Dès que Graal et Anaëlle entrèrent, la porte se referma. Ils étaient seuls dans un couloir sale et humide.
— De la roche, analysa Anaëlle en laissant glisser ses doigts le long de la paroi froide. Une caverne....? Où sommes-nous ?
Graal continuait de marcher, imperturbable. Elle suivit la cadence, se demandant ce qu'ils pouvaient bien faire là. Le seul signe de vie rassurant était un brouhaha lointain. Ils traversèrent plusieurs couloirs et descendirent des escaliers, s'approchant de ce bruit qui résonnait dans tout l'édifice. Elle devinait maintenant les cris d'une foule. Les vibrations sonores faisaient trembler le sol. Le nombre de personnes pouvant générer de telles ondes devait être titanesque.
— On y est, affirma Graal en s'arrêtant devant une porte.
Il l'ouvrit et Anaëlle entra dans la lumière. Ils étaient dans les gradins d'une gigantesque arène souterraine. Anaëlle tourna son regard alentours. L'arène faisait la taille de plusieurs stades, aussi bien en surface qu'en hauteur. C'était d'ailleurs la hauteur de la caverne qui était le plus impressionnant. La roche avait été sculptée sur des dizaines d'étages, donnant une vue vertigineuse sur la scène en son milieu. Anaëlle sentait l'odeur du combat ; elle avança, galvanisée par les cris des parieurs hystériques. L'ambiance frénétique et les hurlements enragés qui montaient des tribunes étaient tels qu'il devenait difficile de s'entendre.
— Alors c'est ça le Colisée de Panamas, mes pas ne m'avaient encore jamais amenée jusqu'ici...
Elle s'approcha du bord pour jeter un œil en contrebas. Dans la fosse, un monstre ressemblant à Godzilla combattait un mecha. Sous les cris de dizaines de milliers d'avatars, le monstre avait tenté d'asséner un puissant coup de tête à son adversaire qui l'avait bloqué en croisant les bras devant lui mais s'était fait éjecter sur plusieurs mètres en arrière. La puissance du monstre paraissait beaucoup plus destructrice que celle de son opposant et les gerbes d'électricité qui sortaient ici et là du mecha ne présageaient rien de bon pour la suite de son aventure. Il donnait l'impression de craindre l'énorme bête et restait sur la défensive, n'hésitant pas à reculer dès que cette dernière réduisait la distance.
— Il ferait mieux de remettre son éponge dans la mer, fit Anaëlle le sentant acculé.
— Personne n'abandonne ici, ce sont des combats à mort, précisa Graal.
Anaëlle regarda à nouveau le challenger qui ne semblait pas avoir perdu tout esprit combatif.
— De plus, la technique prévaut sur la force brute, continua Graal. C'est le mecha qui va gagner. Il est bien plus expérimenté, c'est évident.
Anaëlle le regarda, dubitative. Leur voisin de droite se tourna.
— Alors là, je prends le pari ! S'exclama-t-il. 1 000 Alphacoins qu'il se fait démonter.
— Pari tenu, répondit Graal en tendant le bras.
Son voisin colla son poignet à celui de Graal.
— Pari enclenché ! Annonça une voix virtuelle.
Au centre de l'arène, l'imposant lézard fit un bond titanesque vers son adversaire. Ce dernier esquiva d'une roulade mais le géant reptilien, anticipant son mouvement, se tourna en plein vol, lui assénant un puissant coup de queue. La violence de l'impact engendra de nouvelles étincelles sur le bras mécanique qui s'en trouva à moitié tordu. Anaëlle se tourna vers Graal, sa moue accompagnée d'un regard fataliste.
Sans laisser le temps à l'homme dans le mecha de réagir, le monstre fonça sur lui gueule ouverte et griffes dehors. Il parvint à l'attraper mais au moment de refermer son imposante mâchoire, le robot se dégagea de la prise et glissa entre les jambes du reptile, se retrouvant dans son dos. Il agrippa la queue de ses bras.
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BY-PASS Alpha
Science FictionSortir de chez soi a perdu tout intérêt. Les rues sont désertées. Le monde n'est plus que virtuel et il permet à chacun de réaliser ses rêves les plus fous, sans risque ou contrepartie. L'extraordinaire a eu raison des gens ordinaires, qui ne jurent...