Chapitre 26 : La Fuite

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La foule a été évacuée mais pour ma sécurité, je ne peux pas sortir de la boutique. Brendon, lui, s'est empressé de me rejoindre.

- Tout va bien ?
- Oui, oui, ne t'en fais pas
- Cette foule est vraiment impressionnante.
- Oui, à qui le dis-tu ! !

Cassandra s'absente le temps d'aller en réserve. Elle revient quelques minutes plus tard avec une pâtisserie que j'adore. Le Humble Crumble. C'est une pâtisserie originaire d'ici dont je raffole.

- Je te l'ai prise pour toi ce matin avant de venir à la boutique
- Oh ! Merci beaucoup
- Je pense que ça peut te remonter le moral
- Oui, c'est le cas

J'attrape la friandise et croque dedans à pleins dents, et puis je me tourne vers Brendon.

- Qui dois-t-on fuir ?
- Tu veux fuir ?
- Pas exactement ! Mais je veux m'éloigner d'ici, aller dans un endroit où personne ne me trouvera jusqu'au concert

C'est là que Cassandra a une idée de génie

- Eh bien, va dans le Manoir de ma tante
- Celui au Nord de Londres ?
- Oui, exactement. Celui-ci même !

Cassandra a une tante qui appartient à la famille des Golwin, une famille de noble très puissante. Mon regard oscille entre celui de Brendon et celui de Cassandra. Son regard me fixe

- Je ne sais pas si c'est une bonne idée
- Pourquoi ?
- Parce que tu seras loin de moi et que je ne peux pas vivre sans toi

Je fonds devant tant de déclarations et me précipite vers Brendon.

- Tu es tout, mais je te jure que je rentrerais à temps et je ferais attention
- Je te fais confiance alors

Mon amoureux s'approche de moi et m'embrasse longuement avant de me prendre dans ses bras. Et puis, il m'envoi un baiser avant de se rendre compte qu'il doit filer en répétition.

Quelques minutes plus tard, j'ai ramené ma voiture à l'arrière du magasin et prends des vêtements que je mets dans le coffre, puis je me tourne vers Cassandra qui me remet les clefs du manoir.

- Ne t'inquiète pas, je ne m'absente qu'une journée
- Oui, j'espère bien. Tu n'as pas intérêt à traîner
- Ne t'en fais pas

Je serre Cassandra dans mes bras et monte ensuite dans la voiture. Je me place au volant et démarre. A ce moment-là, un sentiment de liberté m'envahit, c'est souvent le cas quand je me mets à conduire, je me sens libre, à nouveau. J'emprunte l'autoroute et file vers le nord, je vais dans une ville du nom de Leeds, c'est une ville que je rêve de découvrir et cela va donc être l'occasion. Je roule une bonne heure sur l'autoroute avant d'apercevoir le panneau indiquant Leeds, je bifurque et pousse un soupire de soulagement. C'est la première fois que je conduis sur cette route seule. Elle n'est pas dangereuse mais elle est impressionnante car elle est bordée d'un décor urbain, avec des constructions encore en état. Quand j'arrive en ville, il me faut encore un peu roulé avant d'arriver au manoir. La ville s'agite car les gens sortent pour chercher leur enfant à l'école, et en plus il pleut, l'Angleterre n'est pas réputé pour son grand soleil, mais ça ne me dérange pas. Quand j'arrive aux abords du manoir, le brouhaha de la ville s'efface, il s'estompe car le manoir est dans un endroit isolé. Une fois que je me gare, près du manoir, je sors de la voiture et respire l'air. Le manoir est un peu isolé mais assez proche de la ville, pourtant, on n'entend pas vraiment le bruit de la ville, tout est plus calme. Le jardin, lui, est en forme de labyrinthe mais cela fait parti du charme du château. A côté se déroule généralement chaque été le reading festival à la fin de l'été, un festival de musique rock. Et Leeds est en partie connue pour son festival. Je m'approche de la maison et ouvre la porte. L'intérieur est spacieux mais manque de lumière alors j'ouvre les fenêtres. Au moment où j'ouvre les fenêtres, le soleil fait une petite apparition et les rayons du soleil viennent éclaircir le jardin. Le jardin qui entoure le château est très calme car isolé, mais cet endroit me plaît, je vais pouvoir y trouver l'inspiration.

Hélas, le bonheur est de courte durée. Quand je découvre un appareil photo posé sur la table du salon parce que j'ai laissé la fenêtre ouverte et que je me suis absenté dans la cuisine pour attraper quelque chose à manger, je prends peur. L'appareil photo est bien là, mais il n'y a personne, peut-être que la personne s'est absenté, alors je me précipite pour fermer la fenêtre et verrouiller la porte. Je reste immobile, et me contente d'attendre. ¨Peut-être est-ce mon fameux détraqueur qui m'a retrouvé ou qui m'a suivi sur la route, impossible de savoir. Je regarde autour de moi, la maison est calme, très calme. Je m'approche de l'appareil photo et le prend délicatement dans ma main. Je tente de l'observer sur sous toutes les coutures pour essayer de comprendre ce qu'il est. Il n'a rien d'exceptionnel mais alors que je le repose sur la table, un détail attire mon attention. C'est une petite caméra miniature qui a l'air de m'observer. Je repose l'objet et l'éloigne. Et si c'était fait exprès ? Et si le rôle de cet appareil photo était de m'observer ? Je jette un coup d'œil par dehors. Cette demeure est grande et elle paraît vaste pour une personne qui y loge seule, les châteaux hantés ne sont pas mon point fort mais il me semble que l'Angleterre regorge d'histoire de ce genre.

La nuit va tomber mais je n'ose pas dormir ici, seule, de peur d'être surpris dans un lit et d'être surveillé. A contrecoeur, je regroupe mes affaires, prend l'appareil photo et le jette très loin de moi. Je ferme la maison à double tour et rejoins ma voiture en courant. Cette journée finira-t-elle par prendre faim ? Je démarre la voiture et sort du jardin, je prends le temps de fermer le portail, et de vérifier qu'aucune caméra ne m'observe. Une fois au volant et sur l'autoroute, je soupire un moment. Il faudra que je prenne le temps d'expliquer à Cassandra ce qui s'est passé et pourquoi je suis rentré si vite, sans avoir passé la nuit. Le trajet se fait dans le calme et me laisse le temps de me détendre, loin d'une agitation stressante.

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