Alessandro Rossi contourna l'immense table de bureau et les rejoignit. Il avait le front haut, des yeux d'un gris orageux surplombés d'épais sourcils. Son nez était droit et fin et sa bouche invitait aux baisers.
- Assieds-toi, ordonna- t'il à la jeune fille. Sa voix était chaude et électrisante. Elle ne se le fit pas dire deux fois.
- Et toi tu peux partir, tu as fait du bon travail, reprit-il à l'adresse de Mona.
Il lui administra une bonne tape sur le cul ce qui arracha un petit rire coquin à Mona. Isabelle se retint de rouler les yeux mais elle n'en restait pas moins fascinée.
Il vint s'appuyer contre le bureau juste en face d'Isabelle. Sa bosse bien en évidence sous sa baguette.
Il le faisait exprès, elle le savait, elle n'avait qu'à garder son sang-foid.
- Alors signorina Carlile?
Enfin elle allait régler tout ça et rentrer chez elle.
- Avez-vous aimé ce que vous avez vu? Finit-il.
"Quoi?"
Elle le regarda perpexle.
- Co...Comment? Bafouilla-t'elle.
- J'ai cru comprendre que vous évaluez la marchandise, reprit l'homme avec une lueur espiègle dans les yeux.
Isabelle secoua la tête outrée, elle ne pouvait prononcer un seul mot correctement.
- Je ... Euh...Vous...
Alessandro la jaugea de haut en bas avant de dire.
- Tu as mon argent?
Son revirement soudain la prit au dépourvu. Tout, son beau discours, sa résolution, sa détermination, tout s'était envolés. Elle bafouilla de plus belle. Il parla rapidement italien à un personnage imaginaire.
Les portes s'ouvrirent brusquement sur Romano et deux de ses sbires qui avaient envahis la maison de la jeune fille. Elle se mit debout brusquement et recula.
- Que faites-vous ici ragazza? Interogea Romano.
Son regard glissa de Romano à Alessandro et vice versa. Elle partit dans des explications incohérentes.
- Bella e stupida, grogna Alessandro en secouant la tête.
Romano sortit son arme et le braqua sur elle. Elle se tut net. "Que lui arrivait-t'il pourquoi ne pouvait' elle placer deux mots correctement?"
Dans un élan de panique, elle vida le contenu de son sac sur le bureau et déchira l'enveloppe. Son contenu s'étala, quelques liasses tombèrent sur le sol.
- J'ai ça, finit-elle par dire en se tordant les mains.
Elle sembla susciter l'intérêt des quatres hommes. Romano s'approcha pour verifier.
- Si ce n'est pas suffisant, je... je travaillerai pour vous rembourser. Mais je vous en prie Monsieur Rossi, donnez-moi un peu plus de temps.
- Ce n'est pas suffisant capo, avança Romano, ce n'est même pas la moitié.
Alessandro s'était tu jusque-là, assis sur un coin du bureau il la fixait intensément. Elle se sentait génée et évitait son regard. Mais elle ne put reprimer sa surprise.
- Pas assez, dites-vous?
- Pas assez ragazza, votre père visait le gros lot.
- Ce qui veut dire? Insista-t'elle.
- Un million, fit la voix grave du capo.
Isabelle ne put reprimer le frisson qui la traversa. Ses oreilles se mirent à bourdonner. Un brouillard l'enveloppa tandis que ses jambes se dérobèrent sous elle. Elle tenta en vain de trouver un point d'appui mais elle s'effondra sur le sol, inconsciente. La dernière chose qu'elle eut le temps de voir fut le sourire d'Alessandro aussi furtif soit-il.
~
Isabelle émergea peu à peu avec un sonate en bruit de fond. Elle ne saurait dire combien de temps elle était restée inconsciente mais elle était installée dans un lit douillet.Elle essaya de se relever mais elle eu un nouvel étourdissement , son estomac gargouillait, elle n'avait rien mangé avant de laisser sa maison et elle se sentait mal en point.
Elle se déplaça doucement vers le rebord du lit et posa ses pieds sur le sol. Elle retint un cri de consternation en découvrant ses cuisses nues, elle ne portait plus sa robe, elle jeta un regard paniquée autour de la chambre mais elle ne voyait pas sa robe, encore moins ses chaussures.
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Coupable d'être belle
Historische RomaneIsabelle Carlile, malgré son deuil, devait payer les dettes de jeu de son père et sauvée sa famille de la foudre de l'illustre Alessandro Rossi mais ignorait que sa chasteté serait mise en jeu.