Chapitre tr☠⛐☹

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Ou le chapitre qui aurait préféré être le chapitre 14, même s’il suit le nombre 12 . Mais c’est ainsi, 13 viendra toujours après 12, bien que 13 reste un nombre entouré de superstitions. Par chance, votre narratrice peut vous affirmer que les faits ne se sont pas déroulés un vendredi.

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Il y a plus sinistre encore qu’une pluie d’automne interminable sur une montagne grise luttant contre la venue d’un hiver précoce. Chers lecteurs, inutile de vous mentir, la poisse rodait autour de Namjoon comme un vautour tourne autour de sa proie. Rares sont les fois où le charognard abandonne une occasion de se repaître. Ne vous ai-je pas avertis, dès les tout premiers mots de ce récit, que les aventures de Namjoon ne s’acheminaient pas vers une fin heureuse en toute sérénité ? Il se pourrait que la suite s’embourbe dans un marécage de quiproquos et de malheurs à faire pâlir tous les lecteurs de fanfictions aimant par-dessus tout les récits romantiques.

Toutefois, il va sans dire, que moi, votre très chère narratrice, je n’ai pas toute l’ironie cruelle de mon très célèbre parrain, et que, de surcroît, le destin change son cours, de temps à autre, de manière surprenante. J’entends déjà parmi vous les murmures de réprobation, criant à l’usurpation ou la facilité. Mais laissez-moi vous conter la suite.

Namjoon se redressa en sursaut, les yeux écarquillés tel un lapin ébloui par les phares d’une voiture lancée à pleine vitesse une nuit d’été. Yoongi se leva précipitamment pour rejoindre M. Paek. Ce dernier se tenait, stoïque, sur le seuil de la porte d’entrée, observant la scène avec une pointe de fatalisme et de détachement.

Malgré la pluie et le vent qui cinglaient leurs visages, ils purent apercevoir l’hélicoptère de la sécurité civile qui tournait au-dessus du col de Ryeong. Une vision pour le moins inquiétante.

Namjoon rejoignit Yoongi, dans un état second, et posa ses mains sur ses épaules. Yoongi aurait aimé se laisser aller à poser sa tête sur le torse de Namjoon et à profiter d’un moment de tendresse. Mais, voyez-vous, la présence du gardien le freinait car on ne se débarrasse de sa retenue que très lentement, et avec beaucoup de patience. Or, par chance, Namjoon en avait une belle réserve.

— Ils ne vont jamais pouvoir se poser là-bas ! marmonna le gardien. La végétation est trop dense. Et avec ce temps de chien, s’ils arrivent à repérer le randonneur, ce sera un miracle. 

L’hélicoptère tournait depuis presque cinq minutes, et Namjoon n’osait pas regarder Yoongi. 

«Peut-être que Yoongi pensait qu’il était le responsable de l’alerte ? Peut-être l’était-il vraiment ? Aurait-il actionné la balise sans y prendre garde pris dans la frayeur du moment ? Avoir fait déplacer les secours pour rien serait terriblement embarrassant pour lui.»

— C’est long, dit Namjoon d’une petite voix qui ne s’accordait pas avec sa stature. Ils ne le trouvent pas ? 

Le gardien grommela quelque chose que Namjoon et Yoongi entendirent malgré tout :  

— Y a peut-être plus personne là-bas… 

Alors que le photographe allait inonder le gardien de questions, la radio se remit à crachoter. Le gardien, peu amène, répondit.

— Non…. pas reçu d’appel de détresse… non, personne… enfin si, deux petits gars, y a à peine deux heures… ouais, ils vont bien… non, rien de particulier… sauf qu’ils sont tombés nez à nez  avec l’ours…

Jaehae Peak ( 재해 Peak )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant