Chapitre 5

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Cette journée est interminable, je suis plus que ravie qu'elle se termine enfin.

- Bon Hazel. On est d'accord tu m'appelles immédiatement si tu as des nouvelles du beau gosse ?

- Oui Vicky c'est promis. Mais toi comme moi, on sait très bien que c'est peu probable.

- Chut ! s'exclame mon amie en mettant une main sur ma bouche pour m'empêcher de parler. Quoi qu'il en soit, je croise les doigts pour qu'il soit aussi intelligent que séduisant et qu'il se rende compte qu'il DOIT t'appeler.

- Oui promis je te tiens au courant, je lui dis en l'enlaçant.

Après avoir tout nettoyé et fermé le café, je prends mes affaires et me mets en route pour rejoindre mon fils. La neige continue de tomber et des flocons viennent se loger dans mes longs cheveux bruns. On dirait du sucre glace sur un gâteau. Sur cette pensée, mon ventre gargouille, je crois que j'ai faim. Je presse le pas et avance dans les rues éclairées par les lumières de la ville. J'ai toujours trouvé cette ambiance magique : les flocons qui tourbillonnent à la lueur des lampadaires, les bruits de pas étouffés par la couche de neige, les vitrines illuminées... Je prends une grande inspiration, comme si je voulais aspirer en moi toute cette atmosphère que je trouve féérique. Après une dizaine de minutes de trajet, j'arrive enfin dans le quartier de mon enfance. Je passe devant la maison de mes parents avec un pincement au cœur. Depuis la naissance de mon fils, ma relation avec ma mère est extrêmement compliquée. Elle n'a pas compris ma décision de le garder malgré mon jeune âge et refuse de nous voir depuis. Heureusement mon père a l'esprit plus ouvert et il passe parfois à la maison pour voir Jaimie. J'aimerais réellement pouvoir confier mon fils à mes parents de temps en temps. Qu'il puisse avoir une relation comme j'ai eu la chance d'avoir avec ma propre grand-mère.

J'arrive à l'entrée de son immeuble et appelle l'ascenseur. Je récupère le double de ses clés au fond de mon sac et ouvre la porte. En pénétrant dans l'appartement, une délicieuse odeur de pain grillé se faufile jusqu'à mes narines. Mon ventre se met à gargouiller de plus belle et je réalise que je n'ai pas beaucoup mangé mis à part une petite salade ce midi. Je me débarrasse de mon manteau, enlève mes chaussures et me dirige vers la cuisine. Avant même d'atteindre le seuil de la porte, un ouistiti géant débarque et me saute dans les bras. Mon fils me fait un énorme câlin et je m'empresse de blottir mon visage dans son cou. Ce moment là est mon préféré de la journée, lorsque je le retrouve enfin. Je prends encore quelques secondes pour profiter de ce moment de tendresse avant qu'il ne me demande de le lâcher.

- Maman, laisse-moi descendre. Je veux manger. Chacha a préparé un trop bon repas !

- Un dernier bisou mon coeur s'il te plait.

- Nooooon j'ai faim.

Mon fils a hérité de ma gourmandise, mais je ne sais pas si je dois en être fière. Je le dépose non sans lui avoir volé un dernier baiser et enlace ma cousine. Bien qu'on soit de la même famille, on ne se ressemble pas vraiment. Charlie est bien plus grande que moi, ses cheveux sont plus foncés, quasiment noirs là où les miens sont d'un brun noisette. La seule ressemblance qu'il y ait entre nous sont nos yeux clairs, d'un bleu-gris très pâle.

- Tu as passé une bonne journée ? me demande-t-elle en sortant le plat du four.

- Oui, ce fut une journée pour le moins intéressante.

Elle me fixe avec de gros yeux, intriguée par ma réponse. Je lui fais signe que je lui raconterai l'histoire plus tard et aide mon fils à mettre la table.

- Et toi mon chéri ? Comment s'est passée l'école ?

- Hé bah, aujourd'hui à l'école on a appris la lettre "d". Mais c'était trop facile. La maîtresse a dit que j'étais super fort parce que j'ai trouvé un mot qui commence par cette lettre. Devine lequel mot j'ai trouvé ! il me raconte avec un grand sourire d'excitation et de fierté.

This Christmas ScentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant