ADENparc du coin de la rue,
20h35,Je suis assis dans le parc, le ciel s'assombrit lentement. À côté de moi, elle mange sa glace en silence. Ce calme, je l'apprécie tellement. Quand je suis avec elle, le silence n'a rien de pesant. Au contraire, il est apaisant, rassurant. Sa simple présence suffit à me parler, tout comme je sens que je lui parle intérieurement sans dire un mot.
Nous mangeons en silence, partageant par nos regards la beauté du monde autour de nous. Parfois, je la regarde. Pas le paysage, non, elle. La plus belle œuvre de Dieu. De temps en temps, j'ose même lui prendre la main.
Je sais bien que je devrais rentrer chez moi à un moment donné, mais je n'ai aucune envie que ce moment s'arrête.
— Allô ? Oui... maintenant ? D'accord... non, ça va, ce n'est rien.
La voix de Kirva me sort de mes pensées. Elle doit déjà partir ?
— Désolée, on se retrouve plus tard dans la nuit ! me dit-elle en m'embrassant furtivement sur la joue.
Elle vient vraiment de m'embrasser ? Kirva m'a embrassé ? Je reste figé, trop surpris pour réagir. Je ne m'y attendais pas du tout... Je... Oh.
Je reste assis sur cette balançoire, finissant ma glace tout en repensant à la sensation de ses lèvres sur ma peau. C'était doux, rapide, presque irréel, mais doux. Était-elle consciente de ce qu'elle faisait ? Est-ce que c'est une habitude avec ses amis, ou bien... ?
— Aden ?
Une voix similaire à celle de Kirva m'interpelle. Je me retourne, un sourire aux lèvres. Ce n'est pas elle, mais Pearce, qui s'installe là où Kirva se trouvait plus tôt.
— Comment tu vas ? me demande-t-elle.
— Assez bien... mais très bien, je dirais...
— Grâce à une fille, hein ?
Je rougis.
— Naaaan ! Sérieusement ?
Elle éclate de rire.
— Génial ! Tu as enfin trouvé quelqu'un ?
— Retrouvé quelqu'un, la corrigé-je doucement.
— Ah, la fameuse fille du pont ?
Je lui lance un regard complice, celui qu'elle est la seule à comprendre.
— No comment, dis-je en levant les yeux au ciel.
Elle reste silencieuse, mais son sourire trahit son amusement.
— Tu ne sens pas l'alcool aujourd'hui, je remarque.
— Ni le tabac ! Je progresse petit à petit, répond-elle fièrement.
Pearce essaie de se débarrasser de ses dépendances depuis qu'Ariel est parti. Cet homme a tout détruit dans sa vie : ses amis, l'amour de sa vie, même sa famille. Depuis lui, elle n'est plus la même.
— Et... comment elle va ?
Je fronce les sourcils. Comment ça, comment elle va ? Pourquoi Pearce s'intéresse-t-elle à Kirva ? Ils ne se connaissent même pas.
— Bof... on voit bien qu'elle est malheureuse, dis-je, pensif.
Elle hoche la tête sans répondre. Le silence s'installe entre nous, lourd, mais familier. Les secondes deviennent des minutes, puis des heures. Finalement, Pearce se lève.
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UNFAIRNESS
RomanceVoulant fuir ses problèmes familiaux, Kirva Hernandez n'a qu'une idée en tête, aller dans lycee qui renferme de nombreux secrets. New-York, la ville maîtresse où les coeurs se brisent, et se réparent comme la glace. Faisant tout pour que personne n...