Chapitre 47 : [Sunoo] L'hécatombe.

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PDV Sunoo :

J'avais su quelque temps plus tard, de la pire des manières, que quelqu'un nous avait surpris, Yijoon et moi en train de nous embrasser derrière le lycée.

- T'es qu'un sale PD, avait crié un garçon au milieu de la cantine.

J'étais pris au dépourvu. Je ne savais pas de quoi il parlait, tout était censé être secret entre Yijoon et moi.

- T'as pas honte ?!  M'avait-il crié dessus en me poussant.

J'avais serré mon plateau pour qu'il ne tombe pas, mais il menaçait de glisser tellement mes mains tremblaient.

- Euh je...

Il n'avait même pas attendu ma réponse qu'il avait attrapé mon plateau pour me le jeter dessus.

Mon t-shirt était foutu. Et mon moral aussi.

Tout ce qui m'était arrivé depuis des semaines remontait à la surface et des larmes coulèrent sur mes joues.

- Maintenant il chiale ! Avait ricané mon agresseur. Dommage pour toi, personne d'aussi dégelasse que toi viendra te sortir de là.

La rage s'était emparée de moi. Aimer les hommes ne faisait pas de moi un monstre. Et surtout, je ne lui avais rien fait.

Je m'étais brusquement avancé vers lui et l'avais poussé de toutes mes forces, mais le faisant vaciller de seulement quelques centimètres.

Mon corps était trop faible, comme le reste de ma personne.

- Nan mais tu t'es pris pour qui ?! Avait crié mon agresseur.

Il s'était énervé de plus belle et m'avait collé son point à la figure.

Il m'avait tellement assigné de coups que j'avais fini inconscient à l'infirmerie.

Et quand je m'étais réveillé, Yijoon était là.

J'étais heureux de le voir, tout de même.

Mais il n'était pas là pour m'annoncer de bonnes nouvelles, mais pour rompre avec moi.

- Si tu dis à quelqu'un qu'on sortait ensemble, tu le regretteras, m'avait maudit mon ex-copain.

Mais cette journée n'était rien comparée à celles que j'avais vécues après.

Les coups tous les jours, les insultes chaque minute. Ma solitude et mon désespoir avaient pris le dessus au fil du temps.

Je n'étais plus qu'un corps abimé et un âme brisée.

Je n'étais plus rien.

Je voulais mourir."

- Sunoo... commença Sunghoon, inquiet en me voyant difficilement reprendre mon souffle à travers mes larmes.

Lui raconter tout ça m'avait fait revivre mon enfer. C'était comme vouloir mourir à nouveau.

Je savais qu'il ne savait pas quoi me dire. Personne ne pouvait savoir quoi dire. Mais je m'en fichais, je voulais simplement qu'il sache. Pour qu'il ne pose plus de question. Pour qu'il sache enfin ce qui m'était arrivé. Peu importe comment il le prendrait. De toute manière plus rien n'avait d'importance depuis cette époque.

Sunghoon avait quitté sa place au bout de mon canapé et s'était rapproché de moi pour m'enlacer. Puis, il avait placé une main derrière moi pour caresser mon dos.

Je laissai mes peines ressortir, je me sentais faible à cet instant, mais le montrer à Sunghoon ne me faisait pas peur.

- Je suis là... chuchota mon ami en me serrant plus fort contre lui tout en continuant ses caresses.

Je plaçai mes bras autour de lui à mon tour. J'aimais cette chaleur réconfortante. J'aimais savoir que je pouvais toujours compter sur lui.

J'avais aimé qu'il développe des sentiments pour moi, même si j'étais incapable de lui en offrir à mon tour. Je n'étais pas prêt, et j'avais peur.

Mais sa seule présence me faisait un bien fou, j'étais rassuré, je voulais qu'il m'épaule, même si c'était beaucoup lui demander.

Avant qu'il ne s'échappe de mon étreinte je lui soufflai à travers mes larmes :

- Est-ce que tu veux bien rester ce soir ?

Je ne voulais pas l'obliger ou le contraindre à rester, mais j'avais terriblement besoin de lui. Si je passais cette soirée seul, je ferais surement une bêtise. Comme à l'époque.

- Bien sur, chuchota-t-il en passant sa main sur ma joue pour essuyer mes larmes.

Il s'apprêta à se lever mais je l'en empêchai.

- Tu vas où ?!

- Te chercher un mouchoir, rigola-t-il, tu ressembles à une limace avec toute cette morve sur le visage.

Je rigolai. "Je rigolai"  ? Je l'avais bien dit, ce garçon était ma potion magique.

Il attrapa la boîte à mouchoir sur le comptoir de ma cuisine et s'empara d'un papier. Il s'approcha de moi et me débarrassa de mes larmes.

- J'ai l'air d'un bébé qui a besoin qu'on le mouche ? Rigolai-je en m'écartant. Donne-moi ça je vais le faire...

- Mais je veux m'occuper de toi ! Contesta Sunghoon en riant. Allez souffle !

Je soufflai dans le mouchoir et s'ensuivit un fou rire. Une fois que nous avions repris notre souffle, Sunghoon s'assit tout près de moi et plongea ses yeux dans les miens.

- Je te protègerai désormais, annonça-t-il en soutenant mon regard, je serai toujours là pour toi.

D'autres larmes menacèrent de couler mais au lieu d'entendre un énième "Il chiale encore ce PD...", Sunghoon me chuchota :

- J'essayerai tes larmes, et je te ferais sourire.

Mon cœur se gonfla et je ne pus que lui sourire face à cette délicieuse déclaration.

- Merci, chuchotai-je simplement.

Je ne voulais pas de grands mots, je n'avais besoin que de réconfort, d'un ami qui était là pour moi.

Mais cet ami menaçait de devenir plus. Et si j'arrivais enfin à accepter qu'on m'aime vraiment, serais-je enfin heureux ?

Sunghoon tendit la main vers mon visage et déplaça une de mes mèches qui tombait devant mes yeux.

Je voyais qu'il s'apprêtait à dire quelque chose de dangereux mais je l'en empêchais :

- Ne me dis pas que tu m'aimes, je ne suis pas prêt.

Il ne parut pas déçu d'entendre ça. Il devait s'y attendre, sûrement.

- Je voulais te demander si je pouvais t'embrasser. Répondit-il simplement. Je te promets d'aller doucement.

Mon visage se rapprocha automatiquement du sien sans que mon cerveau décide quoique se soit, mes gestes semblaient attendre Sunghoon avec impatience.

Ce moment suspendu sembla durer des années jusqu'à qu'il se décide enfin à poser ses lèvres sur les miennes. Son baiser était encore plus délicieux que le premier. Et beaucoup plus profond.

- Ne t'arrête pas, le suppliai-je alors qu'il s'écartait de mon visage, embrasse-moi encore.

Il ne dit rien et se contenta de replacer délicatement ses lèvres sur les miennes.

Tout était si doux avec lui. Ses mains, ses regards, ses lèvres... j'aimais sa tendresse, et je voulais qu'il le sache. Je voulais qu'il sache combien ça me faisait du bien.

-  Merci... soufflai-je entre deux doux baisers.

Il plaça ses deux mains de part et d'autre de mon visage et stoppa ses lèvres quelques secondes pour me regarder.

- Ne me remercie pas, dit-il, je ne fais rien d'exceptionnel.

Je ne sus pas comment réagir à ses paroles avant qu'il rajoute :

- Tout le monde devrait être aussi gentil avec toi, mais j'espère tout de même être seul à avoir le droit de t'embrasser de cette manière.

Qui sait ce qui nous attend ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant