Chapitre 8

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Nom d'un bonhomme en pain d'épices ! Nous sommes vendredi. Adam vient chercher ses cupcakes aujourd'hui. Je suis une boule de nerfs actuellement. Heureusement, les gâteaux sont déjà faits, je les ai cuits ce matin. Je regarde ma montre : encore trente minutes avant de terminer mon service. Dès que ce sera fait, je devrais encore courir pour aller faire un bisou à Jaimie, qui passe le week-end chez sa marraine, pour que je puisse aller acheter tous ses cadeaux de Noël. Rentrer m'occuper du glaçage et décorer les vingt-sept petits gâteaux, pour ensuite retourner au café les amener à Adam. J'espère sincèrement qu'il les appréciera.

J'entends la cloche de la porte du café tinter, me ramenant sur terre, et lève automatiquement les yeux. C'est devenu un réflexe depuis la semaine dernière, je nourris un infime espoir de revoir ce beau roux passer les portes de notre café à nouveau. Malheureusement, depuis l'incident des dinobiscuits, je ne l'ai pas revu. On s'est écrit quelques messages cette semaine afin de finaliser sa commande et de parler du paiement, mais rien de plus. Vic ne cesse de me rabâcher les oreilles avec mes compétences absolument minables en séduction. À dix-neuf heures, je dépose mon tablier et me prépare à tout ranger. Je remets les gâteaux au frigo, j'éteins toutes les machines à café et passe rapidement un coup de balai. Je suis toujours seule à fermer le vendredi et c'est le jour que j'aime le moins. J'aime le sentiment d'être entourée, je ne suis pas quelqu'un de particulièrement solitaire. De plus, il y a toujours beaucoup plus de choses à faire lorsque l'on est seul à être de fermeture.

En sortant, je remarque qu'il ne neige plus, mais que la nuit est déjà bien tombée. Les jours se raccourcissent de plus en plus. Je ne vais pas me plaindre, cela signifie qu'on s'approche de mon mois préféré de l'année. Mais je dois avouer que je préfère la sensation de sortir du travail lorsqu'il fait encore jour. J'appelle Charlie en courant jusqu'à ma voiture pour la prévenir que je pars du travail. Lorsque je me gare devant chez elle, je vois mon fils sautiller à la fenêtre en me faisant des grands signes. Mon cœur se serre en pensant que je ne le vois pas autant que je le voudrais. L'élever seule signifie devoir travailler bien plus que si nous étions deux. Et on ne peut pas dire que le père m'aide d'une quelconque façon, même financière. Il y a beaucoup de choses à gérer et je n'ai pas grand monde sur qui compter. Heureusement ma cousine m'aide, même si je la paie en gâteau et en cadeaux dès que je le peux. Je me sens tout de même coupable de ne pas pouvoir être plus présente pour mon elle et pour mon fils. Je ressens également le manque de mes parents, même si jamais je ne l'avouerai jamais à qui que ce soit. Je suis triste que Jaimie ne puisse pas connaître ses grands-parents aussi bien que j'ai connu les miens.

Je souffle sur mes mains glacées en montant les marches le plus vite possible, espérant les réchauffer du froid. Je reste un moment avec Jaimie et Charlie, discutant tous ensemble de notre journée, en buvant un thé. Puis fais un bisou à mon fils et lui dis que je viendrai le chercher le dimanche pour le repas de midi.

- Maman, n'oublie pas d'embrasser mes doudous pour moi, sinon ils ne pourront pas bien dormir.

- Oui mon chéri c'est promis. Allez, sois bien sage avec ta marraine et surtout n'oublie pas que je t'aime très très fort.

- Aussi fort qu'une maman diplodocus ?

- Oui mon amour et même plus fort que ça.

Après les derniers câlins et bisous je file en direction de la maison. Je passe tout d'abord vingt bonnes minutes à préparer le glaçage, me rendant compte que les paillettes et la crème ne se mélangent pas si bien que cela. Une fois la consistance, la couleur et la brillance parfaite obtenue, je verse le contenu de ma mixture dans une poche à douille. J'attache mes cheveux bruns en une longue queue de cheval et me mets donc enfin au travail. Je glace les vingt-sept cupcakes avec amour et les agrémente de petits coeurs roses en bonbons. J'en ai préparé quelques un en plus au cas où, je profite donc de le goûter, juste pour être sûre. Je suis vraiment fière de moi, les gâteaux ont un bon goût de vanille et de framboise et le glaçage est incroyablement crémeux. Je dois lutter pour ne pas en manger plus.

This Christmas ScentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant