Gasparini : Cailee & Alexander (Tome 1)

Chapitre 12 : Confessions nocturnes

Cailee

Alexander :  Tu es partie. 

 Purée. Pourquoi tu n'apparais que maintenant ? 

La colère, l'anxiété et l'excitation font trembler mes doigts qui commencent à avoir mal de serrer mon téléphone. Les mains moites et le front en sueur, je le balance sur le lit avant de m'écrouler dessus. Je mets mes mains sur mon visage comme pour essayer de me cacher de la petite voix dans ma tête qui me dit que je devrais répondre.

Non je ne cèderai pas !

Le but de ces quelques jours à la campagne était de penser à tout sauf à Alexander et ses beaux yeux bleus. Mais quand l'objet de tous mes désirs et de mes rêves toque à la porte de mes pensées, comment y résister. Au fond de moi, j'espérais qu'il fasse un geste vers moi après m'avoir si brutalement lâché. J'espérais qu'il pense à moi autant que je pense à lui. J'espérais qu'il ne soit pas indifférent à ce qui s'est passé dans la bibliothèque.

Je n'ai pas vu l'heure passé car perdu dans mes pensées tourmentées, l'horloge au mur indique dix heure du soir. C'est le coup de téléphone qui survient après qui m'a fait prendre conscience que le temps s'est écoulé depuis le message.

Alexander  m'appelle.

Je prends une grande inspiration et décroche.

_ Allô ?

Ma voix tremble et est toute petite. La colère a fait place à la capitulation. L'anxiété à l'anticipation mais l'excitation est toujours aussi présente. Elle ne me quitte jamais quand il est question de lui.

_ Blanche Neige. J'ai bien cru que tu allais m'envoyer bouler.

Je m'installe confortablement sur mon lit en ramenant mon oreiller contre ma poitrine. J'ai besoin de serrer quelque chose pour tenir cette conversation sans m'évanouir.

_ J'allais le faire, figure toi.

_ Je suis content que tu ne l'ais pas fait.

De retour le Alexander doux et qui me donne de l'espoir.

_ Pourquoi tu appelles si tard ?

Un silence qui me semble duré une éternité. Il répond dans un souffle.

_ Je ne sais pas. Honnêtement, je ne sais plus.

_ X' tu ne peux pas faire ça.

_ J'avais une idée précise de ce que j'allais te dire en composant ton numéro mais dès que j'ai entendu le son de ta voix, ça m'a brûlé le cerveau.

Je souffle et bouge de mon lit pour me déplacer vers la fenêtre.

_ Qu'est-ce que tu attends de moi ?

_ Parle moi, Cailee.

Pourquoi avoir attendu autant de temps pour vouloir m'écouter ? Bien-sûr je ne le lui demande pas.

_ Non Alexander. Toi parle moi. C'est toi qui as appelé donc parle moi.

Entendre le son de sa voix après tous ces jours de silence redonne presque vie à mon cœur. Et jusqu'à ce qu'il m'appelle, je ne me suis pas rendue compte à quel point j'étais malheureuse.

_ Qu'est-ce que tu veux savoir ?

_ Déjà, pourquoi maintenant ?

Il sait très bien ce que je veux savoir.

_ J'ai appris que tu es partie. Je suis venue chez vous et Marcus m'a dit que tu n'étais pas là. Et à vrai dire, j'étais un peu bourré.

_ Tu l'es encore ?

_ Un peu. Mais je suis assez conscient pour admettre chaque mot qui sort de ma bouche. Est-ce que tu es prêt à les entendre, Cailee ?

Merde. Oui, mille fois oui. Je n'attends que ça. Même si je ne sais pas ce qu'il va dire. Cet homme est si imprévisible.

_ Dis moi X'.

_ J'ai envie de toi. Et je me sens coupable de ressentir ça pour la petite sœur de mon meilleur ami.

C'est comme si un poids gigantesque s'est ôté de mes épaules. Mais maintenant, j'ai encore plus peur de ce qu'il va dire.

_ J'ai essayé de t'oublier mais ce soir, l'alcool m'a donné le courage de venir te voir. C'est pour ça que je suis passée à la maison. Mais tu n'étais plus là. Merde Blanche Neige, tu me rends dingue !

_ Alexander...

_ Et tu veux savoir ce qu'il y a de plus dingue dans tous ça ?

_ Quoi ?

Mon cœur bat à mille à l'heure.

_ Quand j'ai su que tu t'es enfuie en Toscane, j'ai pris les clés de ma voiture et j'ai voulu te rejoindre.

Quoi ? Instinctivement, je regarde aux alentours de la maison pour repérer une jeep bleue.

_ Tu voulais venir en Toscane pour me rejoindre ? Alexander, tu as bu.

_ C'est à mi-chemin que je me suis arrêté. Là je dois t'avouer que je ne sais pas trop où je suis.

Mais il est fou !

_ Alexander, fais demi-tour et rentre chez toi. C'est dangereux dehors !

_ Cailee, tu n'as qu'un mot à dire et je traverse les quelques kilomètres qui nous séparent. Là, j'aurais le courage de te dire ce qui se passe dans ma tête.

Merde merde. Qu'est-ce que je lui dis.

_ Alexander, tu pourras me dire tout ce qui te passe par la tête au téléphone ou attendre que je rentre mais je t'en supplie, rentre chez toi maintenant !

_ Non.

_ Non ?

_ Ce soir ou jamais.

Sale con ! Pourquoi m'imposer un tel dilemme ? Même si j'ai très envie d'entendre ce qu'il a à me dire, je ne veux pas qu'il ait un accident. Il est vraiment inconscient.

_ Alexander, ne me force pas à choisir. S'il-te-plaît...

_ Très bien. Je vais choisir pour toi.

Sur ces mots, il raccroche.

_ Alexander ! Alexander !

Putain c'était quoi ça ? Merde. Qu'est-ce qu'il va faire ?