Chapitre 9 : Résolutions

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Cailee

Au retour de la soirée de X', je n'ai pas pu contenir le sourire niais qui s'affichait sur mon visage. Le moment n'a pas pris la tournure que j'espérais mais au moins je suis sûre d'une chose à présent. Je ne laisse pas Alexander indifférent. Je l'ai vu dans sa façon de remballer le garçon de la fête, de sa manière de m'effleurer accidentellement et dans le regard brûlant qu'il a posé sur moi tout au long de la soirée. Les quelques minutes que nous avons passées dans la bibliothèques ont confirmé l'épouvantable attirance que je ressentais pour lui et n'ont fait que renforcer mon désir de me rapprocher de lui. Cependant, je ne mesure pas encore les conséquences de cette attirance, du moins je préfère ne pas m'en soucier. Il est littéralement l'homme le plus parfait que j'ai rencontré dans ma courte vie. Cela se reflète dans ses yeux bleus comme l'océan, ses lèvres roses et douces, ses cheveux blonds bien coiffés, son sourire parfait mais ce qui m'excite le plus dans cette incarnation divine, c'est son corps bien sculpté. Je n'ai pas pu m'empêcher de lorgner son torse durant toute la soirée. Ses magnifiques abdos où je me suis imaginé tant de fois passer ma langue dessus.

Les pensées perverses qui peuvent traverser mon esprit quand je pense lui sont plus fortes que n'importe quelle sentiment d'amour que j'ai pu ressentir à l'égard de Tchad. C'est plus intense, plus nouveau et tellement plus réel. Tandis que mon cœur crie à l'amour passionnel, mon corps lui réclame durement Alexander. Cette obsession transforme chaque nuit en un rêve érotique où Alexander et moi faisons toutes sortes de choses avec nos corps nus. D'ailleurs, chaque soir dans mon lit, je m'aventure sans cesse sur un terrain inexploré. Les événements de la soirée sont restés ancrés dans ma mémoire et jusqu'à maintenant, je n'arrive toujours pas à faire redescendre la température. Toutes ces fois où j'imaginais les longs doigts fins d'Alexander à la place des miennes dans cette zone sensible et humide entre mes cuisses. J'ai besoin d'Alexander.

Une semaine s'est écoulée depuis la fête et je n'ai plus revu X'. C'est sûrement aussi à cause de son absence que les scénarios coquins s'empressent de défiler dans ma tête le soir. Il n'est plus venu à la maison et Broghan n'y presque jamais non plus. L'idée qu'il puisse me fuir me rend malade. Je sais ce que j'ai ressenti à la soirée et je sais ce qu'il a ressenti. Nous sommes parfaitement sur la même longueur d'onde mais il persiste à rester distant avec moi comme si j'allais le tuer si jamais il me touche. C'est plutôt moi qui vais crever si je ne soulage pas cette frustration entre mes cuisses et dans ma tête. Il occupe chaque partie de mon cerveau, ça me rend folle. Comment sa présence a tant impacté sur moi depuis ces trois dernières semaines ?

_ Tout va bien, ma chérie ? Tu as l'air ailleurs.

Assis dans son bureau, mon père m'inspecte sous ses longs cils épais. J'adore rester dans le bureau de mon père. C'est littéralement mon sanctuaire. L'odeur des vieux livres et du cuir sont un vrai délice pour les narines.

_ Juste un truc qui me préoccupe. Rien de grave.

Je remonte mes jambes sur le fauteuil et essaie de me replonger dans ma lecture.

_ Un truc de fille ?

_ En quelque sorte.

_ Tu veux en parler ?

_ C'est vraiment adorable de ta part mais je ne pense pas que tes oreilles puissent entendre ce que j'ai à dire.

Il rit.

_ Crois-moi, je peux TOUT entendre. Les histoires de ta sœur m'ont suffisamment entrainé.

Imaginer mon père écouter Vicky pendant des heures sur ses histoires bizarres me fait rire.

_ Ah. Il y a  garçon.

Il est hors de question que je raconte l'histoire avec Alexander à mon père. Néanmoins, avoir un avis extérieur sur le sujet m'enchante. Toujours en restant vague.

_ Tchad ?

_ Bien-sûr que non !

_ Tant mieux. Ce garçon n'était vraiment pas une lumière.

Tchad n'est pas le garçon le plus futé de la planète, en effet.

_ Disons que je ressens quelque chose pour un garçon et je suis SURE qu'il ressent la même chose que moi mais il résiste trop.

Il reste silencieux pendant un moment.

_ Tu veux que je te donne un conseil ?

_ Dis toujours.

_ Un homme qui n'est pas capable d'affronter ce qu'il ressent ne te mérite pas.

OK. C'est dur à entendre mais c'est également vrai. Néanmoins, je refuse d'abandonner si vite.

_ Et s'il n'osait pas venir vers moi parce qu'il pense que je suis trop bien pour lui ?

Il existe une très longue liste pour laquelle Alexander et moi ne pouvons pas être ensemble mais je préfère avancer cette première raison.

_ Dans ce cas, il devrait te dire qu'il  n'est pas assez bien pour toi. C'est simple.

_ Papa ! C'est plus compliqué que ça.

_ Non Cailee. C'est très simple. C'est juste toi qui veut te casser la tête sur ce qui peut bien se passer dans la sienne.

Je sors une mine boudeuse devant le premier homme de ma vie. Il semble implacable et insensible à me donner ces conseils mais je sais qu'il n'est pas un être insensible. Je le vois à comment il est avec maman.

_ C'est ce qui s'est passé avec maman quand  vous étiez jeune ?

Il sourit discrètement. Le voilà l'homme amoureux.

_ Disons que ta mère ne m'a pas rendu la tâche facile.

_ Comment  ça ?

_ Elle fuyait ce qu'elle ressentait mais je n'ai jamais lâché l'affaire.

_ Tu vois ! C'est exactement la même situation que la mienne.

_Non Cailee, c'est différent. Nous avons eu l'occasion de parler de nos sentiments, nous. Nous étions assez matures pour savoir quel avenir on voulait distinctement. Nous étions honnête l'un envers l'autre. Mais même avec les millions de "oui", Lana se focalisait sur le "non".

_ Et qu'est-ce qui a changé ?

_ On se connaissait assez pour ne plus douter des sentiments de l'autre. Mais parfois il faut juste laisser le temps faire son travail. C'est pour ça que je l'ai laissé vivre la vie qu'elle a planifié et je lui ai fait savoir que le jour viendra où elle sera enfin prête à être avec moi, je serai là.

Une larme s'échappe de mon œil sans que je m'en rende compte. Je l'essuie rapidement. Je n'ai jamais entendu l'histoire de mes parents au complet mais je sais qu'ils ont traversé beaucoup d'épreuve pour en arriver ici aujourd'hui. Franchement, quand on a le modèle de l'histoire d'amour parfaite devant soi, comment se contenter du minimum ? J'imagine que c'est pour cela que je mets la barre aussi haute dans la vie. Mais ce n'est pas le genre d'histoire que je veux vivre avec X'. C'était avec Tchad que je voulais vivre cette histoire. Ce que je veux d'Alexander est moins utopique. Plus réel et plus passionnel. Pour avoir Alexander rien que pour moi, je suis prête à troquer mes rêves d'amour les plus fous.



Gasparini : Cailee & Alexander (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant