Prologue

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J'entends clairement la pluie taper sur les fenêtres et lorsque l'orage éclate dans le ciel et résonne dans la maison, ma fille hurle en courant vers moi pour se cacher sous le plaid.

Je ne peux m'empêcher de sourire alors qu'elle rampe jusqu'à attraper ma jambe et s'enrouler autour d'elle. Je lève le plaid pour la regarder et la découvre en train de me fixer avec de grands yeux écarquillés. Ça m'attendrit tellement que je finis par lui caresser la tête.

— Hé, tout va bien. Ce n'est qu'un peu d'orage.

Elle secoue la tête en fronçant son nez et serre ma jambe plus fermement.

— J'aime pas ça.

Sa petite voix me fait sourire et je finis par glisser mes mains sous ses aisselles pour la sortir de là et la plaquer contre ma poitrine pour la câliner. Elle se détend aussitôt et pousse un petit soupir alors qu'un nouveau coup de tonnerre éclate.

— Il rentre quand papa ? marmonne-t-elle.

Ma fille est une vraie fille à son papa, et si je ne trouvais pas ça adorable, je trouverais ça agaçant qu'elle cherche toujours son père pour être rassuré. Mais c'est ce qui fait leur lien.

Et puis, mon mari est un grand papa ours, alors plus personne n'est étonné.

— Il ne va pas tarder.

Comme s'il nous avait entendues, la porte d'entrée claque et je découvre mon mari pénétré dans le salon, trempé.

— Papa !

Ma fille quitte mes bras en une seconde, et court vers lui. Il lui sourit aussitôt et la réceptionne en plein vol pour la plaquer contre son torse et déposer des baisers partout sur son visage.

— Salut mon étoile !

Je roule des yeux, amusée et attendrie. Ils sont toujours adorables tous les deux, mais je crains qu'il ne la couve beaucoup trop et qu'elle ignore comment se débrouiller en grandissant.

En les regardant s'enlacer ainsi, cette pensée quitte mon esprit. Elle a à peine quatre ans, ce n'est encore qu'un bébé, elle a alors le droit d'avoir toute l'attention qu'elle mérite aujourd'hui. On verra le reste plus tard.

— Tu es tout mouillé ! marmonne-t-elle.

Il rit en hochant la tête, secoue ses cheveux pour l'arroser jusqu'à la faire hurler et la repose sur le sol pour retirer son cuir et le poser sur le porte-manteau de l'entrée. Puis, il s'avance vers le canapé et dépose un tendre baiser sur mes lèvres qui me fait rougir.

Malgré les années, l'amour que j'éprouve pour cet homme est impossible à mesurer et encore aujourd'hui, la moindre de ses attentions et de ses baisers me fait fondre comme au premier jour.

Le nouveau cri de ma fille nous oblige à nous quitter du regard et à le poser sur elle, tandis qu'elle court de nouveau vers moi pour se cacher sous le plaid alors qu'un nouveau coup de tonnerre fait trembler le ciel.

Mon mari esquisse un sourire amusé, alors que je l'attrape pour la rapprocher de moi et la bercer contre ma poitrine.

— Tout va bien, tout va bien.

Elle secoue la tête et renifle en m'adressant un regard empli de crainte et d'agacement. Elle semble détester cette situation et lorsque je sens le corps chaud de mon mari tomber à côté de moi, je lui lance un petit regard afin de trouver une solution.

Comme moi, il n'aime pas la voir dans cet état. Elle qui est toujours souriante, vivante, un vrai rayon de soleil... Il suffit d'un éclair dans le ciel pour la voir trembler comme une feuille.

En une seconde, le bras de mon mari s'enroule autour de moi et nous attire. Nous nous pelotonnons sous le plaid. Lentement, il dépose un baiser sur son front, puis sur le mien et dès lors, un petit sourire monte sur mes lèvres. Je relève la tête pour croiser son regard et y plonge avec bonheur.

L'amour que je ressens aussitôt en moi, cette folle pensée et ce sentiment absolument incroyable... me donne envie de l'enlacer jusqu'à ce que ses yeux sortent de ses orbites. Mon Dieu, c'est tellement intense.

— Papa ? Maman ?

Nous tournons la tête vers notre fille dans un même mouvement, alors qu'elle nous regarde avec un petit sourire. Elle ne parait plus si peureuse. Dans la chaleur de nos bras, elle retrouve ce petit pétillement dans le regard qui la caractérise tant.

Contrairement à moi lorsque j'étais enfant, notre fille aime nos démonstrations d'amour et d'affection. Je détestais ça et trouvais absolument dégoûtant de voir mes parents se câliner ou s'embrasser, mais notre fille... Pas du tout.

Elle adore.

Et ça m'attendrit.

Je réalise pourtant aujourd'hui à quel point j'aurais dû être comme elle. Après le décès de mon père, je n'ai plus jamais revu ma mère aussi heureuse et amoureuse. J'aurais dû savourer la chance que j'avais et je suis reconnaissante que ma fille le fasse chaque jour.

— Oui ?

Elle penche la tête sur le côté, le regard brillant et un petit sourire aux lèvres. Son regard est profond alors qu'elle nous jauge et je réalise à quel point elle paraît mature lorsqu'elle agit ainsi. On dirait une préadolescente devant un problème de maths, et pas une enfant de quatre ans.

— Comment vous vous êtes rencontrés ?

J'arque un sourcil et tourne la tête vers mon mari avant d'esquisser un sourire.

— Comment on s'est rencontrés ? marmonne-t-il.

Elle nous demande souvent de parler de nous, mais elle ne nous avait encore jamais posé cette question. Pourtant, au souvenir des débuts de notre histoire, je ne peux m'empêcher de sourire en lui envoyant un petit clin d'œil.

— À toi de raconter, mon amour.

Il me fusille du regard, et grogne, avant de revenir sur notre fille et lui sourire.

— Tu veux qu'on te raconte ?

Notre fille hoche la tête, et aussitôt, Alex remonte le plaid autour de nous.

— Tu es prête ? sourit-il.

Sacha hoche vivement la tête.

— Alors, j'étais jeune et terriblement beau, encore plus qu'aujourd'hui...

Je lui donne un coup derrière la tête qui le fait exploser de rire.

— D'accord, d'accord. Alors, j'étais jeune et j'habitais dans un appartement, quand ta mère a débarqué dans ma vie... comme un ange.

ig : juciebg_

Black Bikers, Tome 6 : La panthère dévouéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant