Coupable d'être belle

Les dettes

La vie avait repris son cours, cette fois-ci sans papa. Isabelle s'était installée dans une routine condencée car en plus du rôle de mère, elle devait aussi remplir celui de père. Et ses frères étaient devenus. particulièrement difficiles.

Hier encore Lucio s'était battu à l'école et avait reçu deux jours de renvois. Elle l'avait donc emmener à son travail pour l'obliger à travailler.

Léo, de santé précaire, refusait de manger, ce qui lui a valu deux séjours à l'hôpital en moins d'une semaine.

- Je suis désolée de ne pas avoir été présente aux obsèques de ton père Belle, ma mère va de plus en plus mal et son arthrite la fait terriblement souffrir.

- Ce n'est pas grave Suzanne je sais que ce n'est pas facile pour toi non plus.

- Tu es si forte je ne sais pas ce que je ferai avec tant de responsabilité.

Isabelle se contenta de sourire avant de s'éloigner pour aller prendre la commande d'un nouvel arrivant.

- Bonsoir monsieur avez-vous fait votre choix?

L'inconnu prit le temps de l'étudier de la tête aux pieds ce qui la mis mal à l'aise. Elle se retint de tirer sur sa June qui lui arrivait à mi-cuisse. Elle maudit celui ou celle qui avait fait choix de cet uniforme. Elle rajusta sa chemise blanche pour se donner une contenance.

-Monsieur? Monsieur? Insista-t'elle. Peut-être que je devrais revenir, veuillez m'excuser pour le dé...

- Asseyez-vous, coupa-t'il.

- Par... Pardon?

- Je vous ai dit de vous asseoir, reprit l'homme en braquant en regard sévère sur elle.

Elle balaya la salle du regard, paniquée.

- Monsieur je...

L'homme se redressa brusquement la faisant reculer de peur. Était-t'elle en danger? Devait-elle s'enfuir.

- Buona Sera Signore Romana, intervint le gérant du restaurant. Est-ce que tout va bien?

"C'est donc un italien? Pensa Isabelle, un habitué du restaurant. Pourquoi ne l'avait-elle jamais apperçu?"

- Bonsoir Monsieur  Brown, j'apprécierai que votre employé s'asseoit un moment avec moi.

- Isabelle, pourquoi ne fais-tu pas ce que le client réclame?

- Mais Monsieur le protocole dit...

- Asseyez-vous donc et donnez-moi ce carnet, coupa le gérant en lui prenant son bloc-note et sa plume.

Il se retourna vers le dénommé Romano et dit:

- Veuillez pardonner ce désagrément signore, bonne soirée.

Assise là, la jeune fille ne savait quoi penser. Que pouvait lui vouloir cet homme riche, vétu d'un costume et d'accessoires couteux? Et pourquoi Monsieur Brown semblait avoir si peur de lui?

Elle était curieuse mais avait aussi peur, cet homme ne lui inspirait rien de bon et elle avait hâte de retourner à son poste. Elle se tint donc le dos bien droit et les mains jointes sur ses genoux sans oser prononcé un seul mot.

- Votre père Isaac Carlile vous a-t'il parler de sa dette avant sa mort? Demanda-t'il de but en blanc.

- Mon... mon père? Une dette? De quoi parlez-vous?

Elle avait déjà vu des clients s'intèresser à elle soit pour la draguer ou au moins obtenir son numéro de téléphone mais lui parler de son père? De dettes? Qu'est-ce que cela voulait dire?

- Laissez-moi éclairer votre lanterne ragazza, votre père, avant de mourir, a joué au poker au Casino Rossi et  il s'y aie faite une grosse dette.

Isabelle n'en croyait pas ses oreilles. Son père? Joueur de Poker? C'est une mauvaise blague? Non?

- Maintenant le boss veut récupérer son argent. Cela fait déjà une semaine qu'il attend et il n'est pas réputé pour être un homme patient.

-  Mon défunt père dites-vous doit... doit de l'argent à votre... votre boss? Reprit-elle.

- Enfin vous comprennez, grogna-t'il, donc vous n'étes pas aussi sotte que j'ai commencé à le croire ragazza.

- Je... vous devez surement faire une erreur Monsieur. Mon... mon père n'a jamais été joueur.

Sa main qui s'abattit sur la table arracha un cri à la jeune fille qui choqua toutes les personne de la salle.
Isabelle se leva brusquement et s'enfuit vers les cuisines.