Tout faire

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Les jours qui suivirent, furent encore plus éprouvants. La jeune fille passa au commissariat dans l'espoir d'une protection policière car peu importe qu'il y avait une dette ou non. Ce Romano ne pouvait pas menacer leurs vies mais elle s'était cogner à un mur. La police ne contait pas intervenir à moins qu'il n'y ait affrontement ou aggression.

Elle leur assura qu'elle avait été maltraitée mais n'ayant aucune preuve elle se trouvait dans l'obligation de partir. Elle avait le don de réagir trop tard. Elle culpabilisa en chemin, si elle avait porté plainte le jour même peut-être l'aurait-il cru.

Désespérée, elle tenta en vain d'obtenir un prêt à la banque. Mais Isabelle, dans sa quête de trouver de l'argent, ne s'était toujours pas rendu compte qu'elle ignorait le montant de la dette.

Elle ne savait plus quoi faire, le lendemain de l'incident dans le bureau de Monsieur Brown , la jeune fille avait reçu une lettre de licenciement et une compensation de quelques mois.
Elle ne put s'empêcher de pleurer, elle ressentait un étau se refermer sur elle.

Elle prit le temps de réfléchir pour trouver une solution mais rien ne venait. Ce jour-là, elle rentra encore bredouille, désespérée. Elle entra dans la maison et trouva Isha en pleurs.

- Qu'as-tu ma belle? Demanda-l'ainée.

Aucune réponse.

- Isha?

Rien

- Isha, insista Isabelle

La petite tandis une feuille à sa soeur.

- J'ai trouvé ça sur le parquet en rentrant, sanglotta- t'elle. Ils vont nous emmener et nous vendre comme esclaves.

Trois jours.

Isabelle frissonna de peur, elle ne savait que répondre à ça. Elle ne savait comment payer la dette de son père, sa dette. Elle caressa les cheveux de sa soeur.

- Nous sommes des humains, ils n'ont pas le droit de nous vendre, pleura Léo.

- Personne ne te fera de mal tant que je serai là, lui assura Isabelle.

Elle jeta un coup d' oeil à son autre frère, ce dernier ne réagissait pas. Lucio ne répondait pas, il fixait un point sur le mur, inerte.

Isabelle rejoignit Ignès dans la cuisine. Cette dernière semblait avoir vieilli de vingt ans. Anthony, qui trainait dans la cour arrière ne tarda pas à les rejoindre. Il paraissait lui aussi brisé, anéanti.

Pendant un moment, un silence pesant s'installa, on entendit que le bruit du couteau sur la planche à découper et la marmitte qui boue.

Après des minutes qui semblait interminables. La grand-mère posa son matériel et s'approcha de sa petite-fille. Elle entreprit de faire l'éloge d'Isaac son fils, lui rappela combien son père était bon et combien il leur était dévoué.

Puis elle sortit une envelope jaune d'un tiroir de la cuisine et la tendit à la jeune fille.

- Nous avons tous vendu, notre maison, les meubles, les chiens...

La grand-mère marqua une pause tandis que des larmes roulaient sur ces jours.

- Alors on espère que cela pourra t'aider avec la dette de ton père, continua le grand-père pour elle.

La jeune fille éclata en sanglots tandis qu'elle enlaça ses grand-parents qui pleurèrent avec elle.

- Vous n'auriez pas dû, murmura- Isabelle, j'aurais trouvé une solution.

- Il n'y avait pas d'autres alternative tu sais, souffla la grand-mère, je les ai apperçu à la fenêtre quand ils ont déposé le papier qu'Isha a trouvé, mais elle et les garçons sont arrivés tout de suite après .

- Ils ont l'air très dangeureux ma chérie , continua Anthony, on est tous en danger de toute façon. Va les voir, demande à voir le chef et donne leur cette partie ensuite réclame un délai.

Isabelle essuya ses larmes et écouta attentivement les directives de ses grand-parents quand à sa manière de procéder.

Elle passa le reste de l'après-midi avec ses frères et soeur, les rassurant, les couvrant d'amour et d'affection. Elle avait l'esprit un peu plus claire et entrevoyait une lueur d'espoir pour elle et sa famille.




Coupable d'être belleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant