Chapitre 14

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PDV Ella


Aujourd'hui était le départ des familles. Louis demande à me reparler. Je ne m'en vexe pas cette fois-ci.


-Ça va mieux depuis la dernière fois ? Demande-t-il. 

-Ouais, répondis-je. Et désolée de m'être emportée.

-Ça va, c'est pas comme si je ne pouvais pas m'y attendre aussi. Sache que je ne te forcerai plus à me parler si tu ne te sens pas prête à le faire. J'étais persuadé de bien faire en forçant cette discussion, mais ça ne pouvait marcher que si tu acceptais. C'était idiot de ma part, je dois l'avouer.


Je le regarde avec compassion. Il ne voulait que m'aider, bien qu'il se soit un peu mal pris. Louis est vraiment un ami en or. 


-En fait...


Je fais une pause, respirant profondément en confrontant enfin mes traumatismes.


-C'était une belle journée. Nous étions dans la voiture de son père avec celui-ci et sa mère. Nous chantions sur du Bruno Mars alors qu'on rentrait de la sortie au parc d'attraction du coin, et là, tout s'est passé si vite, je suis tombée dans les pommes et quand je me suis reprise, j'ai vu le cadavre de la mère et d'Eliza... Depuis, comme tu sais, on a déménagé pour essayer de tourner la page. Sauf que c'était trop bouleversant pour passer à autre chose, ça me revient chaque nuit comme si je suis coupable, comme si on cherchait à m'annoncer que je n'avais plus le droit d'être heureuse. Et d'ailleurs je n'étais pas seule, les dernières nouvelles que j'ai eu à propos du père d'Eliza est qu'il a sombré dans l'alcool pour oublier la souffrance. 


Louis m'écoutait sans rien dire, attentif à tous les détails. Il pose sa main sur mon épaule d'un geste compatissant sans rien dire pendant un long moment avant de déclarer : 


-Comment tu te sens ? 

-Je me sens plus légère...

-Comme si on t'avait ôté d'un lourd poids ? Suggère mon ami.

-Pas entièrement, mais je me sens aidée et soutenue. Merci, Louis. 

-Je t'en prie, dit-il en souriant. Je suis content en tout cas que tu m'aies aidé à t'aider. En tout cas, j'espère que tu continueras le tournage l'esprit plus libre. C'est important pour moi de te savoir en forme, tu sais ? Et j'aimerais pas voir des cernes trop grosses qu'on ne pourrait même pas cacher avec du maquillage sur ton visage. 

-T'inquiètes ! Le rassurais-je en souriant. Mon visage sera plus qu'éblouissant, tu verras !

-Y'a intérêt ! Bon, c'est pas que tu me déranges mais je vais devoir partir. Vous risquez de perdre du temps de tournage à cause de moi.


J'acquiesce de la tête et le suit jusque là où tous se sont réunis pour se dire au revoir. Je trouve facilement mon frère et ma mère dans le tas, je leur saute dessus.


-Merci, merci beaucoup pour la journée de repos et merci d'être venus !

-Voyons, c'est tout naturel ! Sourit maman.

-Ouais, mais c'est pas une raison pour nous sauter dessus. Dis-le si tu veux notre mort.

-Ouais, ouais, très drôle. Toi aussi, tu rapproche les gens de leur mort, Euthanasie. 

I love you like I hate you// Noah schnappOù les histoires vivent. Découvrez maintenant