A moi

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Il se leva et marcha jusqu'à la porte puis revint vers le lit.

Il semblait réfléchir mais elle ne pouvait déchiffrer son expression.

Il passa une main sur son visage avant de le regarder brusquement

- Ecoute-moi attentivement, dit-il en s'arrétant net,car je ne me répèterai pas.

Isabelle constata qu'il était passé au tutoiement.

" Mais pourquoi était-il soudainement si furieux? Pensa-t'elle."

- Ton père a laissé des dettes que tu ne seras jamais en mesure de rembourser.

La jeune fille déglutit péniblement.

C'était un fait. Mais elle était prête à travailler. Elle s'apprétait à répondre mais Rossi l'arrêta d'un geste de la main.

Il s'impatientait.

- Comment es-tu parvenue à assembler cette somme que tu as apporter avec toi aujourd'hui? Cela m'est égal....

Isabelle eut un pincement au coeur.

"Comment pouvait-elle penser que cet homme était beau jusqu'à éprouver du désir pour lui?"

" Que croyait-elle?"

- ...ce qui m'intéresse c'est le reste de mon argent, continua-t'il. Et je sais de source sure que tu es au chômage et que ce n'est qu'une question de temps avant qu'on fasse déguerpir ta famille de la maison.

Une ombre de tristesse passa sur son visage.

-... alors à partir d'aujourd'hui tu es à moi...

"Quoi? Pensa-t'elle "

Il l'enveloppa d'un regard possessif en disant cela. Isabelle frémit.

- ... ta vie est à moi,  ton corps est à moi, tout en toi est à moi...

Elle aurait pu sauter de joie en d'autres circumstances mais cet homme était dangeureux.

-... tu resteras donc sagement dans cette chambre le temps que je décide de ce que je ferai de toi.

Sur ce il tourna les talons. Elle secoua la tête pour protester mais aucun son ne sortit.

"A moi" ce mot raisonna dans sa tête comme un écho. Elle se souvient du jour où Lucio avait tabassé son frère jumeau pour un jouet en criant ces mots. A l'entendre on croirait qu'il était habité par un esprit démoniaque tant il mettait son énergie à défendre son bien.

Aujourd'hui Alessandro Rossi la réclamait comme son bien privé, sa propriété au même titre que ses casinos, ses voitures et ses villas.

Il la réduisait en bien meuble, l'enfermant dans une prison dorée pour la calmer. S'il croyait qu'il allait pouvoir l'utiliser à sa guise comme ces femmes de tout à l'heure, ils se mettait le doigt dans l'oeil.

Elle a beau perdre ses moyens en sa présence, elle n'était pas

Isabelle sortit sur le balcon qui donnait sur un magnifique jardin, le soleil s'était couché à l'horizon des lanternes placés à des points stratégiques, éclairaient la cour.

Elle apperçut une muraille au delà de plusieurs kilomètres de terre qui devait surement mené à la rue.

Elle évalua la distance entre le balcon et le sol et jugea que c'était trop risqué. Elle devait trouver un moyen de se sauver et rejoindre sa famille.

Elle retourna dans la chambre parce que sauter du balcon serait trop risqué même avec une corde improvisée. Il lui faudrait donc trouver de l'aide de l'intérieur entre-temps elle devait attendre et éviter le plus possible le capo.

Elle se barricada dans la chambre au cas où Rossi serait pris d'une solitude soudaine et reviendrait la tourmenté puis elle se glissa entre les draps pour dormir.

Mais le sommeil ne vint pas, toutes ses pensées allaient à sa famille.  Elle était sûrement morte d'inquiètude, elle n'avait pas pu leur donner de ses nouvelles et elle devait imaginer le pire.

Son grand-père irait-il porter plaintes? La police le croirait-il? Serait-elle prête à les aider cette fois?

Une larme roula sur son oreiller puis deux, bientôt Isabelle se mit à pleurer à chaudes larmes.

" Pourquoi tout s'abattait sur elle? Pourquoi ne pouvait-elle avoir une vie normale comme toutes les jeunes filles de son âge?"

Quand le sommeil l'enleva enfin,  elle eut une nuit agitée car ses pensées revenaient constamment à son possesseur. Elle révait tantôt d'ébats sexuels torrides avec lui, tantôt de courses poursuite où elle tentait désespéremment de lui échapper.

Coupable d'être belleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant