Riche de toi [Dark romance soft]

Chapitre 11

Abi

-Hey, tu vas où ? m'interpelle Priscilla, tandis que je remonte les escaliers pour me rendre dans ma chambre.

Je ne réponds pas. Il est hors de question que je reste dans la même pièce qu'elle.

-Oh, je te parle ! T'es sourde en plus d'être bigleuse ?

-Laisse-moi tranquille ! dis-je, irritée.

Je l'entends me suivre dans les escaliers. Je tente de fermer la porte de ma chambre mais elle la repousse et y fait irruption. Elle balaye alors la pièce de ses yeux, les mains posées sur ses hanches.

-C'est donc là que tu pionces ? Ça va, t'as la belle vie, dis donc ! Ça doit te changer de ton taudis parisien.

-Qu'est-ce que tu me veux ? dis-je en contractant ma mâchoire.

-Juste m'amuser un peu... et essayer de comprendre !

-Comprendre quoi ?

-Ce que tu fiches ici... Il me voulait moi, ce que je peux comprendre, mais toi ! Pourquoi il t'a gardée à la minute où il a su que tu n'étais pas moi ?

-Pourquoi tu ne lui demandes pas directement ? rétorqué-je.

-Oh, j'ai bien essayé mais il change toujours de sujet. Qu'est-ce que tu as de spécial au juste ?

Je me tais et croise les bras sur ma poitrine.

-Je n'ai rien à te dire, dis-je simplement.

-Toi et moi, on est toutes les deux dans le même bateau, tu sais.

-Oui et moi, grâce à toi ! lancé-je sur un ton réprobateur.

-On fait ce qu'on peut pour se sauver les miches ! réplique-t-elle en haussant les épaules.

-Ton père a refusé de payer la rançon, c'est ça ?

-Oh si, il l'a payée, aujourd'hui, figure-toi !

-Dans ce cas, qu'est-ce que tu fiches encore ici ?

-Je voulais juste prendre encore un peu de bon temps ici, dit-elle, et avec son argent.

Elle sourit d'un air narquois. Je me sens bouillir de l'intérieur. Cette fille est encore plus névrosée que je ne le pensais.

-Je me plais sur cette île, ajoute-t-elle. Et j'aurai aimé pouvoir me retrouver seule avec Ivan. Coup de chance, sa mégère va clamser !

-Wouhaou, il est au courant que tu parles comme ça de sa mère ?

-Je me contre-fiche de ce qu'il pense. La question que je me pose maintenant, c'est combien de temps toi, tu vas rester ici à nous enquiquiner ! Qu'est-ce qu'il attend de toi au juste ? Qu'est-ce qu'il t'a proposé pour te racheter ta liberté ?

Je ne réponds pas et me contente de la toiser d'un regard noir.

-Qu'est-ce que tu fais toute la journée dans ta chambre ?

-Rien !

-Je ne te crois pas.

Je vois son regard scruter tous les recoins de ma chambre puis s'arrêter sur mon bureau. Elle se rapproche alors dangereusement de mon ordinateur qui s'y trouve encore ouvert. Je fais un pas vers elle pour me poster entre lui et elle mais elle le remarque et s'empare de mon PC avant de s'enfuir à toutes jambes. Je m'élance à sa poursuite et nous dévalons toutes les deux les escaliers. Geoffroy, qui se tient toujours droit comme un piquet devant l'entrée, nous regarde, ahuri. Elle tient toujours mon PC sous le bras et rit à gorge déployée en me voyant lui courir après autour de la table. Puis elle se dirige vers la piscine. Elle s'arrête net sur le rebord et l'ouvre, en le maintenant au-dessus de la surface de l'eau.