05. Oups !

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Neiya

Ça doit faire un quart d'heure que le couple nouvellement formé s'est envolé sous des regards furieux. Je revois encore la tête de mon frère lorsqu'il a compris que le plan F était lancé. Le choc en découvrant sa marque sur quelqu'un d'autre était mémorable. Il a réussi à se reprendre rapidement, affichant un masque neutre avant de saisir la main de Mayce, avec un tel naturel que personne ne pouvait se douter que c'était là leur première rencontre.

Bien dégoutées, les rapaces sont partis se mettre en quête d'une autre proie. La vie peut à présent reprendre son cours. Enfin plus ou moins...
Nous continuons avec une nouvelle alliée, c'est risqué mais je n'aurais pas pu simuler un couple avec mon propre frère, même si c'est courant pour des créatures comme nous.

J'en frissonne de dégoût avant de foncer dans la salle de bain avec l'idée de profiter de quelques heures de détente bien méritée.

Je fais couler l'eau, mes vêtements se retrouvent au sol en moins de deux. Une playlist "Main character" passe des titres qui collent bien avec le personnage que je suis devenu : un fin stratège.

En me déhanchant ridiculement, je vide le fond de la bouteille de bain moussant. Pas de pitié. Ces bulles, je les ai méritées.
Je regarde toute la mousse se former dans la baignoire. C'est parfait, ou presque.

Je tends la main vers la porte en ordonnant mentalement à mon livre de venir. À peine trois secondes plus tard, il cogne contre la porte. D'un geste de l'index, je fais signe à la clinche de s'abaisser pour libérer le passage.

À la place de mon livre se tient Wyatt, la tête penchée sur son téléphone. Sous le coup de la peur, je fais ce qu'il ne faut surtout pas faire : utiliser mon pouvoir.
Le doigt tendu vers la porte, je lui ordonne de se refermer mais elle ne fait que grincer.

Wyatt ne m'a pas encore aperçue, il tape un texto qui je l'espère sera le plus long qu'il n'ait jamais écrit. Je dois absolument fermer cette porte, alors je pousse sur mes pieds assez fort pour voler jusqu'à elle. Je suis trop proche lorsqu'il redresse la tête, plongeant ses yeux surpris dans les miens.

Abandonnant la porte, je lui fonce dessus pour plaquer mes mains sur ses yeux. Nos corps se rencontrent si brusquement qu'on bascule contre le parquet du couloir. Il tient mon corps entièrement nu contre le sien, mes mains n'ont pas quittées ses yeux, les siennes agrippent mes hanches.

Son toucher est brûlant, chaque partie de ma peau qui est en contact avec lui est si sensible que s'en est une torture. Ma poitrine, écrasée contre son torse, supplie d'être caressée.
Le voir sous moi, les yeux bandés de mes mains, donne libre court à des pensées qui devraient être interdites.

Nous sommes amis, il a quelqu'un et me voici à nous imaginer dans une toute autre configuration. C'est agréable, comme tous les mensonges qu'on se raconte. Je refuse de vivre bercée d'illusions.

- Ne bouge pas, garde les yeux fermés ! j'ordonne d'une voix sévère.

Il me répond par un simple oui quand j'aimerais qu'il me contredise, qu'il m'ordonne de ne pas lui donner d'ordre, qu'il remonte l'une de ses mains dans ma nuque pour écraser sa bouche contre la mienne, ses lèvres dévorant les miennes.

Je me relève sans qu'il ne bouge d'un millimètre, j'en suis presque déçue et en même temps, je ne l'en aime que davantage.

J'enfile un pyjama que je trouve à la hâte dans le tiroir sous l'évier, tout en lui lançant :

- Pourquoi tu es là ?

" Pour t'avouer que c'est toi que j'aime. Je t'ai toujours aimée Neiya. "

- C'est notre jour marathon de série, je ne pensais pas que tu avais oubliée. Ne t'en fais pas Nei, je n'ai rien vu.

Vu, non. Touché, peut-être. Rencontré, sûrement.

Il garde les yeux clos attendant que je lui dise que c'est bon. Il est si sage que l'envie de le pousser à bout m'effleure.

- Je ne pensais pas que ce serait toujours d'actualité.

- Qu'est-ce qui t'as fait pensé ça, Nei ? Tu sais que c'est mon moment préféré de la semaine.

Son moment préféré. Mon cœur bondit de bonheur. Ce qu'il est agaçant ! J'aimerais que ce soit un vrai connard, au moins une fois. Ça serait si facile de l'oublier s'il l'était.

Je profite qu'il ait les yeux fermés pour attraper un tas de mousse et lui jeté dans le visage. Il s'esclaffe avant de la retirer d'un coup et de se relever, les yeux rieurs.

J'aimerais tellement pouvoir le détester.

Love contrat Où les histoires vivent. Découvrez maintenant