Non retour

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Le cri strident d'Isabelle traversa le domaine Rossi où le temps sembla se figer un instant. Elle tremblait de tous ses membres se débatant avec le sang  qui l'avait éclaboussé.

Le corps sans vie du pauvre jeune cuisinier gisait à ses pieds. On l'attrapa par les cheveux et la traina hors de la pièce.  Ses pieds touchèrent à peine les escaliers quand on l'emmena à l'étage.

Sa vision était troublée par les larmes tandis qu'elle se battait contre un haut le coeur. Elle fut jetée sur le sol et la porte se referma. Elle n'avait pas besoin de lever les yeux pour savoir qui se tenait au dessus d'elle.

Elle pleurait doucement quand il commença.

- Je crois que tu n'as pas compris ce que voulait dire le mot sagement hier...

Il s'accroupit en face d'elle, un cigare en main.

- ...je ne suis pas réputé pour être un  homme patient encore moins un homme clément...

Il fulminait de rage.

I se releva et frappa son poing sur le bureau, la jeune fille sursauta et le fixa sans oser bouger.

- ...alors si ton joli petit cul n'est pas encore mis sur le putain de marché c'est parce que j'hésite à te défoncer direct...

La jeune fille écarcilla les yeux, Alessandro tira un bon coup.

- ... ouais dès que tu as investi mon bureau j'ai eu envie de te baiser si profondément qu'on aurait entendu tes cris jusqu'en enfer...

Isabelle frissonna.

- ...tu t'es invitée à ma petite fête hier soir pour y mettre le basard avant de disparaître...

Elle rougit violemment:

- ... il m'a fallu me battre contre moi-même pour quitter ta chambre ensuite...

Ça elle l'avait compris. Il se passa une main sur le visage.

- ... et pour comble tu éveilles la même excitation chez chacun de mes hommes  qui contrairement à moi n'ont pas autant de maitrise...

Isabelle n'en revenait pas. Alessandro la prit par les cheveux pour l'obliger à se relever. Sa poigne était ferme mais controlé.

- ... maintenant réponds-moi, tu veux que je te prenne là tout de suite avant de te livrer à mes hommes ou préferes-tu attendre un peu?

Des larmes roulèrent sur ses joues tandis qu'elle secouait la tête négativement.

- J'aimerais rentrer chez moi...

- Impossible,  dit-il en la relâchant pour se détourner

Elle lui attrapa le bras.

- Mais pourquoi? S'enquit-Isabelle désespérée.

Il plongea son regard dans le sien.

- Parce que tu es à moi.

C'était tellement banal et sincère à la fois. Pour la première fois elle comprit qu'elle ne sortirait jamais d'ici ou du moins pas comme bon lui semble. Il étaitle seulà pouvoir le faire sortir. Sa lèvre inférieure trembla.

- Ma famille a besoin de moi, dit-elle d'une petite voix, mes grand-parents sont vieux et ...

Alessandro s'approcha de plus près et referma sa main sur son cou. Il cola ses lèvres contre son oreille, la jeune fille frissonna.

- Rien n'y personne ne me privera de toi et plus tôt tu le comprendras mieux ce sera pour toi.

Elle le supplia du regard.

- Et arrêtes de me regarder comme ça, tu m'exites davantage, grogna-t'il.

Isabelle baissa les yeux, vaincue.

- Vous êtes un monstre, souffla-t'elle.

- Je sais.

Ils s'affrontèrent du regard. Isabelle, affligée; Alessandro, amusé.

- Et je suis censée faire quoi la haut, jouer à la poupée dans ma prison?

- Tu pourrais jouer avec mon corps, lança Alessandro en s'installant dans son fauteuil.

- Non merci.

Il esquiva un sourire coquin.

" Mon Dieu qu'il est beau, pensa-t'elle "

- Et bien je tâcherai de te trouver des passe-temps.

Au même moment, Mona entra.

- Raccompagne-là dans sa chambre.

Elle s'executa et emmena Isabelle. Cette dernière jeta un regard à Alessandro qui matait son cul ouvertement, elle détourna les yeux. 

"Ce n'était qu'un goujât prétentieux, comment pouvait-elle le trouver beau?"

Elle fut reconduite dans la chambre mais cette fois-ci on ne l'enferma pas.

Coupable d'être belleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant