Il arrive parfois que tout ne se passe pas comme nous l'avions prévu. Que le plan le plus réfléchi tombe à l'eau à cause d'un évènement totalement imprévu. C'est ce à quoi je pense alors que je me réveille avec un mal de crâne atroce, dans une cellule immonde et _pour couronner le tout_ dans le camps de mes pires ennemis : les Guerriers de l'Ombre.
Lorsque mes yeux s'habituent à la lumière vive et que la douleur à ma tête diminue enfin, je regarde autour de moi. La cellule dans laquelle je me trouve est une cellule de fortune : faite de barreaux en bois plantés dans la boue, si petite qu'il n'est pas possible de m'allonger ni de me tenir debout. En regardant autours de moi, je prends conscience que je me trouve près de la tente du chef du clan. Les gardes situés devant cette tente me jettent des coups d'œil réguliers, vérifiant que je n'essaie pas de m'enfuir.
Le camp n'est pas très grand : une vingtaine de tentes et une cinquantaine de guerriers, tout au plus. Nous ne savons pas exactement combien de personnes appartiennent au clan des Guerriers de l'Ombre, bien que nous estimons qu'ils doivent être environ cinq milles. Le double de nous. « Nous » comprend toutes les personnes de la région qui s'opposent au pouvoir des Guerriers de l'Ombre. De plus, contrairement à notre ennemi, nous ne sommes pas regroupés en un seul clan. Et nous sommes trop faibles pour combattre la menace qu'ils représentent.
C'est pourquoi nous restons terrés derrière des murailles. Sauf quelques-uns d'entre nous, comme moi, qui n'ont aucun endroit où aller. Ces quelques personnes sont généralement prises en chasse par les Guerriers de l'Ombre car nous sommes ceux qui peuvent convaincre tous les autres de combattre les Guerriers de l'Ombre. Et, bien que ce soit ce que ces derniers ont prévu, ils ne veulent pas que nous nous préparions à leur venu. Alors ils nous traquent et nous tuent. Normalement.
Ce n'est pourtant pas ce qu'ils me réservent. Mais j'ai beau y réfléchir, je ne comprends pas ce qu'ils attendent de moi. Cela fait trois semaines qu'il se passe toujours la même chose : ils me traquent, ils m'attrapent, je m'enfuis.
Un homme sort de la tente surveillée par les gardes et je reconnais le chef du clan. Grand, les cheveux poivre et sel, les yeux bleus, presque blancs et des traits fins. Il pourrait presque être beau s'il n'avait pas cet air menaçant en permanence sur le visage. Il me regarde avec un sourire effrayant.
- Alice, je suis heureux de t'accueillir une nouvelle fois. Il serait cependant temps que tu apprennes les bonnes manières, très chère. Il n'est pas très poli de s'enfuir ainsi de chez son hôte.
Je lui réponds de façon méprisante mais avec ironie :
- J'avais un rendez-vous urgent.
Il sourit de plus belle avant de dire d'un ton qui se veut enjôleur :
- Je comprends... J'espère que cette fois-ci tu pourras rester plus longtemps, que nous rentrions chez moi et que nous puissions apprendre à nous connaître plus... intimement.
Je lui lance un regard dégoûté mais ne réponds rien.
- Si tu n'as plus rien à dire, je vais te laisser, j'ai quelques affaires à régler. Au plaisir de te reparler. Au fait, nous partons demain à l'aube.
Je le regarde s'en aller. A l'aube... Il va falloir que je trouve un plan rapidement.
Lorsque la nuit tombe, je constate qu'ils n'ont pas fait la même erreur que la dernière fois : trois gardes sont plantés devant ma tente, me surveillant très attentivement. N'ayant pour l'instant aucune idée de la façon dont je vais m'échapper, je me couche « confortablement » dans la boue et fait mine de m'endormir.
Je reste ainsi deux heures afin que les gardes me pensent réellement endormie. La patience est un point important dans chaque plan. Me fiant à mes sens, je sais qu'un garde est parti, il n'en reste que deux, ce qui est toujours trop, mais tout de même mieux.
J'ouvre ensuite discrètement les yeux observant ceux qui restent. L'un est assis un peu plus loin, regardant la lisière de la forêt. L'autre en revanche a les yeux posés sur moi, bien qu'ils semblent regarder le vide.
Sans bouger, je regarde autour de moi. Deux torches éclairent l'entrée de la tente du chef. Je ris intérieurement en me rendant compte qu'ils n'ont toujours pas retenu la leçon. On ne met pas une torche à proximité d'une personne capable de télékinésie.
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En quête du Pouvoir
Fantasy"- Explique-nous ce que tu veux exactement. - Les Guerriers de l'Ombre sont sur mon dos ces derniers temps et j'aimerais intégrer votre école pour pouvoir me défendre convenablement la prochaine fois que je les croise. - Tous ceux capables d'utilise...