5) Emily Turner : Une idée stupide

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La jeune journaliste ne savait pas combien d'heures ou de jours avait passé depuis qu'elle était enfermée. Elle ne se souvenait pas non plus comment elle avait atterri dans cette cave miteuse et sans lumière,les yeux bandés et les bras attachés dans le dos à une chaîne. Comment savait-elle qu'elle était dans une cave ? Il n'y avait qu'à écouter pendant des heures les pluies de goutte ou les rats qui frôlaient ses jambes pour savoir qu'elle n'était pas dans un champ de pâquerettes. Les sons qu'elle réussissait à entendre étaient des bruits de chaises ou encore de la musique parfois, une musique un peu classique ou jazzy qui passait, passait et repassait. En fait, ce qui l'inquiétait le plus était le trou béant qui avait été laissé pour sur dans son ventre et ne se refermerait pas comme ça, tout seul. Elle se rappelait seulement de ce type aux cheveux bleus et de l'arme qu'il avait pointé sur elle avant de tirer.

Un bruit de porte en métal et de la lumière froide au travers du tissu lui fit relever la tête. Quelqu'un venait d'entrer dans la pièce.

— Aidez-moi ! Je vous en prie, je vous en supplie aidez-moi... Je suis blessée... J'ai soif, je meurs de faim !

La personne vint s'asseoir près d'elle et posa une main sur sa bouche. Dans les interstices du textile, elle discernait une silhouette fine et petite qui ne se présenta pas.

 Dans les interstices du textile, elle discernait une silhouette fine et petite qui ne se présenta pas

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 Il leva son t-shirt sale, mouvement qui la fit sursauter et elle lui mis un coup de pied.

L'homme cria étrangement et se rapprocha de la porte encore ouverte.

Oh non ! Non non non ! Je suis désolé ! Dit-elle, effrayé de se retrouver encore seule dans le noir le plus complet.

La silhouette revint vers elle, plus précautionneuse cette fois-ci et appuya d'abords sur sa blessure puis tira sur son t-shirt de nouveau.

Ma blessure. Vous voulez me soigner ? Demanda-t-elle en hésitant alors qu'elle renfrogna un gémissement de douleur.

Mais elle ne rechigna pas plus et essaya de s'enlever le t-shirt avec les dents. Si ce fantôme voulait la bichonner, elle n'allait pas faire la fine bouche. Il l'aida et passa le col puis le reste du vêtement au-dessus de sa tête en le laissant pendre sur la chaîne qui tenait fermement ses mains.

Aie ! se plaignit-elle quand deux mains hargneuses virent presser et nettoyer le surplus de sang qui avait coulé. Vous essayez de faire un deuxième trou ou quoi ?!

Le fantôme soupira. Bonne nouvelle, il savait communiquer son exaspération.

Le tout pris une bonne dizaine de minutes. Entre le nettoyage horrible avec un désinfectant qui lui tiraillait le ventre et le pansement minable enroulé autour de ses hanches et son ventre pour être sur que rien ne bouge, elle avait l'impression d'avoir été momifiée avant l'heure.

Où est-ce que je suis ? Demanda-t-elle en bousculant de la tête le bras frêle de son infirmier en herbe.

Pas de réponse, juste le souffle d'un homme étonnement calme et muet.

Rédemption [Christopher Bang]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant