Chapitre 40 : la reine de la dissimulation

10 4 6
                                    


Une fois que nous sommes sortis de la boutique, elle me propose de venir chez elle. Confiante, j'opine du chef et la suis. Nous sommes voisines l'une de l'autre, donc elle n'a aucun mal à me mettre en sécurité chez elle. A l'intérieur, une fois en sécurité, je me laisse tomber sur le canapé, elle me fait un clin d'œil avant de se diriger vers la cuisine pour nous préparer du thé.

Je lève les yeux vers la fenêtre, surprise de voir qu'il pleut et que l'orage gronde. Ce temps maussade me déprime, mais il débarque quelques jours avant le concert, ce qui signifie qu'il fera beau pour le jour J. Quand Cassandra revient avec deux tasses fumantes et m'en tends une, je savoure cet instant. Je ne me suis pas rendue compte que je grelottais et le liquide chaud me réchauffe un peu. Elle me regarde de haut en bas avant de se précipiter vers moi.

- Mais Léna, tu trembles. Tu as froid ?
- Oui, je crois. Et j'ai un peu peur aussi
- De quoi as-tu peur ?
- Eh bien... Je ne veux pas que cette fille me retrouve
- Ce ne sera pas le cas, ne t'en fais pas. En attendant, tu devrais boire ton thé, ça va te réchauffer

J'accepte volontiers sa tasse et bois quelques gorgées de ce qu'elle me propose. Le liquide chaud coule dans ma gorge et me donne des frissons, mais cela me réchauffe petit à petit. Mon esprit va à mille à l'heure et fourmille d'idées et de nouveaux plans.  La boisson chaude me réchauffe et me fait du bien, comme si ce seul remède pouvait me réchauffer.

Voyant que mon regard devient vague, Cassandra me rappelle à l'ordre.

- Veux-tu qu'on appelle Brendon ?
- Non, merci, il faut à tout prix le laisser tranquille, il doit se concentrer sur les répétitions du spectacle
- Certes, mais il se sentirait mal de savoir que sa copine subit quelque chose de violent
- Raison de plus pour ne pas l'inquiéter.

La boisson a vraiment quelque chose de réconfortant. Je m'approche de la fenêtre et ouvre le rideau. En jetant un coup d'œil à l'extérieur, je manque de renverser ma tasse mais je la serre si fort contre moi que mes jointures blanchissent. Dehors devant mon immeuble, il y a un attroupement qui se forme  Je fais signe à Cassandra de venir voir et elle hausse les épaules.

- Eh bien, dieu merci, je te dissimule. Nous sommes voisines, ils ne peuvent pas savoir que tu es dans l'immeuble d'en face
- Tu as raison, oui
- Mais ferme les rideaux, ils ne vont pas tarder à tourner la tête et à te voir, si tu veux mon avis

Je lui obeis sans discuter. Après avoir bu quelques gorgées de ma boisson, je pose ma tasse et tente de me masser car les jointures me font mal. Elle s'en aperçois et se précipite vers moi.

- Ohh ! Tu t'en fais mal ?
- Non, ça va aller
- Tu es sûr ? Cette vision a du bien te stresser. 
- Aa va aller, je t'assure
- Je vais quand même aller te chercher de la pommade

Elle me laisse seule dans le salon pour s'éclipser dans la salle de bain afin de chercher sa trousse à pharmacie. Je ne veux pas qu'elle se démène pour moi, je peux me débrouiller seule mais maintenant que j'y pense, c'est vrai qu'un peu de pommade ne serait pas de refus. Je me masse la pomme bléssée et me demande bien ce que je ferais sans elle. J'ai de la chance de l'avoir et que nous soyons amis en plus de notre étroite collaboration à la boutique.

Quand elle revient, je lui tends ma pomme un peu rougis par les différents message que j'ai essayé de faire pour cacher ma blessure, même si ça n'a pas vraiment marcher. Elle se penche vers ma blessure avec la pommade

- Il ne faut pas frotter, tu le sais, ça ?
- Non, je ne le savais pas.
- Eh bien, écoute mes conseils. Ma mère a été pharmacienne pendant longtemps à Londres avant de partir à la retraite, donc elle m'a donné pleins de tips
- Je vais prendre ça en compte alors
- Bien, ses conseils m'ont été d'une grande utilité

Avec douceur, elle applique la pommade sur les rougeurs, en particulier là où cela me fait le plus mal. J'essaye de me détendre un peu mais comment y arriver alors que je panique à l'idée de penser qu'il y a quelqu'un qui passe son temps à me surveiller. Elle sent alors ma panique et tente de me calmer.

- calme-toi, Léna, je suis sûr que tout va s'arranger
- Tu crois ?
- Oui, je te le promets. Si tu veux, nous irons voir le groupe après pour que tu te sentes mieux, cela te ferait-il plaisir ?
- Oh oui, beaucoup
- Alors, c'est ce que nous ferons une fois que la pommade aura bien pénétrer dans ta peau.

Du regard, je la remercie de son soutien. C'est un vrai bonheur de l'avoir. Ensemble, si nous sommes unis, nous pourrons démasquer cette personne.

Night ChangesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant