Riche de toi [Dark romance soft]

Chapitre 5

Lorsque je reprends connaissance, je suis allongée dans un lit. Je me mets à espérer qu'il ne s'était agi que d'un cauchemar, que je suis dans la chambre de mon appartement de Paris mais lorsque j'ouvre les yeux, je réalise que je me trouve dans une pièce qui m'est totalement inconnue. On m'a habillée de nouveaux sous-vêtements, d'un short et d'un tee-shirt. Je me sens rougir. La personne qui m'a changée a certainement dû me voir complètement nue. Est-ce qu'elle en a profité pour abuser de moi ? Aucune sensation inhabituelle au niveau de mon entre-jambes... Je me sens juste épuisée et mon pied est encore engourdi. 

J'approche ma main pour le masser mais j'entre en contact avec du plastique dur. Je me débarrasse de la couverture qui me recouvre et vois un collier noir autour de ma cheville avec une lumière rouge qui clignote, similaire à celui que j'avais vu autour du cou d'Hiva. J'essaie de le retirer mais l'ouverture est comme soudée et malgré de multiples tentatives, je ne parviens pas à m'en débarrasser. Je balaye la pièce des yeux puis vois alors une paire de lunettes sur une table de nuit à côté de la tête de lit. Je m'empresse de les enfiler et regarde autour de moi. Je suis visiblement dans une chambre au décor épuré et luxueux. 

Le lit King size où je suis maintenant assise est doté de draps blancs et cousus d'ornements dorés. Une bibliothèque design et remplie de livres dont je ne comprends pas le titre occupe la moitié du mur en face du lit. Le sol est recouvert d'un parquet au bois clair et au milieu trône un tapis de fourrure blanche. Des rideaux assortis aux draps du lit dissimulent l'autre mur et lorsque je me lève pour les tirer, la lumière me transperce les yeux et je découvre une baie vitrée avec une vue incroyable sur la mer. Je n'avais pas réalisé jusque-là mais cet endroit est paradisiaque. La porte s'ouvre alors et Hiva entre et galope dans ma direction pour me sauter dessus et me lécher le visage.

-Doucement Hiva ! gronde une voix.

Je rajuste mes lunettes sur mon nez et je vois une femme d'une cinquantaine d'années entrer dans ma chambre. Elle a les cheveux grisonnants attachés en chignon, porte une robe noire à dentelle et un tablier de cuisine et se dirige vers moi, les mains chargées d'un plateau de petit-déjeuner.

-Bonjour pitchounette, tu t'es bien reposée ?

Elle a le même accent que mes ravisseurs, mais contrairement à eux, son regard chaleureux et son sourire empathique me mettent en confiance.

-Euh oui... mais qu'est-ce que je fais ici ? demandé-je.

-Tu es ici chez toi, j'ai ordre d'être aux petits soins pour toi. J'imagine que tu dois être affamée !

-Vous êtes aussi... enfermée ici ? dis-je.

-Oh non, moi je suis libre d'aller où je le souhaite mais pour aller où, n'est-ce pas ? J'ai tout ce qu'il me faut sur cette île, tu sais.

Je la regarde déposer le plateau sur le bureau dans le coin opposé de la chambre, ne sachant trop quoi répondre.

-C'est vous qui m'avez changée ? lui demandé-je.

-Oui ! Ma pauvre, tu étais trempée jusqu'aux os !

-Ok, merci... J'imagine...

-Viens manger, après, tu pourras descendre, Ivan t'attend en bas.

-Ivan ?

-Le propriétaire de l'île. Précise-t-elle. Viens Hiva !

Puis elle referme la porte sur moi en entrainant le labrador avec elle. Je reste plantée au milieu de la chambre, abasourdie. Je ne comprends rien à ce qui se passe. On m'enferme dans une cabane sordide et je me réveille le lendemain dans une chambre cossue avec un petit déjeuner royal. Je jette un œil au plateau que la cinquantenaire a déposé sur le bureau à ma droite. Je n'ai pas mangé depuis presque deux jours et mon ventre se met à gargouiller rageusement.