Night Changes

Chapitre 11 : Une photo dans la presse

Le lendemain, je me réveille doucement. Mais le soleil n'est pas au rendez-vous, à la place un gros nuage s'étend sur le ciel. Je m'étire durant une bonne demi-heure avant de me lever du lit et de me diriger vers la cuisine. J'ai laissé mon portable rechargé toute la nuit et il n'était donc pas dans ma chambre. Je profite donc de cet instant pour faire du café et me servir. Tandis que la cafetière fait chauffer l'eau, je tente de comprendre ce qui s'est passé hier quand je suis rentré. Est-ce que quelqu'un m'a suivi ? Et si, oui, pourquoi ? Alors que je me verse un café, mon portable se met à sonner. Je l'ignore, il sonne à nouveau et je fais mine de ne pas l'avoir entendu, profitant de cet instant de liberté loin de l'écran. Pourtant, quand il sonne à nouveau et manque de renverser mon café, j'y jette un coup d'œil. Tous les appels et sms viennent de Cassandra et ont commencés à 8 h du matin, pourtant nous n'ouvrons la boutique qu'à 10 h. Finissant ma tasse de café, je décide de la rappeler.

- Allo Cassandra ? Qu'est-ce qu'il y a ?  

- As-tu vu le journal ce matin ? 

-  Non, je ne suis pas abonnée. 

- Moi, si. Attends, je t'envoie une photo 

Mon téléphone bipe, indiquant que j'ai reçu unmessage. Sur la deuxième page du journal local, le London Evenning Standard,offre un montage photo avec ma photo de dos en train de marcher collé à unephoto de Brendon en train de répondre à une interview. Le titre me saute aux yeux la nouvelle copine du chanteur de « Black Coffee and Sugar ». Levant les yeux au ciel, j'appuie sur " effacer"   et je me sens ànouveau mieux une fois que c'est fait.  Mon amie est toujours en ligne et je m'empresse de mettre le haut-parleur. 

- Léna ? Tu es toujours là ?

Je m'empresse de répondre

- Oui, oui bien sûr.

- Alors, tu en penses quoi ?

- Eh bien, à dire vrai, je ne sais pas trop. Je crois que je ne devrais pas me sentir visé, je ne suis pas sa copine, tu sais, enfin pas encore officiellement.

- Peut-être mais tu es sur le point de le devenir et si les journaux cherchent à le savoir, c'est parce que le groupe ne sort plus rien de bon en ce moment et les médias n'ont plus rien de croustillant à se mettre sous la dent, alors tu es leur seul distraction

- Tu crois ?

- Oui, j'en suis sûr. Ils veulent du spectaculaire, quelque chose qu'ils n'ont pas l'habitude de voir. Mais ce n'est pas éternel, il faut que les musiciens sortent un titre, un single et quelque chose qui deviendra un tube. Il faut que tu leur en parles

- Ok, j'essayerais

- Bon, on se voit à la boutique. Ne sois pas en retard

- C'est promis

Dés que nous raccrochons, je savoure mon café avec délice. De ce point de vue-là, mon amie a raison. Le concert approche et si le groupe veut faire une bonne promotion, ils ont intérêt surprendre le jour J. Je jette un coup d'œil dehors et constate qu'il commence à pleuvoir. L'automne est bel et bien là. Le café fumant dans ma tasse me réchauffe et je me demande comment je vais pouvoir trouver le courage d'aller de l'avant. Ayant fini mon petit déjeuner, je me dépêche de prendre une douche, et de me laver les cheveux. En attendant qu'ils sèchent, j'ouvre un libre pour me vider l'esprit. Je ne veux pas allumer la télévision, de peur de tomber sur une mauvaise nouvelle ou quelque chose que je n'apprécierais pas. Après une bonne heure, je décide de partir travailler et sortir de l'immeuble. Mais dés que je mets le pied dehors, je sens que quelque chose me paraît louche, c'est beaucoup trop calme. Seul quelques voitures dans la rue passante font du bruit avec leur moteur, mais pour le reste la rue londonienne est calme. Ce qui me surprend. Je fais quelques pas en avant, la rue est calme. Au début, je n'y fais pas attention et je continue à marcher, mais plus j'accélère le pas, plus je sens une présence dans mon dos. Des cliques d'appareils photos, de ceux que j'ai entendu hier soir, je me retourne légèrement et en voit quelques uns. Vite, je commence à courir. Je vois un taxi qui semble attendre et je me précipite à l'intérieur.

- Où allez-vous mademoiselle ?

- A Camden Market, vite !

Le chauffeur ne se fait pas prier et la voituredémarre sans hésiter. Un frisson meparcourut tout le corps, c'était la première fois que ce genre de chosesm'arrivait, la panique commença à me gagner, je n'étais pas du tout préparé àce genre de choses.

Mais je tente de rester calme jusqu'à ce que le taxi me dépose à l'entrée de Camden Market. Je le règle avec un peu d'argent liquide que j'ai sur moi et me précipite à l'intérieur pour rejoindre la boutique.

Quand je pousse la porte, Cassandra se précipite vers moi.

- Oh ! Ma pauvre, tu dois être chamboulé

- Oui, un peu

- Tu n'as pas eu trop de mal à venir ?

- Non, non, j'ai pris un taxi

- Bien. Viens t'asseoir, je vais te faire du thé

Elle m'entraîne dans l'arrière fond de la boutique et me prépare une boisson chaude pendant que j'observe le décor. Le tonnerre gronde et ça ne va pas tarder à tomber. Je jette un coup d'œil à Cassandra qui scrupte le compte Instagram de la météo en Angleterre. Visiblement, c'était annoncé depuis longtemps qu'une averse allait nous tomber dessus. Mais bon, nous sommes en Angleterre alors je devrais réussir à m'habituer à cette nouvelle météo. Ce temps présage de longues soirées sous la couette en lisant un livre à la lumière d'une lampe, de quoi nous plonger totalement dans l'ambiance de l'automne.