Étrangement et contrairement à toutes ses attentes, James ne reçut aucune visite dans la soirée. Il se serait presque attendu à ce que le Roi envoie un de ses hommes pour s'occuper de la sale besogne mais personne ne venu frapper à sa porte si ce n'était quelques domestiques, deux valets de chambre et Romain qui gardait le plus grand des silences n'osant alors lui poser la moindre question. Au fond, y'avait-il quelque chose à demander ? Il était ressorti de la salle du conseil avec la tête sur les épaules et presque vainqueur, pourtant il demeurait un arrière goût amer en bouche. Ce n'était pas une victoire, juste le goût de la triste réalité dans laquelle il se trouvait. Le Roi n'en avait que faire de la Princesse et il n'avait même pas caché le fait que l'enquête concernant les récents événements avait été très largement abandonnée, non, il avait fait pire et James l'avait comprit : Il couvrait quelqu'un.
Mais qui ? Qui avait un intérêt dans le fait d'assassiner la Princesse ? D'autant plus qu'il ne s'agissait pas là d'un assassinat en somme classique, non, mais un empoisonnement ? Quelqu'un voulait assurément la voir ou tout du moins la savoir dans la souffrante donc cela relevé du crime passionnel plus que vengeur. D'autant plus que suivant les mises en garde du Roi, cette même personne se trouvait probablement à la Cour.
- Et moi qui pensais être la seule personne que vous aimiez contrarier, il faut croire que je me trompais.
Si une enquête était de nouveau publiquement ouverte, le criminel fuirait assurément, mais plus le temps passait, plus les pistes s'affaiblissait et bientôt, il ne resterait plus rien. Les domestiques qui d'habitude ont toujours tout vu, tout entendu n'ont rien à dire de spécial sur cette soirée. Le seul garçon ayant pu aider avait été assassiné à son tour et il n'y avait pas l'ombre d'un suspect à pointer. Rien.
Comme cela pouvait être frustrant ! Devoir assister impuissant au déroulement de ces événements incontrôlables.
Etait-ce un amant ? Méryl n'en avait jamais eu. Un coeur brisé ? Combien de personnes prétendaient aimer la Princesse ? Beaucoup trop. La quasi totalité du Royaume s'était éprise d'elle et le Prince n'avait décemment pas les moyens de retourner chaque centimètre carré de terre afin de retrouver ne serait-ce que le plus petit noble ou bourgeois de basse campagne. Cela devait forcément être quelqu'un du Palais, de la Cour du Roi ou bien même de sa propre Cour. Mais comment faire sortir un tel renard de sa tanière sans éveiller les soupçons ?
Pour la première fois de sa vie, James séchait complètement devant un problème.
- Votre Altesse, votre rendez-vous est arrivé, signala Romain depuis la porte
Et il y avait aussi tout cela à gérer. A superviser. A surveiller. Tout cet univers auquel James ne comprenait rien et ne semblait avoir aucune affinités avec. Pourtant, il en était aujourd'hui le seul garant.
- Votre Altesse Royale, c'est un honneur.
James posa un instant ses yeux sur la silhouette qui venait de faire son apparition depuis l'encadrement de la porte. Une jeune fille, dont les boucles étaient retenues par un nœud assortit aussi bien à la couleur de ses yeux qu'à celle de sa robe couverte de broderies. Elle était simple, mais particulièrement jolie et il reconnaissait dans la simplicité l'absence de tout bijoux qui auraient pu venir orner le lobe de ses oreilles, son cou, ses poignets ou bien le bout de ses doigts abîmés.
- Mademoiselle Berneby, inutile de vous encombrer de cérémonie, ceci est un rendez-vous dès plus...officieux dirons nous. Asseyez-vous, je vous prie.
Encore une fois, il la détailla du regard. Dans le moindre de ses mouvements, la façon qu'elle avait de déambuler dans la pièce, de s'asseoir sur le fauteuil qu'il lui avait proposé ou bien même de se positionner dans ce dernier. Elle n'était peut-être que la fille d'un petit baron de campagne, mais ses manières étaient dignes des dames de la cour. Madeleine Berneby aurait eu sa place, mais étrangement, Méryl avait fait le choix de ne pas l'inviter. Pourquoi ?
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Prince Ascète - Tome 2 (PAUSE)
FantasíaS'il a vécu pendant cinq ans dans l'ombre de celle que l'on dénommait la «Princesse Casanova», James se retrouve présentement plus seul que jamais au sein de l'endroit le plus dangereux du royaume : Le palais royal. Mensonges, tromperies, complots e...