❄︎ 𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐 ❄︎

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ADEN

Lower Manhattan
Soirée

Alors que des sifflements et des armes à feu résonnent dans les ruelles sombres de New-York, je me dépêche de rejoindre mes amis qui m'attendent au point de rassemblement. Dans quelques minutes, je dois être là bas, dans ma voiture, prêt à démarrer et devenir le premier de la course. Rien qu'à cette idée, mon cœur tressaute dans ma cage thoracique.
   
Allez, magne toi Aden, tu vas être encore en retard sinon.
   
Je ne devrais pas me retrouver dans ce genre d'endroit, si maman avait été encore en vie et qu'elle le découvrait, elle me truciderait. Mais elle n'est pas là. Elle n'est plus là. Elle détestait les course de voiture, elle les détestait car ça lui rappelait trop sa vie d'avant. Celle où elle restait éveillée jusqu'à trois heures du matin, et où elle traînait dans ce genre d'endroit. Mais maintenant qu'elle n'est plus la... c'est différent... je me dis qu'elle ne le saura pas. Je me dis que d'où elle est, elle ne verra rien de tout ce que je manigance...
   
Ouais hé bein t'as tord.
   
—    Ad' ? entends-je m'interpeller.
   
Je me tourne et mes yeux rencontrent ceux de mon ami.
   
—    Ans', tu m'as fait peur, un problème ? réponds-je.
   
Il me fixe un long moment, et soupire.
   
—    Tu n'es pas prêt. Ne te force pas Aden, je t'en prie, reprends toi.
   
—    Je vais bien. assure-je.
   
—    Ne me mens pas.
   
Cette fois-ci c'est à mon tour de soupirer. J'aime Anson, mais il est parfois trop protecteur avec moi.
   
—    Je ne changerais pas d'avis, alors va rejoindre Owen, lui dis-je en m'en allant vers ma voiture.
   
Anson opine du chef, à contre-coeur, et moi j'essaye de me vider la tête avec l'adrénaline que me provoque la course.

***

Lendemain matin

Lorsque je me réveille, une douleur crânienne affreuse et un vertige me rattrapent. Merde. Je ne me rappelle pas de ce qu'il s'est passé la nuit dernière... j'apporte mes doigts à ma tempe, et masse doucement mon crâne. Il s'est passé quoi hier soir ? Les seuls souvenirs de la veille, dont je me souviens, sont ceux de la course... mais après...? Et comment me suis-je retrouvé dans mon lit ? Les garçons m'ont-ils porté ou me suis-je simplement effondré dessus ? Pas la moindre idée.
   
Je me lève et observe ma chambre bordélique. Putain, mais c'est quoi ça ? J'essaye de faire abstraction et m'en vais dans la cuisine pour me prendre à manger. Là-bas, j'y trouve Owen presque assoupi sur son bol de céréales. Je prends la bouteille de lait qui est posée à côté de lui, et verse son contenu sur le visage de mon ami. Il sursaute et bredouille quelques insultes tout en prenant des bouchées. Je pars m'assoir dans le canapé du salon et allume la télé pour diffuser un dessin animé.
   
—    Nan ne commence surtout pas Aden.
   
—    Ta gueule.
   
—    Je vais te faire bouffer la télé tu vas voir, me menace-t-il.
   
—    Ouh j'ai peur, simule-je.
   
J'augmente le son de la télé pour ne pas avoir à entendre ses injures, et me concentre sur mon divertissement. Anson nous rejoint quelques temps après, et dit quelque chose qui bouleverse, littéralement, Owen.
   
—    Quoi ?! Mais pourquoi vous m'avez rien dit ! Ma mère va me tuer puré !
   
—    Du calme, c'est le dernier jour, personne ne saura rien, je tente de le rassurer.
   
—    L'année dernière elle m'a fait manger le sol seulement parce que j'avais oublié mon sac le dernier jour !
   
J'avais oublié à quel point la mère d'Owen est strict. Nous essayons de calmer les choses,  mais rien n'y fait, il continue de paniquer. Anson et moi décidons donc de le laisser s'affoler dans son coin.
   
—    Tu pourras nous rejoindre au parc quand tu seras calmé ! hurle-je pour qu'il entende.
   
—    D'accord maman !
   
—    Putain j'vais le-
   
Anson me coupe en me tirant par le bras et me sortant de la maison.

UNFAIRNESSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant