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P O L É M I Q U E

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SIANNAH BARTONE

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SIANNAH BARTONE

Vêtue d'un jogging noir, d'une paire de claquettes Nike avec des chaussettes blanches et d'un sweat de la même couleur, j'arpente les rayons avec ma meilleure amie à mes côtés. La capuche de mon hoodie est remonté sur ma tête pour mieux cacher mon visage au-cas-où, tandis que je tiens un panier rempli de ce dont j'ai besoin. Par chance, il n'y a pas beaucoup de gens dans cette supérette où je viens toujours faire mes courses. Il y a tout ce qu'il me faut, le vendeur est sympa et c'est à proximité de chez moi. Idéal pour m'approvisionner vite fait et retourner aussitôt dans ma tanière.

Je sais que je ne devrais pas penser comme ça. Le monde n'appartient pas à ces fans hystériques qui seraient prêts à me sauter dessus à cause de l'affront que j'ai eu envers leur idole. Mais c'est plus fort que moi, la crainte et la peur me ronge à l'idée de croiser un ou une fanatique qui ne se gênerait pas pour s'en prendre à moi. On ne peut jamais savoir ce qui se trame dans la tête des gens.

Oh Sia' ! s'exclame le vendeur lorsque j'arrive au niveau de la caisse, Comment ça va, bella ?

Manuel est un espagnol qui a déménagé en France pour vivre chez ses grands-parents. De ce qu'il m'a raconté, c'est eux qui lui ont relégués cette supérette. Il en est le gérant depuis pas mal d'années maintenant. Il a toujours été incroyablement gentil et serviable avec moi. C'est l'un des premier à avoir été témoin de ma vie étudiante jusqu'à présent.

Quand j'ai emménagé dans mon appart pour commencer mes études, je n'avais que très peu de repères, voir pas du tout. Puis Manuel a fini par devenir un adulte en qui j'ai trouvé réconfort et confiance. Au début, il avait l'habitude de me voir passer une fois par semaine pour faire mes petites courses. Puis de fil en aiguille, et d'années en d'années, on a finit par parler davantage et se rapprocher comme une fille et son père adoptif. Depuis, je passe quasiment tous les jours avant d'aller en cours pour lui dire bonjour ou papoter un peu. Sans compter les remises généreuses qu'il me fait souvent et l'aide non négligeable qu'il m'a apporté avec mon espagnol. Il n'est pas loin d'être comme un deuxième papa à mes yeux.

Pas trop la forme. avoué-je dans une grimace.

, des jeunes en ont parlés ce matin et m'ont même montrés la vidéo.

Gé-nial.

Devant ma mine déconfite, le cinquantenaire pousse un soupir en me gratifiant d'un regard mi-sévère, mi-désolé.

Qu'est-ce qui t'a pris de faire ça aussi ? Mbappé, Sia' ! El chico que hubiera querido tener como yerno si tuviera una hija !

POLÉMIQUE | K. MBAPPÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant