❄︎ 𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟎 ❄︎

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ADEN

Le soir même,
Madison square park

      Je monte dans ma voiture pour me préparer à courir, essayant par la même occasion de me détendre. Je pense toujours à ce papier posé sur le comptoir, et à l'odeur qui émanait de la cuisine... Même si je me force à penser ce que je dis, je sais très bien que ce n'est pas la vérité. Il est bien revenu. Il m'a suivi. Mais je ne sais pas pourquoi, et je ne veux pas le savoir. J'ai déjà assez souffert en sa compagnie, de part ses insultes et ses coups, je ne veux plus avoir affaire avec lui.
  
Tu sais très bien que tu vas devoir.
  
Mais j'aimerais ne pas.
  
—   Aden ? m'interrompt mon ami.
  
Je sors de mes pensées et le toise de mon regard.
  
—   Tu es sur de vouloir courir aujourd'hui ? Tu n'as pas l'air en forme
  
—   J'ai déjà répondu à cette question, Owen. Merci de t'inquiéter pour moi, mais je vais bien, essayé-je de le rassurer.
  
Il pousse un long soupir et s'en va aux côtés d'Anson.
  
Je desserre le volant dans mes mains, et essaye de penser à quelque chose d'apaisant
  
La plage ? Non, je déteste ça...
  
Le ciel ? Beaux mais pas assez...
  
Un chiot ? Mignon, mais pas comme..
  
Kirva.
  
Mes yeux s'écarquillent lorsque je vois cette blonde dans la voiture de Lyon, au volant, un sourire rival sur les lèvres. Mais je rêve ?
  
—   Qu'est-ce que tu fous dans cette voiture, biondina ?
  
—   La même chose que toi, à priori, me répond-t-elle.
  
Je ferme les yeux un instant, contrôlant ma panique. Il ne faut pas qu'elle monte là dedans, c'est trop dangereux.
  
—   Lo' m'a appris quelques techniques, et il sera à côté de moi pour me surveiller, relaxe Aden.
  
Je les rouvre, un sourire déterminé dominant mon visage.
  
—   Très bien, que le meilleur gagne, dans ce cas.
  
Elle hoche la tête et s'avance sur la ligne de départ. D'autres voitures suivent le pas, et une femme se place au centre, un bras en l'air, tenant un fusille en main. Elle compte à rebours, et arrivé à "Partez", le coup de feu résonne dans l'air. Certains calent, d'autres démarrent à merveille. Kirva se trouve troisième, tandis que moi, quatrième. Je n'ai pas peur de perdre, après tout, je suis habitué.
  
Nos pneus crissent à mesure que nous prenons des virages serrés J'ai l'impression que cette course ne concerne qu'elle et moi, que le reste autour de nous n'existe plus.
  
Yeux dans les yeux, nous nous affrontons, essayant de se dépasser à tour de rôle. Je n'avais même pas remarqué que nous étions passé de troisième et quatrième à premier et deuxième.
  
Il ne reste plus que quelque mètres avant de dépasser la ligne d'arrivée. Et malgré tous les flacons des habitants de cette ville qui souhaitent circuler, aucun de nous n'est déstabilisé.
  
Tu dois gagner, tu ne dois pas perdre.
  
De mon rétroviseur externe, je perçois sa voiture légèrement plus loin que la mienne, elle est collée à moi.

"Prouve moi pour une fois que tu n'es pas nul, Aden, ne me déçois pas."

   Mince, ce n'est vraiment pas le moment pour avoir sa voix dans ma tête.
  
Dans le rétro interne j'arrive à voir son regard durcir et ses sourcils se froncer. Elle a sûrement du remarquer ma seconde d'inattention, mais elle n'a absolument pas essayé de me dépasser. Mais elle aurait du, car cette erreur lui coûte sa défaite.
  
Je dépasse la ligne et gagne la course. J'ai réussi, je ne l'ai pas déçu... pour une fois. Je ne sors pas de suite de la voiture, attendant quelques minutes pour me calmer, et entends la porte de celle-ci s'ouvrir et de fermer. Je n'ai pas besoin de tourner la tête pour savoir qui est la personne qui s'est introduite dans mon espace personnel. Je sens son odeur, et son aura.
  
—    Tu as été pas mal, je dois l'avouer, plaisante-je.
  
—   Toi aussi.
  
—   C'est impossible que tu ai pu apprendre tout ça en si peu de temps... comment ?
  
Elle soupire et répond.
  
—   L'ex petit ami de ma sœur aimait beaucoup les voitures.
  
Je pensais qu'elle étais fille unique, moi.
  
—   Je ne savais pas que tu as une sœur.
  
—   Avais. Et il y a beaucoup de chose que tu ne sais pas sur moi, Aden, réplique-t-elle en sortant.
  
Oh... je crois que j'aurais du m'abstenir de poser la question. Son ton froid m'a fait comprendre que c'est encore un sujet sensible.
  
Ce n'est pas de ta faute, tu ne pouvais pas savoir.
  
J'aurais du être plus prudent, quand même.
  
—   Ad', tu sors ? Me questionne Owen.
  
Je hoche la tête et verrouille la voiture une fois dehors. Tout le monde autour de la voiture saute sur moi et me félicite. Je reçois un pognon de billets, ma récompense, sur la tête et le prends en mains. J'ai gagné. Normalement je m'en fiche, mais là c'est différent. J'ai couru contre elle, et j'ai gagné. J'ai aimé la battre, et elle a comme... apprécier perdre face à moi.
  
Cette fille ne cessera de me surprendre.

UNFAIRNESSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant