Au fond du gouffre

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- Maintenant que j'ai votre attention, je vous résume votre situation et surtout ne m'interrompez pas. Commença- l'homme.

Isabelle déglutit en écoutant leur agresseur reprendre la même hitoire qu'au restaurant. Il semblait croire à son propre mensonge mais elle savait que son père n'avait aucunes dettes.

Son récit terminé il attendit une réaction qui ne vint pas.

- Maintenant ma question reprit-t'il où se trouve l'argent?

Isabelle le regarda incrédule.

- Notre père n' a laissé aucun argent, pleura Isabelle, ou du moins pas ici.

L'homme parla à un interlocuteur invisible. C'est à ce moment que la jeune fille se rendit compte qu'il portait des écouteurs. Elle eut alors un flash: " était- ce lui aux funérailles?"

Soudain d'autres hommes en costumes et écouteurs investirent le salon.

- Fouillez la maison ordonna Mr Romano.

Les enfants se serrèrent contre leur soeur, la peur au ventre. Les hommes en costumes mettèrent la maison sans dessus dessous avant de revenir à leur chef. Ils n'avaient rien trouvé.

Monsieur Romano porta son attention sur Isabelle.

- Cela n'augure rien de bon pour vous ragazza car mon patron veut son argent.

- Je vous jure que je ne l'ai pas, je ne savais pas que...

- Emmenez-les, grogna-t'il.

Le cri d'Isha fendit le coeur d'Isabelle tandis qu'elle s'accrocha à sa taille. Lucio se débattit de toutes ses forces quoique déjà amoché tandis que Léo faisait une crise d'asthme.

- Non, non, supplia Isabelle en se jettant à genou aux pieds de Monsieur Romano. Je vous en supplie laisser les tranquilles ceux ne sont que des enfants.

- Pourquoi le ferais- je? Coupa Romano? Ils sont jeunes, ils seront facilement vendus sur le marché comme esclaves.

L'horreur et la peur se fit lire sur le visage d'Isabelle.

- Je vous en prie donnez-moi un peu de temps et je vous rembourserai jusqu'aux derniers sous.

La sonnerie du téléphone de Monsieur Romano retentit , repoussant la jeune fille il répondit tandis que ses sbires restaient figés, immobilisant les deux jeunes hommes.

Seul la respiration sacadée de Léo froissait le silence. Romano parla rapidement italien avec son interlocuteur avant de raccrocher.

Il fit signe à ses bourreaux de lâcher les enfants.

- Vous avez une semaine, dit-il seulement.

Ils partirent comme s'ils n'avaient jamais été présents. Seul le désordre laisser pouvait en témoigner.
Isabelle se précipita pour rassurer Léo qui suffoquait tandis qu'elle jettait un regard suppliant à Lucio. Ce dernier fila comme une fusée à l'étage pour ensuite revenir avec la pompe à oxygène de son frère.

Isha s'accrochait à Isabelle comme à une bouée de sauvetage, cachant son visage dans les habits de sa soeur. Ils restèrent là un long moment sans savoir quoi faire. Hébétés, abasourdis comme si le ciel leur était tombé sur la tête.

Léo et Isha qui pleuraient encore ne tardèrent pas à s'endormir. Isabelle se libéra de leur étreinte pour aller barricader la porte d'entrée. Elle alla chercher des couvertures pour recouvrir les enfants. Lucio restait assis là, le regard perdu dans le vide.

La soeur ainée alla faire du thé et remettre la nourriture au frigo avant de retourner dans le salon où il tendit une tasse à son jeune frère. Ce dernier commença à ingurgiter sa boisson et à se détendre quand elle entendit un sanglot étouffé.

Elle jetta un coup d'oeil à son frère qui tenta de cacher tant bien que mal son désarroi mais dès qu'Isabelle posa une mais sur son épaule, il lui fit face et se jetta dans ses bras en pleurant amèrement.

Elle le laissa se vider car il n'avait pas verser une larme en découvrant un matin leur père suspendu à l'arbre qui se trouvait dans leur cour arrière. Ils y avaient tant jouer qu'ils l'évitaient depuis cette affreuse tragédie.

Isabelle esayait de comprendre en vain le bien fondé du comportement de leur père. Il n'avait jamais été un joueur, alors pourquoi s'était-il mis dans cette situation? Est-ce la raison de son suicide?

Coupable d'être belleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant