Chapitre 16 : Enfin

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Alexander

Les quelques kilomètres qui me séparaient de Cailee m'ont permis de me remettre les idées en place. Désormais, c'est avec plus une crainte qu'une excitation que je viens la rejoindre. Les papillons dans le ventre se sont transformés en une grosse boule nerveuse. La conversation avec le morveux m'a légèrement mis sur la piste. Je suis dégouté à l'idée d'imaginer la véracité de cette hypothèse. Cela signifierait que cette montagne russe d'émotions et de non-dit n'étaient qu'une illusion. Du moins, de mon côté. C'est encore plus humiliant pour moi d'avoir cru que ces sentiments étaient réels.

Mais pour que j'en suis sûr, il faut que je lui parle. Il est impératif que je la vois. Il est temps de mettre un terme à ces semaines de tortures. Je risque de tomber des nues après cette discussion même si mon hypothèse s'avère être fausse.

J'attends nerveusement Cailee en faisant les cent pas. Je me suis garé plus loin du domaine de ses grands-parents, caché derrière une petite forêt, à l'abri des regards indiscrets. Quand je l'aperçois enfin, l'air dans mes poumons se vident tout à coup. J'ai honte de ressentir ça. Malgré le vent frais de la nuit, elle est vêtue d'un pantalon de pyjama fin et d'un simple gilet. Je suis horrible de la trouver magnifique ainsi. Ses cheveux ont poussé depuis la dernière fois que je l'ai vu. Quand elle pose enfin le regard sur moi, je me suis senti déstabilisé.  Je m'appuie sur le capot pour éviter de m'écrouler comme une mauviette.

Bon, elle arrive. Qu'est-ce que je dis ? Qu'est-ce que je fais  ? Putain, c'est insensé ! Une fois qu'elle arrive devant moi, elle me prend de court en s'engouffrant dans mes bras. Elle se jette limite sur moi et m'enserre la taille de toutes ses forces. Je reste plantée là, incapable de réagir. L'odeur de son gel douche et de son shampoing me chatouille les narines et me grille le cerveau. C'est la meilleure odeur au monde.

_ Ne me fais plus jamais ça, elle murmure la joue contre ma poitrine.

Je suis convaincu qu'elle peut percevoir les battements affolants de mon cœur à cet instant. Mais je ne m'en préoccupe pas. Pas ce soir. Je n'ai plus à avoir honte de quoique ce soit ce soir avec ce qui va suivre. Je resserre mes grands bras autour de sa petite taille. Elle disparait complètement, enveloppé par mon corps. A cet instant, je me dis que Dieu fait bien les choses de l'avoir fait si petite et moi gigantesque. Nous nous complétons.

_ Tu aurais aimé que j'ai un accident, n'est-ce pas ?

Il rigole mais je la sens renifler contre moi. Je la saisis par les épaules pour voir son visage mais elle s'empresse d'essuyer les larmes qui coulaient sur ses joues roses. Merde, Blanche Neige ! Ne me rends pas la tâche encore plus compliquée.

_ Cailee, je dis en relevant son menton pour qu'elle me regarde, pourquoi tu pleures ?

Imbécile comme je suis, bien-sûr que je connais la réponse. Je veux juste en être sûr.

_ Je suis contente de te voir, X', elle dit tout simplement.

Elle se décide enfin à planter son regard amande dans le mien. Durant ce qui me semble être une éternité, nous nous regardons. La boule nerveuse dans mon ventre se fait remplacer de nouveau par les papillons et je sas qu'à cet instant, je suis complétement perdu. Cet instant est  marqué par une aura de sérénité, de paix. Pour la première fois depuis quelques semaines, je me retrouve là où je suis censé être. Mais je ne devrais pas. Mais mes actes vont plus vite que ma pensée car je lui caresse les joues avec mes pouces pour essuyer les larmes qui lui échappent encore.

_ Blanche Neige, c'est moi qui te mets dans cet état ?

La note de tristesse dans ma voix l'a fait réagir car à son tour, elle pose sa délicieuse petite main sur ma joue.

Gasparini : Cailee & Alexander (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant