter et esquiver à un rythme effréné. Puis, après quelques temps, je me mets à attaquer. D'abord à un rythme peu soutenu, j'accélère très vite la cadence en me rendant compte de la facilité avec laquelle il pare mes coups. Nous voilà bientôt à voltiger l'un autour de l'autre, enchaînant attaques et défenses à un rythme vertigineux. Toutefois, à aucun moment je ne me sens dépassée, ce qui n'est pas le cas de mon adversaire, qui commence à faiblir. J'avance mon poing vers son ventre, feinte, me décale vers la droite et me retrouve dans son dos. Il se retourne et lance son pied que j'esquive. Dans la continuité de son mouvement il esquive le coup que je lui porte et tente de m'en porter un à son tour. Je fais un bon en arrière, puis, dans le même élan, fais un bond au-dessus de lui, me retrouvant dans son dos avant même qu'il n'ait le temps de réagir. Je prévois son prochain coup et m'élance au sol. Emportées par mon élan, ses jambes se dérobent sous lui et il se retrouve alors très vite cloué au sol par le poids de mon corps. Nous restons quelques secondes dans cette position, marquant ainsi la fin de l'affrontement. Tandis que nous nous relevons, il me fixe avant de prendre la parole :

En quête du PouvoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant