Qui sait ce qui nous attend ?

Chapitre 11 : [Sunghoon et Sunoo] Je ne voulais pas ressentir ça.

PDV Sunghoon :

- C'est à ton tour Sunoo ! Cria Jay en montrant le plateau de Go.

Celui-ci fronça les sourcils et se reconcentra sur le jeu. Il se gratta la tête puis plaça sa main sur son menton pour réfléchir.

- Peu importe ce que je fais, je suis en train de perdre ! Répondit-il à son tour.

Jay leva les yeux au ciel.

- Quel mauvais perdant... ricana-t-il en s'asseyant d'une façon nonchalante contre le canapé.

Je rigolai du spectacle qui se déroulait devant moi, puis plaçai un pion blanc sur le plateau.

- Tu triches ! S'exclama Jay outré en remarquant mon action.

Je rigolai puis annonça d'un air innocent.

- Pas du tout, je fais équipe avec Sunoo !

Je tournai la tête vers lui et apercevait un sourire radieux.

- Je vais te battre Hyung !... S'exclama Sunoo d'un air menaçant.

Nous jouâmes une bonne dizaine de minutes avant que Sunoo s'écroule par terre une main sur la figure d'un air théâtrale en s'exclamant :

- Ma vie est foutue... J'ai tout raté...

Je riais intérieurement face à cet adorable visage puis j'affichai un air réconfortant.

- Tu n'es peut-être juste pas fait pour le Go ? Dis-je en plaçant ma main dans son dos qui émanait une douce chaleur.

- C'est très réconfortant ça ! Répondit-il en fronçant les sourcils.

Je me levai et tirai mon ami par la manche. Tout en me dirigeant vers la cuisine je lui lançai :

- Tu es peut-être plus fort pour faire les Kimbap.

Sunoo s'approcha en trottinant, ravi de cette nouvelle activité. Nous commençâmes à sortir les ingrédients du frigo puis à préparer les œufs. Je n'avais jamais vraiment cuisiné, mais j'aurai trouvé n'importe quoi pour faire quelque chose avec mon ami. Les moments que je passais avec lui étaient tous hors du temps, léger et joyeux, il y avait quelque chose de réconfortant dans sa manière d'être avec moi, comme si nous étions...

Meilleurs amis ?

- Tu peux couper les carottes ? Demandais-je à Sunoo lorsqu'il plaça les légumes lavés sur le plan de travail.

Il acquiesça et sortit un couteau d'un tiroir. Il commença à les éplucher puis tourna la tête vers moi.

- Pourquoi tu m'observes comme ça ? Me demanda-t-il en riant. J'ai un cil sur la figure ?

Je détournai la tête puis le regarda à nouveau et glissa ma main sur sa joue.

- Oui, répondis-je en me servant de cette excuse pour le toucher.

Il rougit et je me raclai la gorge face à la gêne que j'avais provoquée.

- J'aurais pu l'enlever moi... dit-il gêné en baissant la tête.

Nous continuâmes nos activités respectives chacun de notre côté tout en discutant de tout et de rien.

- ...et tu n'arrives toujours pas à mettre tes lentilles seul ? Lui demandais-je surpris.

Il secoua la tête.

- Non, j'ai toujours besoin que Jian m'aide parce que... aïe !

J'observais Sunoo qui venait de se couper le doigt.

- Ça va ?! Lui demandais-je en prenant sa main pour observer la blessure.

Je courus chercher une trousse de secours et quand je revins son doigt saignait encore.

- Tu as bien compressé la blessure ?! Demandais-je en observant le mouchoir qui emballait son doigt.

Il ne répondit rien et se contenta de hocher la tête.

- Je pense, dit-il, mais si j'appuie plus fort j'ai mal...

Je m'approchai pour désinfecter son doigt, puis tout en pansant sa blessure j'en profitais pour caresser sa main. Sunoo devint rouge mais n'osa pas s'éloigner. Il tourna la tête pour éviter mon regard mais j'avais déjà perçu ses pensées.

Mon cœur s'emballa de plus belle et mon sourire s'effaça lorsque je me redis compte de mes réels sentiments.

De l'amour.

Je ne pus contrôler mon esprit ni mon corps qui me poussèrent loin de Sunoo laissant tomber la chaise avec fracas sur le sol.

- Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Demanda-t-il aussi surpris que moi.

Je n'eu pas le temps de dire un mot que je courais déjà loin de lui.

Mes pensées tournaient en boucle dans ma tête et me répétaient sans cesse :

"Tu aimes un homme"

Je poussai la porte de ma chambre et m'écroulai sur le lit, mes mains d'une part et d'autres sur ma tête essayant de cesser cette petite voix. Mon cœur tambourinait contre ma poitrine et mes yeux devenaient brulants.

*

J'avais passé le reste de la soirée dans ma chambre, allongé sous ma couette. Mon cœur me faisait toujours aussi mal et de nombreuses questions revenaient toujours dans ma tête :

"Un homme ?", "J'aime un homme ?", "Pourquoi cela me fait-il si mal ?", "Comment me comporter avec Sunoo désormais ?"...

Alors que je me tournai pour la centième fois sous ma couverture en la remontant jusque sur ma tête, quelqu'un toqua à la porte.

- Hyung ? Appela la douce voix de Sunoo qui était posté à l'entrée. Tu vas mieux ? Tu es malade ?

Une boule se forma dans ma gorge.

Plus rien ne serait comme avant.

- Je ne me sens pas très bien... avouais-je à voix basse.

- Tu veux quelque chose ? Demanda-t-il en s'approchant pour s'assoir sur le lit.

Mon cœur accéléra de plus belle et je plissai les yeux pour chasser ces idées. La seule chose dont j'avais besoin s'était de réussir à me remettre de mes émotions le plus vite possible.

- J'ai besoin de dormir, Sunoo...

Il ne dit rien. La couverture qui recouvrait mon visage glissa et je vis mon ami poser une main sur mon front. Mes joues s'empourprèrent aussitôt mais je ne put me dégager de son toucher.

- On dirait que tu as de la fièvre, dit-il tristement, tu es tout rouge.

Je voulais tourner la tête pour éviter de croiser son regard mais il avait attrapé mon visage de ses deux mains et me fixait.

- Ça n'a vraiment pas l'air d'aller... commença-t-il tristement.

Son visage qui m'observait n'était plus qu'à quelques centimètres de moi et réveillait tous mes sens. Je n'avais qu'une envie c'était de le serrer dans mes bras, de le sentir si chaud contre moi.

- On devrait peut-être appeler un méd...

Je le coupai en déposant mes lèvres sur les siennes pour la première fois.