01. Rosalia

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By Carla Montgomery

ROSALIA
Septembre

-Et voilà Rosa, nous sommes arrivés. J'espère qu'elle te plaira.

Je déboucle ma ceinture avec lenteur tout en contemplant la maison qui se dresse devant moi.

La chanson You're somebody Else passait à la radio avant que papa éteigne le contacte et sorte de l'habitacle pour faire face à notre nouvelle maison.

Tandis que j'ouvre ma portière, un soupir m'échappe sans que je puisse vraiment le contrôler.

Je n'ai pas vraiment envie d'être là. J'ai envie d'être nul part.

Mes airs force one devenu plus marron que blanche à cause de l'usure frappe le sol en même temps que je m'extirpe de la voiture.

J'étire mes jambes et mes bras  ankylosés à cause du long voyage, claque la portière et fait quelques pas pour me positionner à côté de mon paternel.

-Je suis sûr que tu vas aimer cette ville ma Rosa, il y a autant de boutiques et de commerces qu'à Atlanta et les paysages sont incroyables. Regarde ! La forêt est à deux pas de la maison. Me dit-il tout désignant le sentier qui mène à cette fameuse forêt.

-C'est génial papa. Dis-je mollement sans cacher ma mauvaise humeur.

Je le reconnais, la forêt est somptueuse. Un amas de sapins verts me fait face. On distingue à peine le soleil qui se couche derrière les arbres à cause de l'épais brouillard qui le couvre.

La forêt est tellement grande qu'il serait impossible pour moi de m'y repérer mais avec l'aide d'un plan.

Mon père me fixe quelques secondes avec ce fameux air peiné qu'il me sert depuis plusieurs mois maintenant.

-Écoute Rosa, je sais que tu n'étais pas emballée par l'idée de venir vivre ici mais, j'ai passé l'été à redécorer la maison et l'aménager pour que tu t'y sentes chez toi à ton arrivée, alors, je sais que tu aurais voulu rester à Atlanta mais toi et moi savons très bien que ce n'était pas possible.

Après avoir dit cela, il baisse la tête sur ses pieds sans me regarder. Comme s'il voulait rentrer dans sol pour ne plus y ressortir.

Je sais que mon père se sent terriblement coupable et qu'il pense que tout est sa faute, qu'il n'a pas su me protéger d'elle.

Je tourne ma tête de quelques centimètres pour tenter d'ancrer mes yeux dans les siens qui regardent encore le sol.

Quand ses yeux trouvent enfin les miens, je constate qu'ils brillent d'une pointe de tristesse face à ma réaction.

Je me tourne complètement vers lui et fonce dans ses bras à la recherche d'une étreinte réconfortante. Mon père a un petit sursaut face à mon geste brusque avant de refermer ses bras sur mon corps. Son odeur est réconfortante, il sent l'après rasage et...  son odeur à lui.

Mon papa.

-Je suis désolée, sanglotais-je. Désolée de ne pas être heureuse en ce moment. Avec tout ce qu'il s'est passé avec maman... Je ne veux pas que tu te sentes coupable. Une part de moi ne voulait pas rester à Atlanta.

Mon corps est parcouru de tremblements tandis que je le serre encore plus pour tenter de m'accrocher à lui. J'ai besoin de sentir qu'il est près de moi.

-Je sais ma Rosa, j'ai conscience que c'est dur mais si nous avons déménagé rien que toi et moi c'est pour tout recommencer. Pour aller mieux,  pour guérir.

Il rompt notre étreinte avant de me tenir par les épaules tandis que des larmes affluent sur mes joues maintenant rougies.

-On va y arriver. Toi et moi on oublie le passé et on va de l'avant. D'accord mon ange ?

Rosalia Où les histoires vivent. Découvrez maintenant