En quête du Pouvoir

Chapitre 13

[PDV Sylvie]

Cela fait un mois que nous avons rejoint les Libérateurs. Un mois que, suivant les conseils d'Alice, nous nous entraînons sans relâche à utiliser notre Pouvoir. Ceux qui n'ont pas voulu nous accompagner, notamment les plus jeunes d'entre nous, sont restés à l'école avec quatre professeurs. Finalement, seulement la moitié des élèves sont venus se joindre aux Libérateurs.

Nous avons rejoint leur camp il y a deux semaines. La première fois que je l'ai vu, j'ai été surprise. Ils sont bien plus nombreux que ce que j'aurais pensé. Gabriel affirme qu'ils sont environ deux mille quatre cents. Avec nous, le chiffre monte à deux mille six cents. C'est un nombre certes impressionnant mais bien faible comparé aux Guerriers de l'Ombre. Ma seconde surprise fut que, contrairement à ce que je pensais, les Libérateurs n'ont pas eu besoin de tentes pour s'installer à cet endroit, dans la forêt : ils se trouvent dans une falaise constituée de grottes immenses. Ils sont donc cachés à la vue de tous. Mais ils trouvent aussi pris au piège s'ils doivent subir une attaque.

Gabriel continue sa recherche de soldat. Il envoie des groupe d'Hommes de villes en villes, recruter le plus de personnes possible. Mais de moins en moins de personnes souhaitent se joindre à nous : ceux qui souhaitaient se joindre l'ont déjà fait et les autres sont bien trop effrayés.

Pendant qu'il réfléchit à des plans d'attaques et recherche des détails sur notre ennemi nous, qui utilisons le Pouvoir par l'Esprit, nous entraînons chaque jour. Et nous progressons au-delà de toute attente. Certes, nous ne sommes pas capables d'accomplir tout ce qu'Alice sait faire. Mais nous arrivons notamment à créer des boucliers, à lancer des objets de plus en plus lourds, à immobiliser des objets en mouvement. Mais nos progrès, aussi impressionnants soient-ils, ne suffisent pas encore. J'espère qu'Alice ne s'était pas trompée en affirmant que nous serions utiles aux Libérateurs.

En parlant d'Alice, nous n'avons pas eu de nouvelles d'elles depuis qu'elle nous a quittés, un mois plus tôt. Nous savons cependant qu'elle mène sa mission à bien : plus d'une dizaine de solitaires nous ont déjà rejoints, tous « de la part d'Alice ». Ces Hommes semblent venus d'un autre monde : distant, toujours à l'affut, il est rare de les croiser dans les couloirs et encore plus rare de les voir parler à quelqu'un. Ils participent tout de même aux entraînements au combat organisés par Gabriel, et, généralement, leurs performances sont incroyables.

Un homme m'interrompt dans mes pensées :

- Gabriel veut vous voir.

- Merci, je le rejoins dans deux minutes.

L'homme s'en va. Je soupire et me lève. Je traverse la grotte avant de me diriger vers un endroit plus isolé où Gabriel passe la majorité de son temps.

- Sylvie, j'ai de mauvaises nouvelles.

Il va droit au but, comme à son habitude. C'est probablement ce qu'implique le fait de gérer plus de deux milles hommes et de préparer une guerre. J'attends sans un mot qu'il continue.

- L'armée de l'Ombre avance. Les groupes éparpillés dans la région se préparent au combat. Les Guerriers de l'Ombre sont de plus en plus actifs ses derniers jours. Je pense que l'assaut est imminent. D'ici la fin de la semaine, la guerre débutera.

Il me laisse le temps de mettre mes idées en ordre avant de demander :

- Etes-vous prêts ?

- Je crains que non. Nous sommes sous-entraînés dans tous les domaines. Nous parviendrons peut-être à vous aider, mais s'il y a la moindre opposition par l'Esprit du côté des Ombres nous serons inutiles.

Il se perd un instant dans sa réflexion. Puis, à ma grande surprise, il se confie à moi :

- Si Alice pouvait être là, elle nous serait d'une grande aide.