𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐕𝐈

177 6 0
                                    






𝐔𝐧 𝐩𝐫𝐞́𝐬𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞 𝐩𝐚𝐬𝐬𝐞́



« Chacune de ses absences étaient bien plus douloureuse que la précédente. »

🎧~ Romantic Homicide de D4vd


𝐂𝐀𝐌

Un vent violent balayait mon champ de vision. Mes muscles se contractèrent au contact de ce souffle froid.

Je m'approchai du banc et la reconnu.
Elle était là, assise seule. Les poils légèrement hérissés, causés par ce vent défectueux qui semblait trouver parfaitement sa place en ce jour.

Avant même que je l'interpelle, ses yeux me croisèrent, et je pus lire en elle de la fierté.

Pourquoi ?

En faisant un signe de tête, elle me demanda de m'installer à ses côtés. Nous nous trouvions tous les deux assis sur ce banc, le notre, le banc qu'elle préférait. Elle me faisait part de son amour pour moi.

Silencieux, je fixais ce lac qui reflétait l'entièreté de mon âme. Si froid, si gelé, par cette température en chute. Telle était la représentation de ma vie. Un lac dont personne n'en explorera jamais les profondeurs.

Un lac qui restera tel quel, gelé sur la surface, est inexplorable à l'intérieur.

Sa voix m'interpella, suivie d'un sourire si attentif, que je ne pouvais plus garder mon état secret. Pourquoi se comportait-elle comme si cela n'était pas pénible ?

Elle avait pourtant le droit, elle, de pleurer, d'exprimer son chagrin. Elle n'était pas moi, elle devait me le faire entendre.

Arrête, je t'en supplie, arrête de faire comme si c'était normal, putain, non ! C'est de ma faute, ¡ entiende que es mi culpa ! Crachais-je

— Ne te prends pas la tête pour ça, s'il te plaît, Cam.

¡ Joder, no, no puedo ! Hurlais-je en retombant sur le tatamis.

Encore une fois.

C'était la cinquième fois.

La cinquième fois qu'elle revenait me parler.

Le souffle saccadé, je m'allongeais complètement, refermant mes yeux pour oublier ses quatre heures successives à saccager cette pièce et tout ce qu'elle contenait.

Je pouvais enfin le dire. J'étais épuisé.
Peut-être était-ce terminé, peut-être que je retrouverais ce sommeil qui me fuyait depuis deux semaines.

J'éprouvais enfin le sentiment de mon torse, s'élevant rapidement, épuisé par ce qui me tourmentait.

Deux semaines à tuer, frapper, étrangler tout ce qui me passait sous la main, sans la moindre trace de pitié. Pouvais-je enfin être libre ?

Le cliquetis de la porte résonnait, me laissant échapper un grognement d'agacement. Un blanc s'immisçait avant que je n'écourte le silence qui trottait.

— Qu'est-ce qui te chamboule cette fois-ci Moreno, la pelouse est trop haute pour tes petites jambes ?

— Très drôle, je fais un mètre quatre-vingt-douze avec une allure de mannequin, ça m'étonnerait que ce soit une pelouse qui rivalise avec moi. N'empêche que j'avais raison, la piscine avait bien besoin d'être passée au carcher. Tu me remercieras plus tard.

LEWISOù les histoires vivent. Découvrez maintenant