Riche de toi [Dark romance soft]

Chapitre 21

Ivan

Je m'étais attendu à pire mais finalement, ma vie en prison n'aura pas été si infructueuse. Après cinq ou six coups qui m'auront valu une dizaine de points de suture et deux côtes cassées, je suis parvenu à me faire plus d'amis que d'ennemis. Pendant nos rares ateliers de bricolage, j'apprends mes co-détenus à souder, fraiser et faire de la menuiserie, ou je passe mon temps libre à la bibliothèque. Abi me rend visite chaque semaine aux jours autorisés. Elle insiste pour que je fasse une demande de réduction de peine mais je m'y refuse. Je mérite d'être ici. Je ne pourrais plus la regarder droit dans les yeux si je n'effectue pas ma pénitence jusqu'au bout. Au bout des six mois, on me sort enfin de ma cellule. Le gardien me rend le peu d'affaires que j'avais emporté avec moi lors de mon incarcération et je me dirige le cœur remplie d'allégresse vers la sortie. Les grilles s'ouvrent devant moi et je la vois, à cent mètres de moi, adossée à... une limousine ! Elle porte une robe courte à fleurs et me scrute par-dessus ses lunettes de soleil.

-Qui êtes-vous et qu'avez-vous fait de ma Abi ? dis-je en m'approchant d'elle.

Elle éclate de rire et se rue dans mes bras. À partir de ce moment, nos lèvres ne se quittent plus et elle m'entraine dans le véhicule cossu qui démarre et nous emmène loin d'ici. Je la dévore des yeux, de mes lèvres, de mes dents. Nous nous déshabillons de gestes brusques et maladroits, ballotés par la limousine et il ne faudra pas plus de deux minutes pour que nous atteignons l'orgasme. La limousine s'arrête au port de Split et nous rejoignons Geoffroy, pimpant, à bord d'un catamaran et qui m'étreint vigoureusement en me voyant. Nous regagnons mon île de cœur, accueillie chaleureusement par ma mère et, à ma plus grande surprise, par un bouvier bernois d'à peine trois mois qui se jette à mes pieds en remuant la queue.

-Voici Oslo ! me dit Abi.

Mon cœur se réchauffe en voyant cette petite boule de poil s'agiter dans mes bras. Je le serre contre ma poitrine, en ayant une pensée pour Hiva, avant de le relâcher et le regarder galoper sur la pelouse émeraude de mon jardin. Nous passons ensuite à table. Après six mois à avoir mangé principalement des lentilles et des pommes de terre, je m'empiffre du ragoût et du Börek que ma mère a préparés pour l'occasion. Puis Abi et moi nous retirons dans ma chambre. Rien n'a changé. Mis à part qu'elle a été rangée, je retrouve mon fauteuil de velours, mon dressing et mon lit king size où je m'empresse de m'affaler. Abi me regarde d'un air attendrissant avant de se positionner sur moi. Elle est d'une beauté sans pareil. Je dégage une mèche de cheveux de son visage et l'embrasse avec vigueur.

-J'ai une surprise pour toi... lui soufflé-je.

-Ah oui ? me dit-elle, intriguée.

-Tu es magnifique et tu m'as manqué, prononcé-je alors de mon plus beau français.

Elle éclate d'un rire cristallin qui agite les papillons dans mon estomac.

-Tu as appris le français ?! s'exclame-t-elle, émue.

-Mmhm, acquiescé-je.

Elle pose tendrement ses lèvres sur les miennes avant de me répondre :

-I ti si meni nedostajao...*

Mes entrailles s'embrasent tandis que sa langue roule en croate de son accent français. Je la bascule sur le dos et parsème son corps de baisers sous ses fous rires.

-Je t'aime, Abi, je t'aime tellement.

-Je t'aime aussi, Ivan.

Elle se met à dévorer mes lèvres de sa bouche si sensuelle, puis de gestes lents, elle déboutonne mon pantalon et saisit mon pénis, déjà durci par mon désir pour elle, le tout, sans me quitter de ses yeux fiévreux. Elle m'enjambe et ondule le long de mon corps pour venir engloutir mon sexe de sa bouche avide et je sens mon corps valdinguer sous ses coups de langue. Elle me fixe par-dessus ses lunettes de son regard langoureux et mon corps n'a maintenant de sens que pour elle. Son parfum fruité m'enivre, ses lèvres fines m'insufflent un nouveau souffle de vie. Cette fille aura ma peau. Je ne désire qu'elle et je sais à ce moment-là qu'aucune autre femme ne viendra fouler mes draps, aucune autre femme ne viendra partager ma vie. Puis, sans crier gare, je me vide dans sa bouche. Elle avale, sans broncher, tout en continuant à torturer mon membre qui rend peu à peu les armes. Je reprends mes esprits et la dirige lentement vers mon visage. Je l'embrasse langoureusement avant de diriger mes doigts vers son entre-jambes, trempé par son appétence pour moi. J'effleure son clitoris de cercles lents puis plus vigoureux jusqu'à l'entendre glapir sous ma langue. Son corps convulse sur le mien. Elle se laisse totalement aller et se fait mienne. J'enfonce mes doigts en elle et elle laisse échapper un dernier cri de plaisir qui m'électrise. Nous restons de longues secondes l'un sur l'autre, profitant des dernières sensations que nos ébats ont provoqué en nous puis elle se redresse soudain et souffle un « Oh oh ! », l'air contrit, les yeux rivés vers le sol. J'aperçois Oslo, assis au bas de mon lit, la tête penchée, nous regardant avec curiosité et remuant la queue. Nous partons dans un fou rire puis je nous enveloppe entièrement sous les draps avant de ramener mon amoureuse au septième ciel.

Les six mois suivants, nous les passons à Paris, Sao Polo, Sydney, New-York... En passant par Santorini, où je lui demande sa main et Bali où nous nous marrions sous le regard témoin de ma mère, d'Oslo et de Josh que nous avons fait venir de Paris. Suite à l'arrestation de Melenzo et l'incident diplomatique généré, l'Italie a cédé l'île d'Adrija à la Croatie et j'ai revendu mon domaine au plus offrant, un complexe hôtelier, souhaitant transformer l'île en un séjour paradisiaque pour plusieurs millions d'euros. Abi m'a enseigné les méandres de l'investissement en bourse et nous avons continué à investir et accroître notre fortune. Nous avons acheté une maison laissée à l'abandon en périphérie de Miami et je me suis acharné à la rénover tandis qu'Abi a continué à faire fructifier notre fortune. L'idée de me poser et de fonder une famille ne m'a jamais traversé l'esprit mais depuis que j'ai rencontré cette petite geek à l'esprit vivace, cette perspective d'avenir ne m'a jamais semblé aussi évidente et c'est avec confiance et excitation que j'entame cette nouvelle vie pleine de merveilleuses promesses.