Gasparini : Cailee & Alexander (Tome 1)

Chapitre 15 : Ce soir ou jamais

Cailee

Cela va faire trois bonnes heures que Alexander a appelé mais toujours aucun signe de lui. Il se peut qu'une partie de moi espère qu'il déboule dans ma chambre et qu'il me dise tout ce qui lui passe par la tête. Mais je sais qu'il n'y aura rien de bon à ce que Alexander vienne. Il ne fera que semer la zizanie dans ma tête et me frustrer encore plus. Les heures qui s'écoulent me plongent dans un état d'inquiétude, me poussant croire qu'il ne viendra pas. C'est avec cette pensée que je vais me vautrer la gorge nouée dans mon lit.

Il ne peut pas m'appeler, me dire des choses aussi frustrante et ensuite me laisser sans signe de vie. Je le déteste de me faire ressentir une telle anxiété. Je ne sais pas sur quel pied danser. Il est froid et il est chaud tout à coup. J'étais résolue à m'avouer que je le désirais. Mais les conséquences sur ma santé mentale commençait sérieusement à m'inquiéter. Ce n'est pas normale de ressentir autant de désir pour quelqu'un. Mélangé au doute et à l'incertitude, ce désir me broie l'esprit que je n'arrive pas à réfléchir proprement. Chaque recoin de ma tête n'a d'yeux que pour Alexander. Cela ne fait même pas un mois qu'il est rentré que je me surprends déjà à passer le restant de mes jours avec lui.

Ayant du mal à dormir, je prends mon téléphone et essaie de l'appeler. Je tombe sur son répondeur, je me résous donc à lui laisser un simple message. Je me fais violence pour contenir le flot d'émotion qui me submerge. Je prends une grande inspiration avant de formuler doucement le plus raisonnable des messages.

_ Alexander, s'il-te-plaît dis moi que tu vas bien. Je suis inquiète et ... Putain, non !

Je supprime le message. Je me reconcentre avant d'appuyer de nouveau sur le bouton.

_ Alexander, c'est Cailee. Rentre chez toi, on ne devrait pas se voir.

Je supprime de nouveau. Bordel, je ne sais pas quoi dire. Bon sang, Cailee ! Concentre-toi !

Je me donne une petite gifle et recommence près de six autres messages que je supprime tout de suite. Après un grand coup de gueule, je me promets d'envoyer le dernier message. Tant pis si ça foire.

_ Alexander, je...

_ Alexander ?!

La voix de Nikolaus me surprend ce qui fait que je fais tomber mon téléphone. Il passe sa tête dans l'encadrement de la porte. Diable, je ne l'ai même pas entendu ouvrir la porte. La main sur le cœur, je laisse mon téléphone par terre, histoire de sauver les apparences devant mon frère bien aimé.

_ Quoi Alexander ? Je dis l'ai de rien. J'espère qu'il ne cramera pas mon jeu d'imbécile.

_ Tu as dit Alexander, il dit tout simplement en inspectant la chambre à la recherche de quelque chose ou de quelqu'un.

_ Non, je dis en secouant la tête. Non, tu as dû mal entendre. Je n'ai pas dit ça.

Il plisse les yeux avant de céder avec un geste de la main qu'il balaie. Dieu merci, je suis soulagée.

_ Tu as besoin de quelque chose ? je demande avec un air insouciant.

_ C'est plutôt à moi de demander ça.

Une transpiration froide vient couler le long de ma nuque. Je l'essuie rapidement avec la manche de mon haut.

_ Pourquoi tu dis ça ?

_ Cailee, je t'entends cogiter depuis l'autre bout du couloir, il dit comme si c'était évident.

Les mots me manquent. Je ne sais pas comment sauver la mise cette fois. Je le regarde bouche bée, incapable de sortir un son.