Chapitre 13

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Abi

Trop, c'est trop ! Je claque la porte de ma chambre derrière moi et me rassois rageusement sur la chaise de mon bureau. Pour la troisième fois aujourd'hui, Ivan a pris un malin plaisir à me mettre sur les nerfs. Cette fois, alors que je lançais un bâton à Hiva, celle-ci est revenue en galopant dans ma direction tenant dans sa gueule ce que j'ai cru être un serpent. J'ai bondi et fui à l'intérieur de la maison tandis qu'elle me courait après avant de réaliser qu'il s'agissait d'un jouet en plastique, le tout, sous les fous rires de mon geôlier. Qu'il aille au diable ! S'il croit m'amadouer avec ses farces puériles, il peut se mettre le doigt dans l'œil. Et puis que me veut-il à la fin ? À quoi rime cette soudaine attention? S'est-il lassé de Priscilla ? Je me prends à me demander ce qu'il a d'ailleurs fait d'elle. Depuis notre altercation et depuis que j'ai menacé Ivan de rompre notre marché, je n'ai plus vu ma pire ennemie dans les parages. Il tient visiblement à tenir parole et je ne m'en plains pas. Priscilla est certainement cloîtrée dans sa chambre à se pomponner ou à la plage à se dorer la pilule. Je prends une longue inspiration et je me remets au travail. Mais tout à coup, la lumière de ma chambre s'éteint et je me retrouve plongée dans le noir. L'ampoule a certainement rendu l'âme. J'entrouvre la porte et remarque que le couloir est également dépourvu d'éclairage, m'indiquant qu'un fusible a sauté. Heureusement, mon PC est pleinement chargé. Il n'y a pas grand-chose que je puisse faire, Ivan est sûrement sur le coup. Je me replonge alors sur mon écran puis après quelques minutes, la lumière revient finalement.

-Salut Trésor !

Je sursaute tandis que la voix d'Ivan retentit derrière moi. Je le vois allongé sur le flan et accoudé sur mon lit, l'air intriguant mais surtout, à moitié nu. Trop concentrée sur mon PC et plongée dans l'obscurité, je ne l'ai pas vu entrer dans ma chambre et se faufiler sur mon lit.

-Comment vous êtes entré ? m'indigné-je.

-Bah par la porte... répond-il, en haussant les épaules.

Je bous de l'intérieur en réalisant qu'il a probablement manigancé une panne de courant pour s'incruster dans ma chambre sans que je ne m'en rende compte. Il affiche un air lourd de sens et adopte une position plus qu'explicite. Je devine se dessiner une bosse proéminente au niveau de son entre-jambe. Je sens mes joues s'empourprer, détourne aussitôt les yeux et prétends devoir me reconcentrer sur mon PC

-Tu m'as l'air bien absorbée... me fait-il remarquer.

-Il faut bien que je travaille ! rétorqué-je.

-Tu viens prendre une pause ? dit-il en soulevant un des pans de la couverture pour m'inviter à le rejoindre au lit.

-Non ! dis-je d'un ton qui se veut ferme.

Je l'entends alors se lever. Je sens mes doigts se crisper sur ma souris et des frissons parcourir mon dos tandis qu'il s'approche de moi. Il agrippe alors la chaise qui trône vers la bibliothèque, la pose à côté de moi et s'assoit dessus en califourchon, les bras posés sur le dossier, puis il me scrute avec un sourire en coin. Je dois me mordre la joue pour m'empêcher de glousser. Merde, qu'est-ce qui m'arrive ?!

-Ça fait un moment que je t'observe, Trésor, tu sais que tu es excitante quand tu travailles ?

Je lève les yeux au ciel et tente de l'ignorer mais il continue.

-Ta manière de zieuter l'écran, de taper frénétiquement sur le clavier, de remonter tes lunettes sur ton nez... comme tu t'apprêtes à le faire là !

Je serre les dents et me ravise tandis que ma main tend vers mon visage. Les lunettes qu'il m'a données sont trop grandes et ne cessent de glisser, m'obligeant à les ramener sans arrêt sur mes yeux.

Riche de toi [Dark romance soft]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant