Night Changes

Chapitre 45 : La voisine étrange

Après avoir jeté un coup d'œil à Brendon, je me précipite pour ouvrir mais il m'en empêche le premier.

- Laisse-moi, je connais mieux les lieux que toi
- Si tu le dis

Mais mon cœur se met à tambouriner fort dans ma poitrine au moment où il ouvre la porte doucement. C'est comme si tout fonctionnait au ralenti.  Et pendant une bref seconde, je ressens un frisson de panique. Que va-t-il encore nous arriver ?

Quand il ouvre la porte, mon cœur fait un bond. Mais ce n'est que la voisine d'à côté. Surprise, je prends néanmoins le temps de l'observer. C'était une grande dame assez âgée qui avait les mains sales alors je supposa qu'aimait jardiner. Elle nous souriait ou plutôt, elle regarde mon amoureux, avec un sourire en coin.

- Alors, vous êtes de retour ?
- Oui, pour le week-end seulement
- C'est tout ?
- Oui, nous essayons d'échapper à la folie londonienne

Elle ne me voit pas pourtant, mon amoureux me tient par la main et c'est un geste assez bien visible. Elle s'adresse à lui par pure politesse, mais ça se voit qu'elle n'a qu'une seule envie lui sauter dessus.

Je vois qu'elle le dévore littéralement des yeux.   Je lui lance alors un regard noir qu'elle ne voit même pas, ce qui accentue la tension entre elle et moi.
Sentant le malaise s'installer,  Brendon se tourne vers moi.

- Et voici, Léna, ma petite amie. Elle est française mais vit a Londres.
- Enchanté !

Elle  me sert la main mais je sens qu'elle est crispée et surtout verte de jalousie car elle sait qu'elle ne l'aura pas. Un petit sourire victorieux se dessine sur mes lèvres, et des palpitations tambourinent dans ma poitrine. C'est du moins le sentiment que j'ai

Elle lui fait un clin d'œil avant de partir.

- N'hésitez pas à venir me voir si jamais vous avez des questions
- Oui, oui
- Nous n'y manquerons pas

Elle s'en va et je pousse un soupire. La voix est enfin libre.

- On aurait dit qu'elle voulait te manger
- Tu as vu ça ? Tu as été jalouse ?
- Oui, un peu quand même.

Il sourit et me prend par les épaules

- Personne ne pourra nous séparer
- Je l'espère
- Je t'en fais la promesse

Ne sachant que répondre, je me penche pour l'embrasser, scellant notre promesse. Les promesses sont faites pour être tenus alors j'espère qu'il tiendra parole.

Quelques instants plus tard, nous nous retrouvons à la cuisine pour préparer le déjeuner. Brendon me fait une démonstration de ces talents de cuisinier, et je me laisse amadouer par le cuistot qu'il y a devant moi. Je hume l'air et découvre qu'il est train de préparer un cornish pasty, une spécialité irlandaise qui est très apprécié des anglais. Je hume l'odeur avec envie et gourmandise. Il approche la cuillère de ma bouche et je savoure, et puis il se lèche les lèvres. Ce geste est diablement sexy et me donne envie de l'embrasser, mais je me retiens pour le moment. Il se penche vers moi

- Tu aimes ?
- Oh oui, beaucoup !
- Alors il t'en faudra une belle portion

Quand il sort le plat du four, la cuisine embaume la bonne odeur du plat. C'est un peu comme les chaussons aux pommes que je mangeais quand j'étais en France, mais là, il s'agit d'un chausson aux légumes et à la viande. C'est un peu gras et pas forcément bon pour la santé, mais une fois de temps en temps, c'est agréable, surtout quand c'est fait par quelqu'un qu'on aime.

Quand la première bouchée touche ma langue, je prends le temps de savourer et j'ai juste le temps d'écarter l'aliment de ma bouche pour voir que celle de Brendon se précipite sur la mienne et qu'il me donne un long baiser que je prends le temps de savourer. Cet instant est incroyable. La saveur de son baiser se mélange à l'odeur de la nourriture et mon cœur fait un bond dans ma poitrine. Une fois qu'il s'écarte, il me laisse reprendre mon souffle.

- Eh bien ! C'était vraiment agréable
- Tu as aimé ?
- Oh oui. Beaucoup !
- Tu veux recommencer ?
- Mangeons ce que tu as préparé

Et c'est ainsi que nous nous attablons l'un en face de l'autre, pour prendre le temps dé déguster le plat. Je jette un œil dehors et je vois que c'est là qu'un orage éclate, aussi brutal qu'impressionnant, un éclair zèbre le ciel et me rappelle étrangement un appareil photo qui ne cesse de nous surveiller. Soucieuse, il pose sa main sur mon épaule pour essayer de me rassurer.

- Léna, tu ne risques rien ici
- Tu es sûr ?
- Oui, certain. Peu de gens connaissent cet endroit
- A qui as-tu donné l'adresse ?
- Aux membres du groupe mais ce sont mes amis, tu peux avoir confiance
- Tu es vraiment sûr ?
- Mais oui, certain, je te dis
- Et la voisine ? Elle connaît cette adresse ?
- Oui, mais elle ne vient jamais, c'est la première fois que je l'a vois.

IL pose sa main sur mon épaule et je me détends peu à peu. Alors, c'est pile à ce moment-là que l'éclair décide de zébrer le ciel et qu'une pluie violente commence à tomber vers la fenêtre, la pluie est tellement violente que la fenêtre s'ouvre et qu'un mystérieux courrier arrive au milieu de nos assiettes. Mais qui est notre mystérieux émetteur ?