❄︎ 𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑 ︎❄︎

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KIRVA

Dernier jour de cours

Je m'empresse d'enfiler ma tenue du jour, et de sortir de chez moi, ignorant les cris provenant de la chambre de mes parents. Je n'ai pas peur que mon père lève la main sur ma mère, il ne me fera pas, si quelqu'un entre eux deux le faisait, ce serait maman. Elle a toujours été la « patronne » du couple. C'est d'ailleurs en partie pour ça que je l'admire.

J'arrive enfin devant mon arrêt de bus, mais cette fois, je ne retrouve pas les filles. Nul part. Je me dit alors qu'elles sont malade ou autre, mais après je me souviens qu'elles me préviennent toujours lorsque c'est le cas. Je décide alors de passer le trajet seule, et de les trouver au lycée.

— Tu cherches tes copines ? Me demande une voix, soudainement, me provoquant un sursaut.

Je me tourne et découvre Myles, un garçon de ma classe, qui me scrute de très près. Je recule mon visage et hoche la tête.

— T'es à la bour toi, vous commencez à neuf heures aujourd'hui, madame Vichel est absente aujourd'hui.

J'écarquille mes yeux. Quoi ?! Mais pourquoi ne m'a-t-on pas mise au courant ?

— Et toi, que fais-tu ici ? Demande-je.

— Je te rappel que je fais l'option latin, me répond-il d'un air hautain.

J'explose de rire. L'option latin ? Mais qui fait encore ça ?

Ceux qui veulent gratter des points sûrement.

— Un problème ?

— Non non, aucun... me calme-je en sortant du bus.

Il lève les yeux au ciel, et se dirige vers la deuxième entrée du lycée. Quant à moi, je pars vers la troisième, celle où se situent tous les clubs ainsi que le CDI. Lorsque j'y entre, j'y retrouve Linda, la stagiaire. Elle me salue et me désigne une place à côté d'un ordinateur. Je la remercie et y dépose mes affaires, avant de partir chercher un livre qui pourrait m'intéresser. Je défile les noms, et après de nombreuses minutes à chercher, je trouve enfin le livre que je veux.

— "The prison healer" ? Vraiment ? Me fait sursauter une voix roque.

Je pivote ma tête et tombe sur un élève inconnu à mes yeux. Il regarde attentivement le livre dans mes mains, puis les remonte, sentant sûrement mon regard.

— Tu connais ?

— Tu me demandes si je connais ? Répète-t-il.

— Non non, je te demande si tu aimes les épinards.

Un sourire en coin apparaît sur ses lèvres, et il me tend sa main. Sa main qui reste en suspend, bien évidemment.

— Je vois... je m'appelle Adam, enchanté.

C'est à mon tour de le scruter, et malgré qu'elles soient cachés, j'arrive à discerner ses origines maghrébines.

— Algérien ?

— Et marocain, complète-t-il.

Comment se fait-il qu'il ne soit pas...

Je sais a quoi tu penses, et je t'assure que nous ne sommes pas tous comme ça.

J'écarquille mes yeux. Merde merde merde...

— Ça ne fait rien, je comprends totalement ton... choque ? Hésite-il.

J'ai une forte envie de m'enfuir et de me jeter par une fenêtre, mais si je le fais, je paraîtrais sûrement plus ridicule qu'en ce moment.

Adam est beau, je dirais même très beau. Détenant de magnifique cheveux brun, pas très long mais pas très court, une chemise avec par-dessus un pull qui ne couvre que son dos et ses épaules, et un pantalon. Ses yeux son d'un bleu profond. En rien il ne ressemble à un maghrébin... pourtant, il y a cette chose qui fait que je ne suis pas surprise qu'il le soit.

— Je suis si beau que ça ? Se moque-t-il de moi.

Ne te sous-estime pas surtout, réplique-je, d'un ton un poil plus grave.

Son sourire en coin réapparaît, et sa fossette m'hypnotise. Merde merde merde. Donc en plus d'être beau, il a une fossette. Merde.

— Que veux-tu ? finis-je par demander.

— Oh rien, je passais par là et je t'ai vu prendre ce livre en main, ce livre que j'aime énormément, alors je me suis demandé si c'était la première fois que tu le voyais ou si tu l'avais déjà lu ?

— Je l'ai déjà lu, et c'est un de mes livre favoris, réponds-je.

Il acquiesce et reste silencieux. Un malaise s'installe, et je danse des pieds, alternant avec le droit et le gauche. Voyant sûrement mon stresse, il conclue.

— Bon bah... je vais y aller hein, je suis dans la salle de physique si tu me cherches.

— Pourquoi te chercherais-je ?

— Sûrement pour me demander mon numéro. Répond-t-il avant de disparaître.

Je reste stoïque, un instant, puis secoue la tête et m'oblige à regagner ma place.

UNFAIRNESSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant