Chapitre 6

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Je prends conscience que cet appartement ne peut pas être calme très longtemps quand, une heure après le départ d'Alex, des nouveaux coups contre la porte se font entendre

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Je prends conscience que cet appartement ne peut pas être calme très longtemps quand, une heure après le départ d'Alex, des nouveaux coups contre la porte se font entendre.

L'espace d'une seconde, j'espère que ce soit lui... Mais lorsque je regarde par le judas, je découvre Yann de l'autre côté.

Son grand sourire m'attendrit dès que j'ouvre la porte et j'arque un sourcil en penchant la tête sur le côté.

— Bonsoir ?

Son sourire s'agrandit avant qu'il ne fasse son premier pas et, comme s'il était chez lui, il rentre dans l'appartement et s'étale dans mon canapé en poussant un long soupir.

— Alex est pas là ce soir et je m'ennuie.

— Euh, bonsoir à toi aussi, moi aussi ça va super, merci de demander. Non, non, tu ne me déranges pas, rentre. Oui, bien sûr tu peux t'asseoir sur le canapé, fais comme chez toi.

Tandis que je gesticule bêtement dans mon entrée, il rit et se redresse alors que je ferme enfin la porte.

— Tu es perdu sans ton copain, c'est ça ? me moqué-je.

Il hoche la tête et je m'affale à ses côtés tout en saisissant la laine et mon crochet.

— Ouais. Il me manque. C'est nul quand il n'est pas là, je me sens vide.

— Yann... Tu es en train de me faire ton coming out ?

Il éclate de rire et me donne un coup de pied dans la jambe, tout en secouant la tête.

— Ma bisexualité n'a plus rien d'un secret, si tu veux tout savoir.

J'ignorais qu'il était bi et il doit le voir à ma tête, parce que son rire s'accentue.

— On dirait que je viens de brûler des chiots devant toi.

J'écarquille aussitôt les yeux en secouant la tête.

— Non, non, pardon ! Je ne... Je n'ai pas... Ce n'était pas...

— Respire, Cléa, tout va bien, sourit-il. Je sais.

Il me caresse la tête, comme si j'étais un gentil chiot en mal d'amour, et d'un certain côté, ça m'apaise assez pour que je puisse lâcher le soupir bloqué dans ma poitrine.

— Tu es vraiment... bisexuel ou c'était une blague ? marmonné-je.

— Non, je le suis. Même si j'ai une préférence pour les femmes, toutes les femmes, simultanément s'il le faut, je peux aussi aimer avec les hommes.

Il me faut plusieurs secondes pour hocher la tête. Dans un État aussi conservateur que le Texas, je n'ai jamais rencontré d'homme bisexuel qui s'assumait comme il vient de le faire. J'ai déjà rencontré des femmes lesbiennes, ou bisexuelles, mais je n'ai jamais été assez proche d'un homme pour qu'il me parle de sa sexualité aussi ouvertement.

Black Bikers, Tome 6 : La panthère dévouéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant