Chapitre 28

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Il a fallu qu'Alex s'éclipse une heure pour que je me retrouve dans un merdier sans nom

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Il a fallu qu'Alex s'éclipse une heure pour que je me retrouve dans un merdier sans nom. Ce fameux merdier s'appelle Yann Wilcox. Évidemment.

— C'est pour te faire pardonner. Tu me dois bien ça.

Je le fusille du regard et le déteste d'exister. Bordel, s'il n'était pas mon ami, je pense que je souhaiterais sa mort.

— Je te déteste, marmonné-je.

— Et c'est comme ça que tu veux te faire pardonner ? En me disant des choses si méchantes ?

Il fait semblant d'être blessé en posant sa main sur son cœur alors que je grogne en arrêtant enfin ma voiture. Harry et Phil sont morts de rire à l'arrière alors que je ne fais que serrer des dents pour m'empêcher de frapper Yann.

Je suis assurément reconnaissante que Yann soit Yann, le genre de gros abruti qui préfère me mettre face à mes erreurs avec humour, sans être du genre à m'en vouloir. Je sais que j'ai déconné, que j'ai été bête et méchante, mais alors qu'avec Alex on a eu le temps de se dire les choses dans une petite dispute... Yann n'est pas du même genre.

Lui, il préfère me mettre au défi. Et comme il a entendu notre dispute entre Alex et moi, il veut que j'assume mes mots.

Alors je me retrouve à la Géhenne, en plein milieu d'après-midi, avec une lettre d'excuse écrite par mes soins, corrigée par les siens.

Putain, Alex, pourquoi as-tu dû partir pour aider le père de Yann au garage ? Comment as-tu pu m'abandonner avec ce grand malade ?

— Salut tout le monde !

Moi qui pensais qu'il n'y aurait personne un après-midi, si proche de Thanksgiving... Je réalise que j'ai mal cru. Il y a déjà une bonne trentaine de gars en cuir entourée de bières et de femmes. Et moi, je suis encore en bas de jogging avec un tee-shirt ample qui me sert de pyjama.

Bordel.

— Je vous présente Cléa, ma meilleure amie qui doit se faire pardonner ses offenses. Comme Il nous a pardonné les nôtres...

Et il enchaîne sur une prière absolument ridicule en plein bar rempli d'alcool et de cigarettes. Le plus risible dans l'histoire, c'est que l'intégralité des personnes présentes baisse la tête pour se recueillir. Et à la fin, Yann s'arrête enfin et pousse un long soupir.

— Amen !

Les voix de toutes ces personnes, hommes et femmes, résonnent autour de moi et me font sursauter. C'est incompréhensible.

— Alors, voici Cléa, qui doit vous dire quelque chose !

Il me fait un grand sourire, me pointe du doigt une grande estrade et je rougis.

C'est une chose de m'excuser envers Yann et Alex, c'en est une autre de me retrouver projeter devant des inconnus. Pourtant, je ne fais que le fusiller du regard en m'avançant.

Black Bikers, Tome 6 : La panthère dévouéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant