13) Emily Turner : La dévotion dans sa définition la moins pure

104 12 0
                                    

A peine dix-huit heures et Blueberry n'hésite pas à continuer à tirer Emily par le bras sans douceur pour la faire entrer dans une salle à manger immense. Ca lui à pris dès qu'il a quitté la voiture. Pendant tout le trajet il était silencieux et voilà qu'il pète encore un câble. Pense-t-il qu'elle va disparaître dans la seconde si il desserre ne serait-ce qu'un tout petit peu sa prise ?

— Assis. Ordonne-t-il en la jetant sur une chaise couverte par un grand draps blanc.

La pièce est ainsi, recouverte de haut en bas par de grand draps couvert de poussière et cloitré dans le noir complet, seulement éclairé par une lampe torche que quelqu'un a, au préalable, déposé sur le sol.

— Qu'est ce que je fais là ? Si Christopher apprend que tu me frappes encore, il ne va pas se contenter de te mettre une patate comme la dernière fois, tu le sais ça ?

La jeune femme regarde le tueur en série taper un message sur son téléphone puis se faire éclater au sol dans un grand écart de violence.

   Faudrait penser à consulter. Si t'en éclates un a chaque fois ça doit faire un sacré budget téléphone ça...

Han ne dit rien et continue son petit manège, il écrase du pied la puce électronique puis l'engloutit en prenant le temps de bien la mâcher. Emily assiste à ça complètement sidéré. Ce type est bel et bien un taré de première zone.

La porte de la salle s'ouvre d'un coup, un homme qu'elle ne connaît ni d'eve ni d'adam entre et les rejoint en traînant des pieds, les mains dans les poches.

— T'aurais pu te bouger le cul et venir plus vite. Si le patron apprend ça, je vais vraiment finir au fond d'une cage.

Han s'énerve en sortant de l'argent de sa poche et l'enfonce dans la poche du manteau en cuir noir du nouvel arrivant.

— C'est elle ? demande-t-il.

— Qui veux-tu que ce soit d'autre ? Le siège ?

L'homme habiller tout en noir sort un briquet de sa poche arrière et dit "ta gueule" tout en allumant une cigarette qu'il pose sur une table couverte sans avoir tiré une seule taffe.

— J'ai cinq minutes pour toi, pas une de plus. Qu'est ce que tu veux que je fasse ?

Blueberry se rapproche et lui murmure quelque chose avant de s'écarter et de partir de la salle en lançant dernier coup d'oeil vers Emily.

— Je serais devant, au cas où le boss arriverait plus tôt que prévu. A plus.

Puis il referme la porte et replonge la salle dans cette ambiance oppressante et meurtrière.

Le type soupire. Une fois longuement, puis il enlève son manteau en reprenant son souffle comme s'il essayait de battre un record du monde d'apné. Emily serre la chaise des mains, ne devrait-elle pas partir en courant ? De toute façon, si Han est véritablement devant la porte, elle n'a aucune échappatoire.

— Tu vois, commence-t-il en s'accroupissant devant elle. Je n'ai pas de problème particulier avec toi. Moi je ne fais que mon boulot. Dit-il en mettant ses cheveux en arrière. Quel boulot ? Rien de bien méchant je te promet. Conclu-t-il en souriant.

L'inconnu sort son pistolet et le pose à côté de lui calmement. Il commence à sortir une balle, puis deux puis trois.

— Mon ami, enfin le casse-couille que tu viens de voir, reprend-t-il, ma dit que quelqu'un avait infiltrer le groupe, et qu'il te soupçonnais d'être une gentille, il enfile une balle, petite, une deuxième, adorable, puis une dernière, taupe. C'est vrai ?

Emily prend peur, elle sent clairement le canon du pistolet remonter le long de son pied droit et venir se loger entre sa cheville et le début de sa jambe. Impossible de bouger, elle est complètement tétanisée.

   Le vrai problème c'est que ce type est encore plus dévoué à christopher que son propre frère. Tu vois le genre ? Une sorte de machine qui ne reconnaît que son créateur comme seul et unique Dieu, un truc comme ça.

— C'est pas moi ! Je le jure ! Sort-elle enfin en se poussant le plus possible au fond de la chaise tout en bougeant ses pieds. Je me fiche complètement de ce qu'il pense ou non, c'est pas moi !

— Ah ?

Mais quand le pistolet de l'autre fou remonte un peu plus, il bute sur quelque chose et sa surprise interrompt le moment.

— Un bracelet ? Demande-t-il et elle secoue vivement la tête.

Ses mains viennent relever vigoureusement la manche droite de son pantalon et découvre le cercle en plastique dur et la boite, pas plus grosse qu'une boîte de cacahuètes, qui tient dessus.

— Vous voyez ! c'est pas moi, je peux rien faire sans qu'il sache ou je suis ou ce que je fait. Je vous en supplie ne tirer pas...

Emily commence à pleurer, incapable de comprendre ce qui lui arrive.

— Putain. Quel con... soupire son agresseur qui se redresse et écrase la cigarette sur la table. Emily c'est ça ?

La jeune femme s'anglote et renifle en le voyant le tendre une main.

   Tu seras ravie d'entendre que tu n'es pas une gentille petite et adorable taupe.

Il l'aide à se relever et à remettre le bas de son pantalon comme il faut.

    Par contre lui c'est un gros con de merde. dit-il en partant vers la porte. Tu peux rentrer chez toi. C'est pas aujourd'hui que je te ferai la peau.

Quand il quitta la pièce, elle jure qu'il avait sifflé un petit "dommage..." mais son cerveau préféra ne pas assimiler cette information pour rester encore un minimum sain dans cet enfer rempli de sous-fifres de Satan. L'obscurité de la pièce l'empêche de se déplacer correctement et sereinement à travers un champ de tables laissé à l'abandon. L'ouverture de la porte et la lumière aveuglante qui s'engouffre une fois qu'elle passe le chambranle l'éblouit soudainement. Elle à à peine le temps de voir un visage rond, au loin, qui sourit puis s'évanouit au milieu des serveurs et autres personnel de l'établissement.

Rédemption [Christopher Bang]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant