Trevis Black est comme un père pour moi, puisque mon géniteur n'est qu'une merde. Alors, lorsqu'il arrive devant moi et me demande d'aller parler en privé, je sais que j'ai merdé quelque part et je ressens déjà l'inquiétude et la culpabilité me ronger l'estomac.
En général, je me moque de tout et de tout le monde. Mon esprit ne fonctionne que grâce aux Black Bikers et surtout grâce à Yann. Le reste n'a absolument aucune importance, alors mon président, Trevis Black, compte énormément et son avis davantage.
— Fiston...
Il utilise sa voix des mauvais jours, ce que je n'aime pas du tout. J'essaie de me souvenir de tout ce que j'ai fait ces derniers jours, pour tenter de savoir où j'ai commencé à merder, mais j'imagine que l'intégralité de mes nuits est responsable de son regard.
Pourtant, quelque chose de différent me revient en tête. Mon souvenir le plus récent date de ce matin, lors de notre petit-déjeuner avec la nouvelle voisine. Cléa. Son regard innocent et son sourire aux lèvres me reviennent. Le peu de sa personnalité que j'ai pu découvrir ce matin détonne avec le monde dans lequel j'évolue chaque jour. J'espère que cette nouvelle cohabitation marchera. Surtout, j'espère que Yann n'ira pas foutre sa queue partout et briser le peu de tranquillité qui régit notre vie : notre chez-nous.
En tout cas, si le problème vient des vingt-quatre dernières heures, disons que ce petit-déjeuner n'est pas le problème, mais peut-être cette nuit... Avant notre rencontre sur le palier. Et peut-être ce qui s'est passé après avoir fermé la porte de l'appartement...
— Assieds-toi, nous allons parler sérieusement, tous les deux.
Je suis encore debout devant la porte de son bureau. Il n'utilise pratiquement jamais ce dernier situé au cœur du QG du club, parce qu'il estime que tout ce que nous devons savoir, le club entier doit le savoir. Alors, être dans son bureau me rend encore plus mal à l'aise. Je n'en ai pas l'habitude et je doute d'aimer ça.
Je finis malgré tout par m'asseoir sur la chaise devant lui, en plantant mon regard dans le sien.
Sans Trevis Black et sans les Black Bikers, je sais que je ne serais pas l'homme que je suis aujourd'hui. Je serais devenu le genre de personne que je déteste. Ils m'ont permis de me retrouver, de ne pas complètement m'effondrer après le divorce de mes parents et surtout, à partir du moment où mon père a commencé à m'abandonner, alors j'éprouve un véritable respect pour Trevis et un véritable amour pour le club.
Pourtant, me retrouver dans cette pièce et devant le regard préoccupé de mon président me rend vraiment mal à l'aise. Certaines pensées m'envahissent et je commence à jouer avec mes mains pour m'occuper l'esprit, en vain.
Le regard qu'il pose sur moi me rappelle mon géniteur et à l'amertume que notre relation provoque toujours en moi. Comme le gamin perdu qu'il a brisé, mes émotions me reviennent et se mélangent à la réalité. Je me revois avec mon géniteur... Je prends conscience qu'il y a toujours eue une gêne entre nous, comme si nous ne nous connaissions pas et que nous ne pourrions jamais nous comprendre. Contrairement à mes frères, Dylan et Liam, avec qui il s'entend plutôt bien, je n'ai jamais eu de véritable relation avec lui.
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Black Bikers, Tome 6 : La panthère dévouée
RomanceÀ Whitesboro, les Black Bikers ont toujours été la loi. Cléa Dumphreys et Alexander Swan se sont rencontrés par hasard et ont vu leur relation évoluer au fil des jours et des semaines pour devenir l'un des couples les plus mythiques de Whitesboro. D...